Un réveil hardcore : Kevin Durant et Russell Westbrook, à côté de leurs pompes face aux Spurs

Le 01 mai 2016 à 07:08 par Bastien Fontanieu

One game, one game, one game. Voilà ce qu’on a le plus entendu hier, en sortie de match, après la rouste infligée par les Spurs lors du Game 1 des demi-finales de l’Ouest. Premières victimes dans le viseur ? Un duo qu’on connaît assez bien.

Oui, en effet, ce n’est qu’un game. It’s only one game, qu’on pouvait entendre avec l’écho, dans les couloirs du AT&T Center. Tout à fait, ce n’est qu’un seul match, et il y aura de quoi se rattraper prochainement, que ce soit lundi à San Antonio comme à Oklahoma City par la suite. On l’a d’ailleurs vu dans d’autres séries, il suffit de voir les réactions après la branlée du Heat face à Charlotte lors du Game 1, pour se rappeler qu’un duel peut soudainement aller dans la durée. Le petit problème, ou disons-le clairement le gros problème montré par le meneur et son ailier préféré, était dans l’attitude et l’analyse de la situation, pour changer. C’est peu dire si on déteste sortir les couteaux au bout d’une rencontre, et après tout on pourrait la fermer en cataloguant cette défaite dans le dossier des leçons à retenir. Sauf que cette fois-ci ? Le contexte est nettement différent. Ce n’est pas comme si Kevin Durant était dans sa dernière année de contrat avec le Thunder. Ce n’est pas comme si cela faisait bientôt dix ans que le scoreur-né et son marsupial étaient en NBA. Ce n’est pas comme si les Spurs allaient forcément se ramener avec un plan de jeu léché et des rotations huilées. Hier soir, pour une énième fois consécutive, les deux leaders d’OKC se sont entêtés à rester dans leur jeu habituel, plutôt que de trouver des potentielles failles dans la machine adverse. Un retour au centre de loisirs qui pourrait certes ne durer qu’un match, mais n’annonce malheureusement rien de bon pour la suite.

Il y aura, good Lord, une réaction de la part du numéro 35 ainsi qu’une du numéro 0. Que ce soit à l’extérieur comme à domicile, on sait très bien que plusieurs performances comme celles de ce samedi seront difficiles à imaginer. Cependant, et c’est là que la gueulante se justifie, on a encore vu des traces flagrantes d’indiscipline qui n’indiquent qu’un calvaire pour les opérations à venir. Défensivement hors-balance pendant la majeure partie de la rencontre, KD et Russell ont effectué des erreurs qui ont grandement pénalisées leur équipe. Quand ce n’était pas l’un qui tentait une interception hasardeuse en fin de possession pour finalement se prendre deux points, l’autre revenait en trottinant en défense. Quand ce n’était pas l’un qui faisait faute sur un tireur à trois points, l’autre effectuait des rotations à l’envie, privilégiant plutôt le rebond qu’une couverture solide. Des détails, diront certains. One game, diront d’autres. Mais le problème est plus profond, et on espérait -on espère- le voir changer durant ces Playoffs. Car face à des équipes comme les Mavs, les Clippers aussi, les Blazers pourquoi pas ou même Houston, ces errements défensifs peuvent être rattrapés. Pour une seule et bonne raison : le talent fait généralement contre-balance et les qualités athlétiques collectives du Thunder assurent les arrières. Cependant, contre un rouleau-compresseur comme celui de San Antonio, une machine qui exploite chaque erreur et enfonce le couteau là où cela fait mal, l’indiscipline est à éviter à tout prix. Il faut se ramener sur son 31, prendre chaque possession avec sérénité et confiance, ne pas donner à ces foutus Spurs l’occasion de vous faire payer vos limites. Résultat des courses, sur un premier match qui était davantage une fessée qu’une rencontre de basket, Gregg Popovich a annihilé le duo d’All-Stars en alliant pression défensive avec mouvement de balle offensif. Une torture en duo qui -on l’espère- servira de réveil pour celui-ci.

Si Kevin Durant et Russell Westbrook pensent pouvoir battre San Antonio par la simple force de leur talent, leur technique et leurs qualités athlétiques, il faudra vite sonner les cloches des deux gaillards. Car ces Spurs sont plus concentrés que jamais, et la moindre erreur sera sanctionné dans la minute qui suit. Envie de défendre les bras ballants et d’attaquer tête baissée ? Très bien, alors à lundi pour une probable nouvelle gifle.

Source image : ESPN