“Le futur, c’est le tir à mi-distance” : merci Evan Turner, le Minitel aussi sera bientôt à la mode

Le 07 juin 2016 à 13:34 par Bastien Fontanieu

Auteur d’une très solide saison en sortie de banc pour Brad Stevens, l’arrière formé à Ohio State prépare déjà son été avec des punchlines qui vendent du rêve. Aujourd’hui, un petit cours de 1974 sur l’art du tir à mi-distance : moteur, action.

Il est agent-libre, il a bien progressé dans son jeu, il arrive doucement à ‘maturité’ et pourrait se faire un joli paquet de thunes cet été. Evan Turner sait que de nombreuses équipes viendront le draguer à partir du 1er juillet, car son jeu tout en contrôle et en polyvalence fonctionne bien aujourd’hui. En manque de confiance chez les Sixers puis vraiment planqué dans l’Indiana, le bonhomme s’est relancé dans le Massachusetts grâce à ce rôle quasi-parfait chez les Celtics, un leader de banc qui pouvait tout orchestrer à sa façon et ainsi permettre aux cadres de se reposer sans avoir à paniquer sur le côté. De la défense sérieuse, une lecture de jeu toujours aussi intéressante, cette capacité à pouvoir varier entre jeu dos au panier et face à son défenseur, Turner a trouvé le mélange au poil mais il a surtout montré qu’il excellait dans un art de moins en moins apprécié en NBA : le tir à mi-distance. Combien de fois l’a-t-on vu partir ligne de fond pour décocher un fade-away, ou bien faire transpirer son défenseur à la ligne des lancers pour finalement s’élever et sanctionner les bras ballants ? C’est justement sur cet aspect tout particulier de son jeu qu’Evan s’est exprimé auprès de Complex, avec une confiance qui ne nous étonne plus.

Les gens disent que je ne sais pas tirer à trois-points. Oui, mais je peux défendre, passer la balle, prendre des rebonds et scorer. On voit des joueurs qui ne savent que tirer, et rien faire d’autre. […] Le futur, c’est le tir à mi-distance. Franchement, c’est à mi-distance que ça se joue. Il est évident que le tir à trois-points permet d’espacer le terrain et tout ce qui va avec, mais Jordan et tous ces grands joueurs se sont fait une réputation dans le tir à mi-distance. Evan M (Marcel) Turner, bien sûr que le M veut dire mi-distance. Quel que soit le coin, si je suis à 4-5 mètres c’est ficelle. Je vais essayer de m’améliorer à trois-points, mais c’est ça mon jeu.”

Et LeBron R James, c’est pour Robot ? DeMarcus A Cousins, c’est pour Asile ? Honnêtement, on peut comprendre Turner car il est devenu assez régulier dans cette zone et a fait payer de nombreux défenseurs cette saison, mais de là à dire que c’est l’avenir… On a vu un paquet de grands joueurs cartonner à mi-distance, comme Jordan, Dirk, même Chris Paul actuellement, sauf qu’ils sont ou étaient sublimes à ce niveau. Evan n’est pas à un pourcentage affolant (44% en saison régulière à 4-5 mètres) et surtout son style de jeu n’est pas le plus approprié aux propos qu’il tient. Il suffit de voir Rudy Gay ou Carmelo Anthony pour comprendre qu’aussi efficace un joueur peut-être dans cette zone, la sélection de tirs sera avant tout déterminante et c’est là que ça peut souvent coincer avec Turner. Car s’il peut lâcher de beaux caviars à ses copains, certaines de ses séquences sont un poil forcées et on se demande si le futur n’est pas plutôt dans la lecture de jeu, à réviser devant l’écran. On verra justement quelle franchise se jettera sur lui après une belle saison à Boston, mais ce sera compliqué de voir quelconque futur à mi-distance quand on voit l’importance du tir à trois-points aujourd’hui et les analytics développées dans chaque franchise et au sein desquelles cette zone est souvent traduite par ‘évitez le plus possible’.

Là où on ne peut contredire ET, c’est que cet art est toujours aussi important dans le jeu actuel, quoi qu’en disent les stats. Voir Shaun Livingston, Kevin Durant au tour précédent ou LaMarcus Aldridge à San Antonio le prouver, c’est aussi rappeler à DeMar DeRozan ou Turner justement qu’il ne faut pas trop en abuser…

Source : Complex

Source image : USA today


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