La défense du Thunder montre ses crocs : robuste face aux Spurs, attendue face aux Warriors

Le 13 mai 2016 à 07:43 par Bastien Fontanieu

 Si on devait établir une hiérarchie afin d’expliquer rationnellement la victoire d’OKC face aux Spurs, certains mettraient en avant le rôle du banc et d’autres l’importance du rebond. Mais un aspect du jeu bien précis a lui aussi sa place tout en haut de la pyramide : la défense du Thunder.

Des semaines, des mois, -que dire- des années qu’on parle de ces monstres athlétiques qui évoluent dans les plaines de l’Oklahoma, et qui manquent d’intensité dans leur propre moitié de terrain. Depuis bien longtemps, cette franchise propose des phénomènes physiques hors-classe, qui pourraient étouffer bon nombre d’attaques en respectant quelques principes défensifs de base. Pourraient ou pouvaient ? Là est la nuance, car après avoir arraché nos feuilles et défoncé nos murs en voyant le Thunder se donner à 200% en attaque, on se mettait à perdre espoir quant à la capacité de cette équipe à prendre conscience de son potentiel défensif. Du Steven Adams, du Serge Ibaka, du Dion Waiters, du Russell Westbrook, du Andre Roberson et du Kevin Durant : bonjour les bestiaux. Seulement, chaque campagne de Playoffs se terminait de la même façon, avec un bordel offensif monstre et un manque de discipline défensive flagrante. Sauf que sur cette série face aux Spurs ? C’est bien elle qui a fait une majeure différence, étouffant San Antonio au point de permettre à OKC de remporter trois matchs consécutifs. La violence du Game 1 passée, des ajustements devaient être réalisés et Billy Donovan s’en est chargé personnellement.

Demandons à Russell de bien vouloir sprinter de retour en défense, au lieu de lever ses bras en direction des arbitres et mettre une plombe à revenir. Demandons à Steven Adams et Serge Ibaka de ne pas chercher la crêpe, mais simplement intimider les pénétrations des Spurs en proposant une forêt de bras. Demandons à Andre Roberson de fatiguer Kawhi Leonard autant que possible, sans lâcher la moindre possession, plutôt que d’attendre une gueulante de ses leaders ou de son coach. Petit à petit, la balance s’est inversée, et San Antonio s’est mis à bafouiller. Après avoir pris deux cartons consécutifs de la part de LaMarcus Aldridge, l’intérieur a été orienté vers des zones offensives moins confortables et son refus du jeu physique l’a pénalisé, lui comme son équipe. Tony Parker, qui régalait au Game 3 et pouvait faire la différence côté Spurs, a été lui aussi cadenassé par les jeunes marsupiaux d’OKC. Bien évidemment, il convient de préciser que la matchup convenait particulièrement bien au Thunder : une équipe peu physique, cherchant le mouvement de balle perpétuel et refusant de finir à l’arceau, rien de mieux pour des athlètes comme ceux de Billy Donovan. Mais lorsque les changements demandés ont été opérés, la série a basculé. Et c’est justement sur leur prochain duel que Kevin Durant et ses sbires vont devoir confirmer la belle évolution de cette dernière victoire. Ont-ils les capacités pour fatiguer les Warriors et forcer Golden State à jouer un basket proche de la perfection ? Oui, car peu de monde -personne ?- ne possède une équipe aussi dense que le Thunder, athlétiquement parlant. Ont-ils l’étiquette d’une équipe qui retombera dans ses travers et voudra jouer à fond la caisse contre une Ferrari historique ? Oui, aussi.

Billy Donovan et son staff ont réussi à valider un pari, un premier, qui n’était pas gagné d’avance. Faire comprendre aux leaders et aux cols bleus que leur victoire collective passerait par une défense redoutable sur chaque possession. La planète basket le susurrait depuis des mois : qui peut tenir avec OKC lorsque le mur est en place et les contre-attaques sont lancées à la pelle ? Prochaine réponse ce lundi, avec un Game 1 qui s’annonce rugueux à Oakland.

Source image : AL.com


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