LeBron James n’a pas répondu présent : les statistiques sont bien fat, mais son impact ne l’était pas

Le 11 juin 2016 à 07:37 par Bastien Fontanieu

Habitués à le voir exceller quoi qu’il arrive et quelle que soit la situation, le cyborg d’Akron était plus attendu que jamais ce vendredi mais l’inexplicable s’est produit devant son public : un match très en-dessous de ses standards, au pire moment possible.

Il fallait le voir pour le croire. Voir cette bête indéfendable, soudainement bousculée par la couverture rugueuse des Warriors, forçant l’intéressé à devoir proposer un jeu auquel il n’est malheureusement pas habitué. Dicter LeBron, sur son propre terrain ? Un challenge de taille, mais bien validé par les Dubs, eux qui ont réussi à replonger l’ailier dans une période qui ne nous avait pas vraiment manqué. Inutile de réaliser des comparaisons avec 2011, contexte et saisons différentes, cependant cela faisait longtemps que le King ne nous avait pas fait froncer autant les sourcils dans une situation aussi chaude et c’est pourtant ce qui s’est passé ce vendredi. Car si ce n’était qu’une histoire statistique, on pourrait tout à fait se satisfaire de ces 25 points, 13 rebonds et 9 passes à 11/21 au tir. Mais les feuilles statistiques ont leurs limites et le jeu produit sur le parquet n’en a pas, surtout lorsqu’il s’agit d’impressions dégagées, de body language proposé et de concentration mentale déployée. Des catégories qui ne se quantifient malheureusement pas et qui ont par conséquent plongé Cleveland dans un sacré pétrin, puisque le public de la Quicken Loans Arena a dû mettre un genou à terre devant le rouleau-compresseur californien. Pourtant, Kyrie Irving faisait le boulot. Pourtant, l’importance du moment semblait suffisante pour que l’animal nous propose une performance dont lui seul a le secret.

Sauf que de la première à – quasiment – la dernière minute, LeBron a enchaîné les erreurs les plus incompréhensibles, ce qui rendait la mission inconcevable face à des Warriors qui retrouvaient de leur côté leur efficacité offensive comme défensive. Bien évidemment, quelques séquences rassuraient avec des tirs extérieurs en rythme, des stops défensifs honnêtes et une sérénité réconfortante. Sauf que cette même sérénité pourrait plutôt être interprétée comme une hyper-anxiété frustrante, les choix du bonhomme nous imposant de devoir sortir le fouet ce samedi. Seulement 4 lancers provoqués, trop d’attention portée pour l’arbitrage, 7 balles perdues et des petits points grattés dans le garbage time (il termine à 11/21 au tir mais partons plutôt sur 8/18 vues les 90 dernières secondes), voir une locomotive comme LeBron camper à l’extérieur était une torture sans nom et sur laquelle on ne pouvait exercer la moindre influence. La défense de Golden State ? Fabuleuse, soyons francs, mais limiter son inefficacité à cela serait bien trop aisé et particulièrement faux. Non, c’est à la fois dans l’attitude et la production que James a pêché, au moment où son équipe le demandait le plus. Car pendant que Kyrie Irving était au four et au moulin avec un scoring magnifiquement géré de son côté, le numéro 23 confondait post-up avec passes et pénétrations avec tir à mi-distance, de quoi donner le fouet à un Steve Kerr qui ne demandait que cela. On voulait retrouver un LBJ agressif, déterminé, prêt à donner son corps pour retourner à Oakland à égalité, on a finalement croisé une version fatiguée, souvent dépassée, et loin de dominer une rencontre aussi cruciale. Un manque de leadership à la fois psychologique comme technique, qui a fini par coûter cher aux Cavs, alors que la rencontre aurait clairement pu rester dans leur camp après une première mi-temps solide.

La bonne nouvelle, c’est qu’en ayant botté les fesses de Curry il y a trois jours, le chef des Warriors s’est retroussé les manches donc on espère avoir droit à la même réaction venant de James. La mauvaise, c’est que l’emporter à l’Oracle est d’une difficulté sans nom, et que LeBron pourra regretter pendant longtemps de ne pas avoir fait le boulot sur ce Game 4. Sachant que le phénomène nous régale depuis des mois et des années, le voir chuter ainsi est d’une frustration rare.

Source image : USA Today


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