Kyrie Irving, le Robin idéal de Batman hier soir : 30 points et 8 passes, ça c’est du bras-droit

Le 09 juin 2016 à 07:01 par Bastien Fontanieu

Kevin Love absent, c’était connu d’avance. LeBron énervé, c’était connu d’avance. Mais pour que Cleveland l’emporte ? Il fallait que son meneur se retrousse les manches. Mission accomplie, Kyrie a été fantastique pour mener les siens à la victoire.

On se serait presque cru en 2015. Mais si, souvenez-vous, la saison dernière, quand peu de monde osait critiquer Irving car une à deux soirées par semaine voyaient le joueur martyriser les défenses. Maladroit voire fantomatique au Game 2, le produit formé à Duke savait très bien qu’il devait offrir sa meilleure version ce mercredi, afin de garder les espoirs de sa franchise en vie dans cette Finale. Marre des critiques défensives, marre d’un Curry qui s’en tape mais gère sa matchup, cette nuit était pour Kyrie et le garçon l’a justement saisie à pleine main. Il fallait le voir, dès le premier quart, agresser la défense des Warriors comme jamais, pour comprendre que l’intensité chez l’intéressé était différente des autres rencontres. Moins d’hésitations, moins de réflexions dans son jeu, et un retour à ce qui fait / a fait son succès jusqu’ici : l’instinct. Du coup, en étant aussi imprévisible et en recevant carte blanche de la part de LeBron Tyronn Lue, Irving s’est baladé d’entrée et a planté autant de points… que Golden State lors des 12 premières minutes, 16 unités fondamentales pour permettre au reste du groupe de se chauffer. Car pour une machine comme lui, scorer à outrance n’est pas vraiment un problème, c’est plutôt de savoir comment gérer les autres. Et les autres justement, une fois qu’il a pris feu, ont eu droit à des spots rêvés pour s’exprimer.

Notamment LeBron, qui attendait patiemment son tour malgré quelques actions forcés en première période. Mon meneur est chaud-patate ? Ravitaillement permanent et donc 19 points sur les 24 premières minutes, de quoi faire transpirer un Stephen Curry dépassé par les événements et exploser un public qui ne souhaitait que cela. Qui ne voulait que voir le numéro 2 faire joujou avec les intérieurs fatigués des Warriors, incapables de tenir devant la fougue du joueur. Ce n’était pas ‘beau’ de voir Kyrie en rythme, c’était magnifique. Et comme souvent d’ailleurs, car sa fluidité balle en main et la musicalité qu’il dégage sont autant de boosters pour ses troupes, elles qui en avaient bien besoin. Dans le cinq en compagnie de Kevin Love, on avait vu qu’Irving avait du mal à trouver ses spots, à s’exprimer librement, à trouver une cadence qui lui convienne. Orphelin – ou disons libéré – de son intérieur barbu, le crosseur-fou s’est senti comme un gosse sur un playground, ou comme un vieux qui souhaitait ridiculiser l’opposition. Résultats des courses, quand Batman a repris le taff réalisé par Robin, le tapis rouge était déjà déplié et LeBron s’est à son tour fait plaisir. Un travail notamment permis par l’abattage de Kyrie en première mi-temps, et qu’il devra reproduire demain soir. Car s’il y a bien une clé de la série qui fût mentionnée avant le moindre entre-deux, ce fût bien celle des meneurs. Quand on voit ce que vient de se prendre Curry ? Autant dire qu’une réaction sera attendue.

30 points, 4 rebonds, 8 passes et seulement 2 balles perdues, à 12/25 au tir et 19 points cruciaux en première période, l’allié idéal pour LeBron était bien présent hier soir. Cette sorte de machine dorée qui donne des couleurs à l’attaque des Cavs et fait disjoncter la défense des Warriors. Non seulement on l’adore ainsi le Kyrie, mais on en redemande.

Source image : Twitter


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