Stephen Curry ferme des bouches par wagons de douze : 38 points et la gagne, c’est qui le MVP ?

Le 11 juin 2016 à 08:05 par Bastien Fontanieu

Stephen Curry

Fatigant sur les trois premiers matchs de la série, le meneur savait qu’il allait devoir se sortir les doigts pour enfin offrir à son équipe une performance dont il a le secret. Check please, le Curry a pris feu à Cleveland et le public ne s’en est pas remis.

Ce n’était pas une déflagration comme celles qu’on a pu voir tout au long de la saison régulière. Pas ce genre de mixtape où Stephen tire de 10 mètres et secoue l’épaule après avoir fait un gros chest bump avec ses potes. Moins dans le cirque, davantage dans le professionnel, le double-MVP en titre a joué comme un… double-MVP en titre, et c’est exactement ce dont sa troupe avait besoin. Car même si la défense collective était en place et Klay Thompson ajoutait ses points, il fallait impérativement que Curry propose une rencontre complète, rien qu’au niveau de l’attitude pour commencer. Cinq petites minutes à traîner des pieds, deux errements défensifs, puis une soufflante de Steve Kerr, voilà ce qu’il suffit pour que la machine se remette en place et les jambes retrouvent leur tonicité. Comme par magie, Steph se mettra à sortir les moves qu’on lui connaît et qui affolent les défenses, son premier quart-temps n’augurant que du bon pour les siens. Malheureusement, le score était à l’avantage de Cleveland, mais le plus ‘dur’ avait été passé avec succès, puisque le meneur retrouvait son rythme. Le genre de mauvaise nouvelle qui a déprimée plus d’une franchise ces 24 derniers mois, ajoutant Cleveland à la liste grâce à ce coup de chaud très bien géré tout au long du match.

En effet, lors du run du troisième quart durant lequel Golden State recollera au score et prendra le lead, qui était au centre des affaires ? Chef Curry, bien aidé par les écrans bien crades de Bogut, mais qui trouvait surtout la ficelle à plusieurs reprises et imposait un silence lourd dans la Quicken Loans. Un quart-temps plus fou que les autres ? Pas vraiment, et c’est ça qui était aussi plaisant dans cette performance. Il n’y avait pas cette folie unique dont il est capable, pas cet enchaînement de séquences à faire lever un fan de curling à 5h du matin. Non, même dans le dernier quart, lorsqu’il fallait terminer le boulot et verrouiller le business, c’est le chef qui bombait du torse et se permettait de faire un peu de blabla avec LeBron ainsi que Shumpert. C’est bien lui qui se faisait bousculer au Game 3, c’est bien lui qu’on pointait du doigt pour ne pas avoir dépassé au moins une fois la vingtaine de points sur cette série, c’est bien lui qu’on voulait retrouver en premier ce vendredi. Et hier soir, c’est bien lui qui a mené son équipe à la victoire, avec une tonicité qui faisait plaisir à voir et des flèches qui retombaient enfin dans le panier. Exactement ce dont les fans avaient besoin, afin de retourner à la maison avec la possibilité de réaliser le back-to-back aux côtés des leurs. Depuis le début de ces Finales, on déroulait la liste des potentiels MVP avant le nom du meneur, mais ce Game 4 a rappelé à certains que l’arme fatale restait bien du côté d’Oakland et qu’il allait falloir lui passer dessus pour réaliser un exploit puis remporter un titre. Sorry, Cleveland.

38 points, 5 rebonds, 6 passes et 2 interceptions, avec notamment 10 lancers provoqués et un beau 7/13 de loin. On souhaitait obtenir un Stephen Curry Game, on souhaitait se régaler et le voir exceller en déplacement, le pyromane n’a fait que ça et va pouvoir se ramener à la maison avec les flingues bien chaud ce lundi. Mauvais délire, pour les Cavs comme n’importe quelle autre équipe. 

Source image : NBA League Pass