Le money-time des Cavs : un bordel sans nom, exécution bien pauvre et défaite logique au bout

Le 24 mai 2016 à 08:10 par Bastien Fontanieu

Bien des aspects du jeu de Cleveland sont à pointer du doigt pour tenter d’expliquer leur défaite hier soir à Toronto. Mais même quand certaines cases ne se cochaient pas, il restait la fin de match pour se rattraper et repartir avec la gagne : tout faux, les Cavs ont chié leur money-time.

Ce scénario, pour l’écrire et l’assumer sans trembler du menton, il fallait en avoir des grosses. Au moins aussi grosses que celles de Steven Adams, mais ça c’est un autre sujet. Ce lundi au Air Canada Centre, les Raptors faisaient de leur mieux pour tenter d’égaliser au score dans la série, mais leur adversaire tenait bon. Malgré une première mi-temps catastrophique, malgré un bombardement insupportable à distance, malgré l’inefficacité de Kevin Love et le manque d’impact de Tristan Thompson, les Cavs s’accrochaient et se permettaient même un rare luxe. Lequel ? Celui de revenir à égalité dans la partie, avec 5 minutes à jouer. Oui, hier soir, avec 16 points de retard à la pause et une rencontre dominée de la première à la 36ème minute par les hôtes, c’est pourtant LeBron et Tyronn Lue qui avaient les mains sur le volant. Et pour une raison simple, celle d’avoir le momentum dans leur camp, ce type de comeback qui vous booste une équipe, tue un public et peut même renverser une série. Le scénario était donc là, devant eux comme devant nous, avec une suite qui s’écrivait limpidement sous nos yeux : 94 partout, 5 minutes à jouer et un match à remporter, difficile de faire plus tentant pour un gars comme James. Son expérience, celle de ses copains, la naïveté d’en face et la possibilité de revenir dans l’Ohio pour boucler l’affaire, on se permettait limite de choisir qui leur offrir entre Warriors et Thunder pour la Finale.

Sauf que ces 5 minutes deviendront cauchemardesques, pour une équipe qui a déjà tout connu.

Non, nous ne rêvez pas. Dans une rencontre où les visiteurs, qui sont passés en grande majorité par les épreuves de l’année dernière ainsi que celles du passé, étaient à égalité avec les hôtes, qui découvraient ce type de moment-fort comme un ado boutonneux qui va coucher pour la première fois, c’est le jeune qui a montré le plus de sérénité, pendant que l’adulte s’est fait dessus. Horloge mal gérée, stagnation offensive, répartition affligeante des cartouches et analyse bien faible des avantages défensifs, tout était si chaotique chez les Cavs qu’on se demandait si on connaissait vraiment cette équipe. Première action à 96-96, la balle ne bouge plus et Frye prend un tir casse-croûte car on lui file la gonfle avec rien sur l’horloge des 24. Bonk. Deuxième action à 96-98, LeBron est en iso sur DeRozan, Biyombo ne protège pas le panier et James décide de redonner la balle à Frye. Clank. Inutile de préciser que les deux séquences défensives de Cleveland sont d’une indiscipline rare, quatre lancers pour les Raptors, passons. Troisième action à 96-100, LBJ pénètre mais n’arrive pas à finir sur Carroll. Dounk. Quatrième, cinquième, sixième, septième action, seul une bombe de Kyrie permet aux Cavs de marquer des points mais le bilan final est atroce. Les soldats de l’Ohio ne marqueront que 3 points en 5 minutes, face à des bleus certes impressionnants en défense, mais bien jeunes par rapport à l’expérience des Cavs. Il est vrai qu’on n’avait pas beaucoup eu l’occasion de voir ce que cette équipe sous Tyronn Lue pouvait donner dans des moments bouillants, mais l’exemple d’hier soir ne fût pas le meilleur, loin de là. Au final, Cleveland s’incline et de façon logique, mais devant un scénario assez choquant.

Les petits Raptors qui patientent mieux et exécutent plus aisément que les grands Cavs qu’on attend en Finale ? Hier soir oui, mais à corriger prochainement. Car s’il y a bien quelques yeux qui ont assisté à ce genre de débâcle à l’extérieur, ce sont ceux des Warriors et du Thunder. En espérant ne plus revoir ce type de finish, car ce fût bien laid pour un champion en titre de l’Est.

Source image : SportsIllustrated


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