Quand Magic Johnson inventait le “Junior sky-hook” : un geste de pure classe pour un moment de pure grâce

Je vous parle d’un temps, que les moins de vingt ans, ne peuvent pas connaîiiitreuh, L.A. en ce temps-làààà, accrochait ses… sky-hooks. Merci Charles Aznavour, passons directement aux faits.

Nous sommes le 9 juin 1987 et la rivalité entre les Lakers de Magic Johnson et les Celtics de Larry Legend bat son plein. La NBA de l’époque s’apparente à un duel entre les deux franchises les plus mythiques de l’histoire (sorry les Pels) et cette année encore les Finales NBA sont colorées de jaune et de vert. Les Lakers de Pat Riley mènent alors deux victoires à une et peuvent faire un grand pas vers une nouvelle bague en allant l’emporter dans un Boston Garden chaud de fou, à faire passer une salle grecque pour la Philips Arena. Magic Johnson, Kareem Abdul-Jabbar, James Worthy, A.C. Green, Michael Cooper ou encore Byron Scott sont les leaders des Angelinos alors que côté Green Nation les Larry Bird, Kevin McHale, Danny Ainge, Dennis Johnson ou Robert Parish composent l’un des plus fats rosters de l’histoire des C’s.

Si les Celtics font la course en tête durant la majeure partie du match grâce notamment à un Kevin McHale tout en fondamentaux (25 points et 13 rebonds à 10/14 au tir), les Pourpres et Or vont revenir peu à peu dans le match jusqu’à nous offrir un money time comme on les aime tant à cinq plombes du mat’ puisqu’ils nous permettent de se reprendre un morceau de poulet avant d’aller au taf. Malgré huit points d’avance donc à trois minutes du terme, les C’s voient revenir L.A. à seulement un petit point (103-102) alors que l’horloge affiche trente secondes à jouer… Un pick-and-roll entre Magic et Jabbar (*transpire rien qu’en l’écrivant*) remet les Lakers devant mais Larry Bird dans le corner donne deux points d’avance à Boston (106-104) à seulement douze secondes du buzzer avant que les Verts envoient le pivot des Lakers sur la ligne. En bon ancêtre de DeAndre, Kareem Abdul-Jabbar ratera le second mais les Angelinos… récupéreront la possession avec sept secondes à jouer. Et la suite appartient à l’Histoire avec une grande hâche. Magic hérite de la gonfle, se rapproche de l’axe panier-panier avec Kevin McHale sur le râble, trouve également Larry Bird et Robert Parish sur son chemin mais… décide de placer un improbable sky-hook estampillé Jabbar, un bras-roulé comme le dirait si bien Mr George Eddy. Un geste technique d’une pureté incroyable et qui tombera bien évidemment dans les filets en pleurs du Boston Garden. 107-106 Lakers, le dernier tir ave-maria de Bird n’y changera rien et les Californiens repartiront donc du Massachusetts avec une troisième victoire et un grand pas vers un titre qu’ils iront chercher cinq jours plus tard. Interrogé après le match, Larry Bird confirmera la pensée générale qui fait que l’on pouvait s’attendre à tout… sauf à ça :

Vous pouvez vous attendre à perdre face aux Lakers à cause d’un sky-hook. Mais certainement pas un sky-hook de Magic Johnson.

Un Magic Johnson qui baptisera lui-même ce geste le “Junior sky-hook”, en référence évidemment au célèbre move popularisé par le meilleur marqueur de l’histoire de la NBA. Un geste technique rentré dans l’histoire au même titre que son Game 6 des Finales 80 lorsqu’il dut jouer pivot et qu’il s’acquitta “plutôt bien” de sa tâche, au même titre qu’un sourire définitivement rentré dans nos mémoires…

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