Le match XXL de Draymond Green : quand les stats ne traduisent pas son énorme impact

Le 03 juin 2016 à 07:58 par Bastien Fontanieu

Il dérange. Il agace, il rend fou, il donne des envies sombres à de nombreux fans. Oui, Draymond est un emmerdeur de première, mais quand il joue comme hier soir on peut difficilement nier son excellence des deux côtés du terrain.

C’est ce genre de match, qu’on voit ici ou là et qui force le respect. Ce genre de soirée où, bizarrement, les statistiques n’arrivent pas à expliquer l’importance d’un joueur, son apport dans chaque département du jeu, sa détermination ou son efficacité. Quelques données numériques, qui peuvent tout de même appuyer un début de théorie, mais pas assez pour souligner l’intensité dégagée par le produit formé à Michigan State. Allez, on va avancer son +17, le plus-minus de sa rencontre qui est le meilleur dans le cinq majeur des Warriors et le troisième plus grand de son équipe derrière Livingston et Iguodala. Tiens, pourquoi pas ses 40 minutes passées sur le parquet ce jeudi, le plus gros temps de jeu pour n’importe quel membre du squaf californien. Sinon ? C’est à-peu-près tout, en plus de ses 16 points, 11 rebonds, 7 passes, 4 interceptions et 1 contre. En bref, il y a largement de quoi en faire une tonne de plus sur l’apport des deux leaders du banc de Steve Kerr, plutôt que sur l’aboyeur numéro un des champions en titre. Mais ceux qui ont vécu ce match en direct et regardé les Dubs dérouler devant leur public ont peut-être eu le viseur placé au bon endroit. Sur le numéro 23, celui de Golden State justement, qui a apporté plus d’énergie que toute la centrale d’Oakland sur l’intégralité de son temps de jeu. Une tornade exceptionnelle, celle qui figure bien dans la All-NBA Second Team ainsi que la All-NBA First Defensive Team.

Car c’est elle qu’on attendait sur ce Game 1, après le barouf de la Finale de Conférence et son impact moins évident que prévu, sauf dans l’entre-jambes de Steven Adams. Trop discret l’an dernier, lorsque Cleveland avait mené la série ultime avant qu’il ne se réveille, Draymond savait qu’il allait devoir profiter de sa matchup pour faire payer les Cavs, et surtout boucher les trous nécessaires à la bonne dynamique des siens. Hier soir ? C’est peu dire si Green a démoralisé les hommes de Tyronn Lue, obligés de devoir faire avec une sorte de couteau-suisse plus concentré par le jeu que par l’arbitrage : ces soirées durant lesquelles on se demande encore ce qu’il a foutu en 35ème place de sa Draft. Un duel aérien bien costaud avec LeBron, un alley-oop envoyé pour Bogut, un rebond offensif claqué au bon moment, une passe parfaitement en rythme, un roll bien exécuté pour aller au panier, et surtout des stops défensifs exemplaires, c’est la polyvalence quatre étoiles qui a été proposée par le Spartan sur ce Game 1 et c’est justement ce dont les Warriors avaient besoin. On parlait de statistiques justement, et du manque de catégories pour soutenir l’impact de l’intérieur dans cette rencontre. Combien de tirs contestés sans faire faute ? Combien de placements bien pensés, afin d’empêcher une pénétration ou gêner un tir ? Combien de contre-attaques lancées sur un rebond défensif, le train au sourire Colgate lâchant la balle à ses arrières afin qu’ils terminent le boulot ? Cette nuit, c’est le full Draymond Green Show qui était diffusé à l’Oracle Arena, et c’est justement lui qui devra gérer chaque séance s’il souhaite continuer à aboyer au sommet des vallées californiennes.

On pourrait conclure en redonnant d’autres données numériques, mais ce serait trahir la performance du numéro 23, qui a fatigué celui de Cleveland. Encore un pied dans la gueule de Kyrie, encore des actions physiques, mais encore le même résultat au finish : une victoire de Golden State, avec Draymond tout sourire.

Source image : @Warriors