Profil Draft 2016 : Denzel Valentine, le surdoué du College Basketball qui saute enfin le pas

Le 08 juin 2016 à 17:07 par Benoît Carlier

Alors que la Draft se rapproche tranquillement, on continue aujourd’hui notre tour des prospects avec un joueur que l’on connaît déjà bien. Pour cause, cela fait quatre ans que Denzel Valentine arpente les parquets universitaires américains où il vient d’être élu meilleur joueur de l’année. L’heure est venue pour lui de passer au niveau supérieur.

 Profil

> Âge : 22 ans. Il soufflera ses bougies avec Amar’e Stoudemire et Cliff Alexander. On lui souhaite autant de sélections au All-Star Game que le premier et plus de sélections tout court que le deuxième lors de sa saison rookie.

> Position : Arrière. Il peut aussi jouer meneur et ailier selon les besoins de son équipe. Pas chiant le mec.

> Equipe : Michigan State Spartans. Comme Draymond Green, son exemple avec qui il est régulièrement en contact.

> Taille : 198 centimètres. Il n’arrivera jamais au double-mètre, croissance terminée pour lui.

> Poids : 95 kilos. Un bon bébé.

> Envergure : 210 centimètres. Denzel, tu peux nous attraper les céréales tout en haut du rayon s’teuplait ?

> Statistiques 2016 : 19,2 points, 7,5 rebonds, 7,8 passes et 1 interception à 46,2% au tir dont 44,4% du parking, le tout en 33 minutes.

> Comparaisons : Jared Dudley et Evan Turner. À lui de nous prouver qu’il vaut mieux.

> Prévision TrashTalk : Lottery pick.

Qualités principales

# Il sait tout (bien) faire

Un rapide coup d’œil sur ses statistiques de sa saison senior à MSU suffit pour comprendre à quel calibre de joueur on a à faire. Auteur de deux triple-doubles cette année, sa polyvalence rappelle celle d’un Draymond Green à Golden State. Lui aussi était à la fac chez les Spartans et lui aussi était allé au bout de son cursus universitaire avant de franchir le pas de la NBA. Les joueurs ont beau évoluer à deux positions différentes, leurs profils d’hommes à tout faire nous rappellent que Tom Izzo est l’un des tous meilleurs à son poste en NCAA pour former des jeunes talents. Scoreur né, Denzel Valentine a aussi des inspirations lumineuses à la passe et sait se placer pour capter des rebonds malgré sa taille dérisoire à côté des colosses dans la peinture. En fait, il est de cette catégorie de personnes très énervantes qui n’ont pas beaucoup de défauts même si on va en trouver quelques uns par la suite.

# Un sniper de plus

Charles Barkley sera ravi, un nouveau shooteur fou débarque en NBA. Et comment dire ? Le recul de la ligne à 7m23 ne lui fait pas peur puisqu’il est même capable de dompter la distance Curry lorsqu’il a trouvé son tempo. Grâce à un geste fluide et rapide, il a fait des ravages sur les parkings de nos copains universitaires avec une adresse de 44,4% de loin. Le tout à un volume de shoots impressionnant qui le place deuxième derrière le fou de la gâchette Buddy Hield parmi les candidats qui ont une chance de s’inviter au premier tour de cette Draft. Aussi efficace en sortie d’écran qu’après le dribble, il est également très bon pour se créer ses positions de shoot grâce à une belle activité sans ballon pour donner le tournis à son défenseur et se retrouver seul derrière l’arc magique. Et dans l’hypothèse où son défenseur aurait survécu au labyrinthe, pas de souci, son step back est bien au point et lui permet de faire mouche avec une main sur le visage ou un mur face à lui. Enfin, cette menace extérieure lui permet de surprendre son vis-à-vis pour aller pénétrer et finir dans le trafic. Mais qui peut le stopper, hein Laouni Mouhid ?

