Profil Draft 2016 : Domantas Sabonis, ce gaucher tout blond qui voulait se faire un prénom

Le 13 juin 2016 à 13:45 par Giovanni Marriette

Notre tour des futurs rookies qui vont avoir l’honneur d’intégrer la Grande Ligue le 23 juin prochain continue. Place aujourd’hui à Domantas Sabonis, tout frais sorti de Gonzaga et portant dans son dos un héritage bien lourd à assumer. On espère pour lui que la pression ne sera pas trop forte, mais on dit en tout cas beaucoup de bien de ce gamin. L’avantage pour lui ? Il n’attendra pas comme son père l’âge de 31 ans pour faire ses premiers pas dans la Grande Ligue…

Profil

> Âge : 20 ans. Né un 3 mai, comme Jeff Hornacek et Tyronn Lue. Futur COY donc.

> Position : Ailier-fort / Pivot. De père en fils t’as vu.

> Équipe : Gonzaga. L’occasion de passer le bonjour à Ronny.

> Taille : 208 centimètres. Un nain comparé à Papa.

> Poids : 102 kilos. Rachitique comparé à Papa.

> Envergure : pas d’info de ce côté là, mais on ne s’en fait pas pour lui.

> Statistiques 2016 : 17,5 points à 60,6% au tir et 11,8 rebonds en 32 minutes.

> Comparaison : Luis Scola ou Marc Gasol. Mais pas son Papa.

> Prévision TrashTalk : entre la huitième et la douzième place.

Qualités principales

# Un grand qui score mais qui prend surtout v’là la valise de rebond

Oh la grande nouvelle, Domantas est un basketteur qui nous vient d’Europe de l’Est et qui maitrise tous les fondamentaux de son sport. C’est terriblement cliché, c’est comme si on disait qu’un mec du Sud-Ouest de la France aimait la bonne bouffe, mais c’est également très vrai. La papatte gauche est très solide, Monsieur peut attaquer le panier de face et sait poster, même s’il lui manque encore quelques kilos pour faire reculer les grosses bêtes en face. Le footwork est très intéressant et Domantas est déjà capable de proposer un éventail de feintes propre aux basketteurs venus comme lui du pays du basket. Mais ce qui “choque” le plus quand on parcoure un peu l’Internet à la recherche d’infos et de highlights sur le gamin… c’est sa capacité à prendre des rebonds à la pelle même sans pelle. Si vous voulez savoir ce qu’est un vrai écran de retard demandez-lui, si vous voulez en apprendre un peu plus sur la science du placement après un tir vous connaissez l’adresse. ses 11,8 prises par match font d’ailleurs de lui le meilleur cueilleur de cette cuvée de prospects, la preuve d’une déjà grosse maîtrise en la matière…

# Défendre ne lui fait pas peur

On les connait hein les mecs concernés dès que leur équipe à la gonfle et qui profitent des phases défensives pour chercher un truc dans leur poche. Domantas lui n’est pas comme ça. Ses chiffres aux contres et aux interceptions (moins d’une unité par match à chaque fois) sont trompeurs car le grand blondinet est actif en défense, c’est le moins que l’on puisse dire. Ça tient sur ses jambes, ça bouge les bras comme sur la piste lors d’un mariage, ça fait le moon-walk sans problème et même les déplacements latéraux sont plus que corrects. On n’est pas encore sur du Ben Wallace ou du Tony Allen mais sur l’intensité Domantas n’a rien à envier à la majeure partie des intérieurs déjà implantés en NBA. Et c’est déjà un très bon point.

# L’état d’esprit est là

Si vous êtes chez Auchan Gonzaga et que vous vous baladez dans le rayon dilettante, vous ne trouverez pas Domantas. Non, lui est plutôt situé devant les caisses, entre les piles Alcaline et Energizer. Vraie pile électrique, le jeune intérieur est bouillant tout le temps qu’il passe sur le parquet et chacun de ses exploits sont ponctués par un body language et un fighting spirit à rendre fan n’importe quelle personne présente à la salle. Premier à se jeter sur un ballon qui traîne, Domantas n’a jamais les bras qui pendent et se bat sur chaque action. Un régal pour un coach, qui n’aura du coup plus qu’à tempérer tout ça pour faire de l’intensité de son joueur un véritable avantage. Toujours agréable de pouvoir compter sur un mec qui part au combat sans rechigner à la tâche, toujours sympa de voir un mec qui mouille le maillot quoiqu’il arrive.

Défauts majeurs

# Un héritage lourd

On ne va pas polémiquer des heures, être le fils d’Arvydas Sabonis vous donnera moins de pression qu’être le fils de Jean-Michel Crotale ou Jean-Pierre Robinet. Papa est une légende NBA, ancien ROY, un Hall Of Famer, une icône politique et sportive au pays. Bref, si le papa de Stomy Bugsy était un gangster, celui de Domantas est une légende. On pense tout de suite à quelques réussites de ces dernières années comme Coby Karl ou Patrick Ewing Jr. et on se dit qu’un héritage aussi lourd peut parfois être difficile à porter. A Domantas de tracer son propre sillon pour ne pas devenir le Jordi Cruyff du basket, à lui de faire son chemin pour suivre les traces d’un Klay Thompson ou d’un Steph Curry, eux qui ont réussi à faire oublier leurs darons respectifs pour se faire un prénom. Maigre, blond et gaucher, le jeune homme a en tout cas commencé son opération “appelez-moi Domantas”, on lui souhaite maintenant que l’ombre de son imposant père ne soit pas trop gênante…

# Un peu léger dessous ?

Si l’intensité du gamin faisait des merveilles en NCAA, le délire ne sera peut-être pas le même chez les grands. Le physique rappelle un peu celui des Zeller ou celui d’un Motiejunas avant la muscu, tout en muscle mais plutôt sec. Pour ne pas exploser aux premiers contacts il faudra manger du poulet et pousser de la fonte à la salle, manger de la fonte et pousser quelques poulets, prendre quelques kilos pour être encore plus solide quand des Hassan Whiteside ou des Dede Jordan débarqueront au stand de crêpe. Pas une obligation puisque Tayshaun Prince a bien réussi à faire carrière en pesant moins de quarante kilos mais un avantage certain en plus si Domantas prend un peu plus de coffre pour encaisser les chocs.

# Faire le tri sélectif car c’est bon pour la planète

Moins d’un contre par match, moins d’une interception, moins de deux passes (moche pour un Sabonis) mais quasiment trois ballons égarés par rencontre. Le ratio est un peu moche et on demandera à Dom d’épurer un peu son jeu. De donner le ballon à ses ailiers plutôt qu’aux adversaires et de lever un peu les bras pour piquer plus de ballons. Des petits détails mais qui font passer un joueur de solide à très solide, des détails visibles sur une feuille de stats donc qui restent en mémoire au moment de signer des contrats. On chipote hein, mais quand on rentre dans la cour des grands le but est bien d’augmenter sa palette et par la même occasion ses chances de gagner toujours un peu plus de thunes. Donc on sort les poubelles Mr Sabonis et on met les balles perdues dans le bac jaune.

Conclusion

Un nom légendaire, un cursus solide et déjà une réputation bien établie. Tous les voyants sont au vert, et c’est normal pour un Lituanien.

Source image : hoopsrumors.com