LaPhonso Ellis, ce mutant des Nuggets qui avait réalisé un des plus beaux contres de l’histoire

Le 05 mai 2016 à 07:08 par Bastien Fontanieu

LaPhonso Ellis

Parce que parler des All-Stars et des Hall of Famers peut parfois s’avérer redondant, il est aussi important de mettre les projecteurs sur ces pépites ayant traversé la Ligue sans faire de bruit : LaPhonso Ellis par exemple, un random pourtant auteur d’une action mémorable dans l’histoire de la NBA.

Ils sont nombreux, dans son genre. Car même si les fans préfèrent retenir les noms des joueurs les plus clutch, les plus gourmands statistiquement, les plus charismatiques ou les moins discrets de leur génération, notre sport préféré a connu et connaît encore de nombreux phénomènes dont les parcours étaient -ou sont- eux aussi marquants, d’un point de vue différent. Le client du jour est donc un de ces soldats, foulant la Ligue pendant les années 90 et tentant de se faire une place parmi les grands. Bercé dans les rues froides de l’Illinois, LaPhonso était un pur produit formé à Notre Dame, montrant des qualités athlétiques ahurissantes après avoir mené son lycée à deux titres de son état. Pendant que certains se souviennent de ses duels avec Alonzo Mourning en étant plus jeune, d’autres ne peuvent oublier sa domination dans les raquettes de la NCAA, surtout au niveau défensif puisqu’il menait sa fac en contres pendant l’intégralité de son cursus universitaire. Pourtant, ce n’est pas la taille qui faisait d’Ellis un excellent rempart défensif : 203 centimètres d’explosivité pour 110 kilos, on avait plutôt droit à un tank qu’un avion de chasse. Seulement, quand vous avez l’état d’esprit d’un kamikaze et que toute intervention aérienne vous semble justifiée, les contres ont tendance à s’accumuler.

Et c’est justement en NBA que LaPhonso se fera un joli nom après avoir été drafté par les Nuggets en 92. Cinquième choix de Draft, il rejoindra un défenseur d’arceau plutôt connu puisque son prénom était Dikembe et son nom de famille Mutombo. Le genre de muraille avec qui l’art de l’humiliation défensive est élevé à des hauteurs inimaginables, Ellis profitant de la présence du géant pour progresser dans ce domaine. Mais ce n’est pas qu’en crêpier que LaPhonso excellait : membre de la All-NBA Rookie Team, ses moyennes (15-9 et plus d’un contre par soir) régalaient Denver et ses fans. Et dans un soir glacial de décembre 93, l’intéressé rentrera dans l’histoire de la Ligue avec une séquence qui reste encore comme une des références dans l’art de la protection intérieure. Face aux Wolves de Christian Laettner, c’est le gentil Brian Davis qui va lui perdre toute notion de confiance en feintant Mutombo à l’extérieur. Voyant l’arceau libre, le bonhomme décide de partir au tomar mais LaPhonso ne veut rien savoir et décolle pour aller chercher la gonfle… à une main. Le choc est brutal, la descente parfaite, l’humiliation totale, la balle planquée sous le poignet. Le public explose et Dikembe, qui venait de se faire feinter, lance son finger wag légendaire à la tête du pauvre Davis. Un combo ultime qui n’empêchera malheureusement pas Ellis de vivre une suite de carrière méchamment flinguée par des blessures, mais qui le propulsera également dans les one-hit wonder des années 90.

Comme quoi, pour inscrire son nom dans l’histoire de la NBA, il ne faut pas forcément enchaîner les Playoffs et les sélections au All-Star Game : une séquence légendaire, et votre place est directement réservée au panthéon des phénomènes. Il paraît que depuis, Brian Davis vend des marrons dans le Minnesota…

Source image : BallisLife