Les Warriors en balade face à Portland : 118 à 106, il paraît qu’il leur manque Stephen Curry ?

On voulait voir si cette série pouvait être ‘serrée’, si les Blazers auraient assez d’énergie pour enchaîner les Clippers avec un match chaud dans l’Oracle d’Oakland, on a eu notre réponse : premier round à sens unique, les Warriors ont roulé sur Portland.

Une de ces soirées où la feuille de match ment, en quelque sorte. Non pas qu’on veuille réduire à néant les efforts de Damian Lillard et ses potes, mais le meneur était l’exemple parfait de cette affirmation hier soir en terminant sa soirée avec 30 points… à la bourre. Des points grattés en courant après le score, en tentant de réaliser un run ici ou là contre Golden State, sans vraiment réussir à garder la tête au-dessus de l’eau. Hier soir, Draymond Green et compagnie voulaient utiliser leur énergie sauvegardée depuis mercredi soir afin de montrer à leur adversaire des demi-finales que le contexte actuel n’allait offrir aucun espoir valable. Pas de Curry ? Pas de problème. Le couteau-suisse à grande-gueule a déroulé la panoplie complète sur des Blazers un peu trop tendres, chaque poulain de Terry Stotts prenant sa salve de Draymond en attaque comme en défense. Quand ce n’était pas une interception arrachée à l’envie, c’était un rebond offensif musclé, un coup de gueule bruyant, un écran bien large ou une contre-attaque intelligemment lancée. Ce type de rencontre où Green montre qu’il n’est peut-être pas le MVP de la Ligue, mais bien celui des Warriors, sa polyvalence et son énergie lançant la série de son équipe de la meilleure des manières : 23-13-11, un triple-double du plus bel effet. Dès le premier quart, Portland a pris un bouillon (37-17) et ce sont 40 minutes passées à sprinter en regardant le score qui ont achevées C.J McCollum et ses collègues.

D’ailleurs, l’arrière était la cible de la défense ultra-rugueuse des champions en titre tout comme son pote Damian, les deux scoreurs terminant leur soirée à un terrible 13/43 au tir : passer de la défense des Clippers à celle de GS, un changement qui peut s’avérer mortel si vous ne vous mouillez pas la nuque. Et même si Draymond était magnifiquement accompagné par un Andrew Bogut impérial dans les airs, tout comme les Iguodala, Barnes et Livingston habituel, c’est Klay Thompson qui terminait la nuit les mains sur les genoux, le boulot accompli rendant son coach plus fier que jamais. Il le disait lui-même d’ailleurs, comme une subtile pique envoyée à un certain barbu des Rockets : ils ne sont pas nombreux à pouvoir aussi bien défendre sur des extérieurs de talent et scorer à outrance en même temps. Ce dimanche ? Le Splash Bro orphelin de son cuistot préféré a continué sur sa récente lancée, en plantant 37 points à 50% au tir quelle que fût la distance. Un jeu splendide entre course derrière les écrans et création balle en main, prouvant une nouvelle fois que Klay n’était pas qu’un gentil petit lieutenant sagement caché derrière Curry. Depuis l’absence du meneur, Thompson a clairement haussé son niveau de jeu et cette nouvelle performance a ponctué une semaine de rêve pour lui, ses 21 bombes à trois-points rentrées en 3 matchs créant un nouveau record dans l’histoire des Playoffs dans ce type de schéma très précis. On pourrait continuer à en faire des tonnes et féliciter les Warriors pour leur sérieux dès le premier match de la série, mais le sentiment final était différent hier soir : même si la série sera administrativement longue et forcée à devoir se rendre dans l’Oregon, on sent une claire différence de niveau entre Portland et Golden State. Comme prévu ? Comme prévu.

L’addition indique 12 points d’écart, mais les copines de Leandro Barbosa auraient pu rendre l’affaire bien plus salée. Un fighting spirit attendu de la part des Blazers, sauf qu’il faudra bien plus que cela pour tenter de faire trembler la machine californienne à domicile. Si Damian et C.J pouvaient commencer par scorer un peu plus proprement, ce serait déjà un beau progrès de validé… 

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