LeBron James a répondu aux détracteurs : 41-16-7, le code spécial pour fermer des gueules

Le 14 juin 2016 à 07:14 par Bastien Fontanieu

Sous pression, dans une arène qui voulait lui faire la peau et des vacances qui lui tendaient les bras, LeBron n’a pas flanché. Non, le cyborg a accepté le challenge et réalisé un de ses meilleurs matchs en carrière, avec sérénité et contrôle : tout simplement génial.

C’est qu’il en avait, des gueules à fermer. Dont une des nôtres, notamment. La loi du jeu, du trashtalking, et de la déferlante qui lui tombait dessus entre le Game 4 et 5. Cela se ressentait, d’ailleurs, dans l’Oracle Arena ce lundi. Une arène qui huait la moindre de ses possessions, qui déployait ses plus belles pancartes, et se délectait du moindre de ses ratés. Le problème ? C’est qu’il n’y en a pas eu beaucoup. Alors que certains pensaient le voir s’écrouler sous l’intensité du moment, James s’est contenté de rappeler qu’il était déjà passé par là, et que ce défi n’en était qu’un parmi tant d’autres. Sauf qu’hier soir, ce n’est pas une performance parmi tant d’autres qui fût assénée sur la tête des Warriors, ce fût une des toutes meilleures de sa carrière. Le débat commençait dans le troisième quart-temps, alors que la rencontre était encore serrée. Et si la royauté du Game 6 à Boston en 2012 se voyait menacée ? Et si le fabuleux Game 7 de 2013 contre les Spurs était recalé ? Avec une fin de saison qui lui tendait les bras et un choix médiatique qu’il devait assumer en envoyant Draymond Green dans les orties, LeBron a pris tout le monde sur son dos et nous a offert une balade au pays des démonstrations historiques. Un voyage de 43 minutes, qui nous laisse encore sur le cul, forcément.

41 points à 16/30 au tir dont 4/8 de loin, 16 rebonds, 7 passes, 3 interceptions et 3 contres…? Mais où peut-on classer ça à côté du 45-15-5 du TD Garden ? Contexte évidemment différent, mais excellence quasi-similaire, c’est-à-dire l’opportunité de voir un talent hors-norme activer un bouton auquel il n’a pas souvent accès. Magnifiquement épaulé par un Kyrie Irving tout aussi spectaculaire et efficace, James partage la couverture de cette victoire car celle-ci fût remportée en duo, comme en quintet si on ajoute les apports cruciaux de certains joueurs de l’ombre. Mais celui qui avait le plus de pression sur ses épaules ? C’était lui. Celui qui était au coeur de la vague médiatique tout au long du weekend ? C’était lui. Celui qui avait le plus à perdre en cas de défaite sur les terres californiennes ? C’était lui. Décidément taquin lorsqu’il se retrouve dos au mur et en déplacement, LeBron a offert une partition dont on se souviendra pendant longtemps, quelle que soit l’issue de cette Finale. Car même si Cleveland est encore susceptible d’échouer à la maison et voir les Warriors célébrer sur leur parquet, James aura fait sa première part du boulot en assumant ses décisions et ses propos. Ce qui, pour un garçon forcément critiqué dans sa manière de se comporter, était fort à voir. Une énième occasion pour nous rappeler que si l’homme est capable de comportements parfois contradictoires, l’athlète reste un phénomène comme on en voit tous les 20 ans. Hier soir, c’était un LBJ comme on aurait aimé le voir : clutch, leader, serein, dominant, marchant sur l’Oracle avec un bruit de pas lourd et pesant.

Pendant que certains rangent déjà cette soirée sur le podium de ses plus grandes performances en carrière, on préférera se réjouir devant cette déclaration d’amour envoyée aux mauvaises langues. Oui, on a tous un peu mal parlé de LeBron, mais en terme de trashtalking, James nous a glissé un fabuleux majeur hier soir. Cela tombe bien, on en redemande.

Source image : ESPN


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