Profil Draft 2016 : Buddy Hield la gâchette folle de la cuvée, né pour scorer et shooter

Le 18 juin 2016 à 17:46 par David Carroz

Si Buddy Hield vient de sortir une énorme saison en terme de shoot et de scoring, il le doit à son intelligence d’avoir écouté les recommandations de l’an dernier. Alors qu’il comptait se présenter à la Draft, la NBA lui a clairement fait comprendre qu’il fallait bosser son dribble et sa création de shoot. Mission accomplie avec des progrès majeurs et une apparition au Final Four à base d’ogives du parking, si bien qu’aujourd’hui, c’est tout en haut des listes des GM que son nom est noté à quelques jours du marché aux prospects.

Profil

> Âge : 22 ans. Né un 17 décembre, comme Antoine Rigaudeau. On espère pour Buddy Hield qu’il trouvera mieux sa place dans la Grande Ligue.

> Position : Arrière shooteur. Enfin surtout shooteur d’ailleurs.

> Equipe : Oklahoma Sooners. Sooner ou later, comme Blake Griffin ou Mookie Blaylock.

> Taille : 1 mètre 95. S’il porte des chaussures avec de grosses semelles.

> Poids : 96 kilos. C’est bieng aurait dit Zizou.

> Envergure : 206 cm. Mais ne conduit pas une Peugeot.

> Statistiques 2016 : 25 points à 50,1% dont 45,7% du parking, 5,7 rebonds, 2 passes, 1,1 interception et  3,1 balles perdues en 35,4 minutes

> Comparaison : Du scoring à foison donc on pense à C.J. McCollum, voire James Harden. Un peu de Bradley Beal sur les bords aussi. Et dans le pire des cas, un shooteur unidimensionnel à la J.J. Redick, mais là ça serait un échec vu le potentiel du bonhomme.

> Prévision TrashTalk : après Ben Simmons et Brandon Ingram, il pourrait bien être le troisième nom appelé par Adam Silver. Top 10 sans discussion possible.

Qualités principales

#Du shoot, du shoot et du shoot

Il suffit de regarder ne serait-ce que trente secondes les stats de Buddy Hield pour avoir une idée assez précise du profil du joueur. Avec 25 pions, monsieur est un scoreur, ascendant shooteur, comme en attestent ses quasi 46% derrière la ligne. Surtout qu’il a la distance du parking NBA dans les paluches, puisqu’il s’est régulièrement payé le luxe de dégainer bien loin de la délimitation NCAA pour envoyer la sauce. Gâchette facile et surtout rapide, il ne faut pas lui laisser d’espace, en particulier sur catch and shoot. On en a l’exemple parfait en contre attaque quand il se positionne pour balancer son missile ou lorsqu’il se remet sur le parking après avoir fait une passe pour ensuite recevoir la gonfle dans de bonnes dispositions. Il sait profiter des écrans pour ensuite se retrouver dans un fauteuil. Mais il a aussi appris à se créer son shoot lui-même, pour être efficace également en sortie de dribble avec des pullup sur isolation et des step back. Ce qui fait qu’il peut enfin contribuer en 1 contre 1 grâce à son adresse, tirant rapidement après son mouvement pour créer de l’espace. Sur pick and roll, il punit les plus grand qui switchent sur lui et qui se baissent pour pouvoir le suivre ou alors il allume les petits qui passent sous l’écran, toujours via sa vitesse d’exécution. Enfin, notons ses excellents déplacements autour de la limite du parking afin d’avoir toujours les pieds bien positionnés. Mordre la ligne, pas son genre, comme si un grillage électrique l’empêchait de rentrer à l’intérieur de la limite des 3 points.

#Des progrès en tant que slasher, parce qu’il n’y a pas que le shoot dans la vie

En plus de son adresse longue distance, Buddy Hield a donc bossé d’autres aspects de son jeu, en particulier le maniement du ballon, pour devenir un meilleur slasher, chose qui lui avait été demandé il y a un an avant qu’il se retire de la Draft. Et le travail a payé car son évolution est visible et a clairement fait grimper sa cote par rapport à l’an dernier. Il faut dire qu’aujourd’hui il sait changer de vitesse et de direction pour déstabiliser son adversaire, avec le développement par exemple d’un bon petit spin move qui parait très naturel ou encore un crossover plus rapide que par le passé. Des mouvements qu’il sait utiliser quand il se décide à être agressif pour attaquer le cercle. Ce qui lui permet donc d’aller finir à l’arceau grâce à sa carrure solide qui l’aide dans le trafic. Zone où il hésite moins à aller se frotter car mieux armé qu’avant, en particulier depuis qu’il sait se servir de sa main gauche. Enfin, on peut noter sa facilité à conclure sur pick and roll en tant que porteur de balle, en coupant après l’écran de son coéquipier.

