Steve Kerr a assumé son statut : un Game 4 façon Coach de l’Année, ça fait tout de suite la diff

Le 11 juin 2016 à 18:07 par Bastien Fontanieu

Taquiné lors du Game 3 perdu par les siens, l’entraîneur des Dubs devait rappeler à tout le monde la hiérarchie actuelle et sa connaissance de sa propre machine. Résultat ? Le Game 4 fût une magnifique leçon signée Steve Kerr.

Oui, Tyronn Lue était rentré dans la gueule de son collègue lors du déplacement de la série à Cleveland, avec des ajustements assez bien pensés et une branlée phénoménale imposée aux Warriors. Pas souvent qu’on voit le champion en titre se faire dominer de la première à la dernière minute, mais telle fût l’addition pour Curry et ses potes lors du troisième match de cette finale, le meneur étant justement le premier à être à côté de ses pompes. Du coup, si de nombreuses questions subsistaient autour d’Andrew Bogut, Kevin Love, Curry et même Kyrie, c’est bien Kerr qui était au centre des discussions dans les coulisses, puisqu’une réponse était attendue pour le Game 4. Conserver le même cinq majeur ? Comment remettre le MVP dans le bain ? Small ball ou pas ? Et que faire des Barbosa ou Ezeli ? Face à ces interrogations, le coach californien a répondu de la plus belle des manières, avec un jeu d’échec royalement géré en déplacement. D’abord testé physiquement avec des Cavs déchaînés et une intensité qui allait en faveur des hôtes, Steve voyait bien que même si le score était serré à la pause (55-50) le ton n’était pas celui qu’il voulait et on fonçait tout droit vers un momentum pro-Cleveland, pas vraiment le meilleur des scénarios lorsqu’on souhaite réaliser un back-to-back. Ainsi, le Coach de l’Année a… coaché comme un Coach de l’Année, en réalisant une seconde période digne des meilleurs chefs d’orchestre.

Déjà, l’apéritif avait été annoncé dès le premier quart, en faisant jouer James McAdoo. James McAdoo ? James McAdoo. Vissé sur le banc face au Thunder et n’ayant pas joué une seule minute depuis la série contre les Blazers, le jeune garçon fût directement lancé dans le bain et on se mettait à rigoler en voyant Kerr commencer ses coups de poker. Paire de deux en main, gros bluff façon as-roi, le gourou appuyait sur le bon bouton et voyait justement son joueur se donner en attaque comme en défense. Barbosa ? Zéro minutes. Ezeli ? Quelques secondes, le temps d’une clope. Après ce premier acte déjà succulent, Steve enchaînait avec l’entrée de Varejao dans un moment crucial du troisième quart, l’ex-joueur des Cavs prenant trois rebonds offensifs avec le coeur alors que Tristan et compagnie ramassaient tout sous l’arceau. Deux tentatives ultra-risquées, deux coups réussis. Et comme si ce n’était pas assez ainsi, Bogut se fera remonter les bretelles après une première mi-temps affreuse, de quoi contrer un tir et poser des écrans plasma pour ses snipers, afin qu’il remplisse définitivement son rôle. Encore un soldat remis dans le droit chemin, tout comme Curry d’ailleurs, traînant des pattes dès les premières minutes du match avant de subir un temps-mort bien chouette signé l’ex-meneur des Bulls. La suite ? On la connaît. Comme le small ball représenté par ce cinq de la mort avec Iguodala et Draymond dans la peinture, les deux pitbulls réalisant le run parfait pour reprendre le contrôle de la série. Défense suffocante, concentration maximale, utilisation parfaite des joueurs, Kerr était assis devant son clavier et personne ne pouvait le suivre sur azerty. Résultat, Lue n’a pas compris la déferlante en sortie de vestiaire, et c’est bien le Coach de l’Année qui a rappelé qui était le patron en remettant tout le monde sur pattes.

Si numériquement parlant il est évident que Stephen Curry mérite le titre de MVP sur ce Game 4, ceux qui ont vécu cette rencontre n’ont pu que se régaler devant les choix de Steve Kerr. Temps-morts bien placés, gueulantes soutenues, pas de panique face au challenge, des remplacement osés mais payants et un leader retrouvé : difficile de ne pas applaudir l’entraîneur en voyant son efficacité hier soir.

Source image : AP Photo


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