# Surdoué de la balle orange avec un QI bien supérieur à la moyenne

Il a bien fait ses devoirs depuis tout petit et ça paye aujourd’hui. Grand amoureux du jeu, il joue souvent juste et il n’hésite pas à servir un joueur mieux démarqué que lui pour débloquer la situation. Autrement dit Rudy Gay devrait en prendre de la graine alors que ses coéquipiers chez les Kings ont compris depuis bien longtemps qu’ils ne reverraient plus la gonfle une fois qu’il a été servi. Denzel Valentine profite aussi de sa taille pour voir par-dessus les défenseurs et anticiper les mouvements de ses petits camarades de jeu. Très bon en transition, il raffole partir en contre juste après un rebond avant de servir le copain dans le corner ou un grand qui déboule en dessous. Mais ce n’est là qu’une facette de son jeu puisqu’il est aussi très efficient sur PNR – si vous avez pensé au groupe, vous pouvez directement cliquer sur la petite croix rouge en haut de cette fenêtre – ou pour renverser le jeu lorsqu’il attire une prise à deux.

Défauts majeurs

# Des lacunes défensives bien cheums

On n’a pas beaucoup parlé de défense jusqu’ici et c’est normal, notre client du jour n’est pas un grand spécialiste de la discipline. Trop petit pour garder des ailiers, trop lent pour les arrières, il risque de galérer à trouver sa place de ce côté du terrain une fois en NBA. Hélas, il n’a pas encore la notoriété de James Harden et il va devoir faire des efforts pour compenser ce désavantage physique par une volonté de fer s’il ne veut pas glisser tout au bout de la rotation de son équipe. Se faire passer par son adversaire ça peut passer, oublier son vis-à-vis ou lui laisser la porte de la raquette ouverte non. Il a aussi tendance à trop ouvrir l’extérieur à son attaquant et beaucoup d’arrières le ciblaient pour le prendre de vitesse en un-contre-un. Si MSU a tenté de caché la misère avec des aides quasiment systématiques lorsqu’il était posté sur un gros client, aucun cadeau ne lui sera fait chez les grands alors autant commencer à se le rentrer tout de suite dans la tête.

# Un physique old-school

Malgré sa bonne taille et une belle allonge au niveau des bras, le natif du Michigan manque cruellement d’explosivité et de qualités athlétiques ce qui risque de lui poser pas mal de problèmes au niveau supérieur. Dans une Ligue remplie de monstres physiques, il va devoir faire parler son bon QI basket s’il veut s’en sortir. Moyen en un-contre-un, il peine à prendre ses adversaires de vitesse balle en main. C’est encore pire lorsqu’il part sur sa gauche, un point faible qu’il va devoir bosser sous peine de se faire manger l’an prochain. En plus, il encaisse mal les chocs dessous et préfère la jouer au toucher lorsqu’il s’aventure dans la raquette. Un pari audacieux qui n’est pas toujours payant et le prive d’une poignée de lancers-francs chaque match. Il va donc devoir apprendre à se frotter aux branches adverses pour créer le contact et gagner la faute ou alors il risque de passer de longues soirées offensivement lorsque ses bombes ne tomberont pas dedans.

# Marge de progression ?

Comme à chaque fois lorsqu’il s’agit d’un senior, on peut se questionner sur la marge de progression restante de Denzel Valentine. À bientôt 23 ans, le rookie se rapproche peut-être déjà de son plafond et les scouts auront donc leur mot à dire pour aider les GM à prendre leur décision le jour de la grand messe à Brooklyn. Pour sa défense, Draymond Green fait aujourd’hui les beaux jours de Golden State après avoir glissé en 35è position pour reprendre l’exemple de l’ancien de MSU. Plus récemment encore, Norman Powell a été un élément important de la saison des Raptors où il a même commencé trois matchs de Playoffs en tant que titulaire.

Conclusion

Denzel est un joueur complet qui apportera une contribution solide dès le jour 1 au scoring, à la passe et au rebond. Mais il fera partie des joueurs les plus âgés de cette cuvée et a donc peut-être déjà atteint son niveau maximum. Toutefois, il devrait trouver preneur en milieu de premier tour chez une franchise curieuse cherchant un rookie capable de rendre de bons services aux postes 1, 2 ou 3 dès le mois d’octobre 2016.

Source image : Mark Konezny/USA TODAY Sports via http://spartanavenue.com/