Jahlil Okafor revient sur une saison rookie mouvementée : il en a appris des choses, le gentil géant

Le 18 juin 2016 à 14:50 par Bastien Fontanieu

Dans un très bon entretien diffusé par les copains de Basketball Insiders, l’intérieur des Sixers est revenu sur une première saison bourrée de bien, de moins bien, de leçons et de compréhension : Jahlil face au miroir, un exercice des plus intéressants.

Attendu avec impatience en Pennsylvanie grâce à son bagage offensif et sa régularité au niveau inférieur, Okafor savait que les fans seraient au taquet dès qu’il obtiendrait la balle au poste, et sa seule arrivée pouvait représenter un potentiel trampoline pour des Sixers embourbés dans les profondeurs de la Ligue. Cependant, comme la Ligue l’a rappelé telle la jungle qu’elle est, les choses ne se passent pas aussi facilement que prévu et les claques dans la gueule peuvent se multiplier si on ne fait pas attention aux étapes qui se succèdent. Entre galères dans les rues de Boston, temps de jeu décalé sur le banc et soucis défensifs majeurs, Jahlil a compris que la NBA n’était pas un paradis pour jeune géant bourré de talent, mais qu’il fallait bien bosser comme un acharné afin de se faire une place au soleil. Du coup, même si ses progrès ont été appréciés au fur et à mesure des semaines écoulées, le bilan restait grinçant pour le garçon comme sa franchise, Philly terminant une nouvelle fois au fin-fond du classement général pendant qu’Okafor soignait un genou endolori. Un premier mas dans le monde des grands qui pourrait en décourager plus d’un, mais certainement pas lui : Jah est revenu sur cette expérience pleine de leçons à retenir, et sur sa façon d’aborder la suite, comme souvent avec une voix pleine de sérénité.

Je pense que j’ai appris plein de choses, sur moi-même, sur la NBA et la façon dont les choses fonctionnent. Je continue d’apprendre chaque jour, évidemment, mais cette année m’a vraiment permis d’apprendre beaucoup de choses. Actuellement, je me concentre sur ma rééducation, j’ai été opéré au genou il y a 12 semaines et les médecins m’ont dit de prendre mon temps, d’y aller doucement. Je me sens bien, mon genou aussi, les gens autour de moi et au sein de la franchise veulent être sûrs que je ne force rien, mais je suis confiant car mon genou est bien là. […]

Pendant que je regarde ces Playoffs, je réalise que la victoire guérit tous les maux. On a perdu beaucoup de rencontres, donc bien évidemment je vais être critiqué et mes coéquipiers aussi. Mais honnêtement, je viens de voir Golden State perdre quelques matchs et des fans comme des journalistes critiquer Stephen Curry. Puis LeBron James perd et c’est lui qui se fait critiquer en abondance. Soyons clairs, je suis très loin du niveau de ces gars-là, donc je ne m’attends pas à moins de remarque, mais quand vous perdez vous êtes critiqué. […]

Bien évidemment que j’ai entendu parler des récentes rumeurs, vous les entendez car vos proches vous demandent ce qui se passe et des gens veulent en savoir plus. Mais c’était le cas tout au long de la saison, au All-Star break notamment où les rumeurs enflaient. Je suis donc allé voir mon coach, et Brett Brown m’a dit que tant que j’étais en NBA, j’allais devoir faire avec dans ma vie. Je dois donc tenter de ne pas y faire attention, mais dès que vous êtes dans cette Ligue il faut l’intégrer rapidement.”

Du positif, une bonne zen attitude, le tout sans perdre les pédales, voilà qui doit rassurer les fans de Philly comme Mike Krzyzewsky, le légendaire coach de Duke qui avait Jahlil sous on aile il y a encore 15 mois. La NBA, c’est un énorme bordel qui peut vite vous ensevelir si vous ne faites pas attention : combien de fois a-t-on vu des rookies se faire sélectionner bien haut, et quitter la Ligue au bout de quelques années parce que leur sortie de piste devenait de plus en plus définitive ? Anthony Bennett, Hasheem Thabeet, Jonny Flynn, des joueurs qui n’ont certes pas le même talent qu’Okafor mais dont les destins doivent servir d’exemple pour ce dernier, après un premier épisode mouvementé. Blessure au genou, bastons dans Boston, carton rouge défensif, rumeurs de transferts et bilan collectif affreux : il y a de quoi péter un câble à 20 ans. Seulement, le potentiel de l’intérieur est immense et cette seconde saison sera fondamentale dans son évolution, quelle que soit la franchise dans laquelle il jouera. Philly veut nettoyer sa raquette ? Tant mieux, avec ou sans Jahlil devra apprendre à voyager et créer son propre nid, afin de devenir ce monstre offensif qui a fait baver tant de monde du côté de Chicago.

La saison rookie d’Okafor ne restera pas légendaire, au point de créer une standing ovation dans tous les stades. Cependant, pour ce qui est de tester l’adversité, peu de jeunes ont eu une campagne aussi dure : un test brûlant, qui pourra lui servir de tremplin s’il le digère avec maturité.

Source :Basketball Insiders

Source image : csnphilly.com