#Ces petites choses qu’on ne voit pas

Les intangibles comme disent les cain-ris. Les Français aussi d’ailleurs. Voilà une part importante de la valeur de Buddy Hield. Le mec sort de nulle part ou presque, en tout cas en terme de basket puisque les Bahamas ne sont pas réputés pour avoir fourni la NBA en talents. Mais avec son éthique de travail exemplaire, il a fait son trou jusqu’à devenir l’attraction offensive numéro de la cuvée de Draft 2016. AVec un excellent caractère, il a tout du coéquipier modèle et du mec qu’un coach aime avoir sous ses ordres tant il est motivé pour progresser et qu’il ne recule devant aucun challenge. Vrai compétiteur dans l’âme, il se fout d’être un défenseur moyen car il va faire l’effort s’il doit se coltiner un joueur dangereux, donnant tout dans son duel et jouant avec dureté, ce qui compense sa taille. S’il est efficace au scoring, il sait être également productif dans d’autres secteurs, comme au rebond où là aussi il fournit de gros efforts. En progrès constant, il devrait poursuivre son ascension et son seuil le plus bas est déjà bien supérieur à de nombreux joueurs NBA, ce qui fait de lui une valeur sûre de sa promotion. Enfin, il semble avoir le gêne clutch, un plus très appréciable.

Défauts majeurs

#Comment créer son shoot ?

Si Buddy Hield a fait des progrès en tant que slasher, peut-il pour autant être plus qu’un gros shooteur ? C’est une question qui se pose car il est encore limité dans certains autres domaines du secteur offensif, preuve qu’il reste encore du taf. S’il manie mieux la balle qu’avant, il reste un dribbleur peu fiable sous la pression et on peut craindre qu’il se repose exclusivement sur son shoot, qui sera quoiqu’il arrive sa force principale. Pas assez bondissant, il sera rapidement en difficulté face aux tentacules  des intérieurs athlétiques qui l’attendront pour le cueillir dans la raquette. On touche là du doigt certaines limites athlétiques et physiques chez lui, puisqu’on l’a vu, l’arrière n’est pas super grand ni explosif, surtout balle en main, ce qui va être un vrai problème face à des arrières ou ailiers du calibre NBA qui eux seront de bien meilleurs athlètes. Sans compter qu’il reste prévisible, partant quasi exclusivement sur sa gauche, que ce soit en dribble ou sur ses step back. Enfin, s’il est très fort pour dégainer sur catch and shoot, il décolle bien moins en sortie de dribble, et comme il ne sait pas s’arrêter d’un coup pour envoyer la sauce, il sera à la merci de son défenseur. Qui plus est avec sa balle relâchée assez bas sur son shoot.

#Playmaker médiocre

Toujours d’un point de vue offensif, Buddy Hield risque de passer pour un mec unidimensionnel par son manque de qualités collectives. Pas qu’il soit un mauvais gars, mais juste un mec qui ne donne pas correctement sa balle entre mauvais timing et vision du jeu limitée.Il est avant tout un scoreur et il perd plus de balles qu’il ne distribue de caviars ce qui va donc influer sur son rôle chez les pros, car on attend plus en terme de playmaking d’un arrière qui est ne sort pas du lot physiquement et athlétiquement. En difficulté pour donner le ballon lorsqu’il est en mouvement, il a tendance à s’empêtrer dans la défense au lieu de ressortir la gonfle pour disséquer l’adversaire et offrir des opportunités à ses coé”quipiers. Des mecs qu’il oublie d’ailleurs souvent sur pick and roll. Au final, il doit apprendre à garder son calme sous la pression et à mieux lire à la fois la défense adverse et les déplacements des siens.

#Pas très polyvalent en défense

Le problème des joueurs qui peuvent faire exploser une défense par leur shoot, c’est qu’on a souvent à faire avec eux à des scoreurs qui ne connaissent pas le mot défense. Alors certes, Buddy Hield est loin d’être un plot de ce côté du parquet avec de l’envie et de la motivation, mais à moins d’un miracle il ne deviendra jamais un défenseur d’élite. Pas très fort pour serrer le porteur, il ne dispose pas d’un matos d’exception pour briller dans ce secteur. Face aux joueurs plus petits, il galère par rapport à leur vitesse pour rester devant eux et il ne réagit pas bien à leurs mouvements. il faut dire qu’il n’a pas de super fondamentaux et que sa position n’est pas toujours orthodoxe, laissant des ouvertures. S’il sait occuper les espaces, il ne sera jamais un chien de garde collé au short de son adversaire. Face aux mecs plus grands, il va souffrir également car s’il est solide, il n’est physiquement pas armé pour lutter face aux tanks qui pourront se présenter à lui. Sans la balle, il a tendance à venir trop souvent en aide et à rester trop concentré sur la balle, laissant un peu de côté son adversaire et lui offrant donc des tirs ouverts

Conclusion

La Draft est souvent un pari mais Buddy Hield est peut-être le choix le plus safe de la promotion 2016. De quoi lui assurer certainement une place de choix dans le Top 5. On ne parle peut-être pas d’un futur All-Star, mais dans ses bonnes années, il enverra sa petite vingtaine de points par match avec une belle adresse de loin. Et ça en NBA, ça vaut cher.

Source image : Mark D. Smith | USA TODAY Sports Images


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