George Gervin, The Iceman : le scoreur né

Le 27 avr. 2016 à 17:42 par Alexandre Martin

George Gervin
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En 1978, la dernière journée de saison régulière eut lieu le 9 avril. Au-delà des considérations de classement et des Playoffs qui arrivaient, deux magnifiques scoreurs se tiraient la bourre pour le titre de meilleur marqueur de l’exercice : David “Skywalker” Thompson, l’arrière des Nuggets et George Gervin aka “The Iceman”, le swingman des Spurs. Et cette paire d’insatiables empileurs de points va nous proposer une joute à distance des plus légendaires… 

Quelques heures avant que Gervin n’entre sur le parquet de la Nouvelle-Orléans pour y affronter le Jazz, Thompson avait annoncé la couleur et mis une sacrée pression sur les épaules de son rival en envoyant la bagatelle de 73 points sur le terrain des Pistons au cours d’un match dont le score final, 137 – 139 en dit long sur le rythme auquel il fut joué. Notons qu’il s’agit tout simplement ici de la quatrième plus grosse performance de tous les temps en termes de scoring. A cet instant, le défi était clair pour l’ami George : s’il voulait être sacré meilleur marqueur de la saison, il allait lui falloir poser au moins 58 points. Il n’avait pas dépassé la barre des 42 depuis le début de l’exercice mais voilà une donnée qui n’était pas du genre à faire abdiquer l’extérieur des Spurs.

Certainement un peu tremblant à cause de cette légère pression mise sur ses épaules par Thompson, Gervin entama la rencontre en ratant ses six premiers tirs…

Parce que vous savez, j’avais besoin de 58 points. Il y avait la pression du titre sur moi. — George Gervin lors d’une interview quelques années plus tard.

“Ice” rectifia tout de suite le tir, retrouva quelques sensations et commença un véritable d’abord en envoyant tout de même 20 points dans ces premières douze minutes. Et puis, il y eut ce fameux deuxième quart. Ce quart dans lequel Gervin posa sa marque sur la NBA en dépoussiérant un record de Wilt Chamberlain avec 33 points sur la période pour donc rentrer au vestiaire à la mi-temps avec 53 unités dans la besace. Très rapidement dans le troisième quart-temps, il put atteindre 59 points mais il continua de jouer encore un peu “au cas où il y ait eu une erreur de calcul” aime-t-il rappeler. Gervin quitta définitivement le parquet bien avant la fin du match – qui était de toutes façons perdu pour les siens – avec 63 points au compteur. Il n’avait passé que 33 minutes sur les planches. Une machine, on vous dit.

Et tout ceci fut réalisé alors que la ligne à 3-points n’existait pas ce qui provoquera – du côté de Gervin – une certaine aigreur quand Klay Thompson est venu lui piquer le record de points sur un quart-temps à coups de bombes du parking en janvier 2015. Mais ça c’est une autre histoire car Gervin n’en reste pas moins l’un des scoreurs les plus doués à avoir foulé les parquets de la Grande Ligue. Bon manieur de ballon, longiligne (2m01 pour 85 kg), “The Iceman” “était un scoreur capable de shooter depuis n’importe quel endroit dans le périmètre avec une fluidité déconcertante. Un slasher qui aimait aussi bien déposer un finger roll tout en douceur et en toucher qu’exploser en altitude pour écraser un bon gros dunk au milieu d’une paire d’intérieurs. Le lay-up renversé – main droite ou main gauche – n’avait pas de secret pour lui. Les Runners en complet déséquilibre était une base pour ce scoreur qui fut assez inarrêtable pendant ses dix saisons NBA (quatre en ABA avant).

Toujours est-il que ce bon George a fini la saison 1977/1978 avec une moyenne de 27,22 points par rencontre pendant que David Thompson ne proposait “que” 27,15 unités de moyenne. Ce fut la première de trois couronnes de meilleur scoreur consécutives (dont une avec plus de 33 points par match en 1979/1980) pour l’arme fatale de San Antonio. Il en gagnera une quatrième au bout de l’exercice 1981/1982. Seuls Michael Jordan (10) et Wilt Chamberlain (7) ont plus de titres de meilleur marqueur que notre ami “Ice”, voilà qui en impose au passage.

Malheureusement pour Gervin, ses titres en tant que scoreur ne se seront jamais traduits par des bagues au niveau collectif ce qui ne l’empêcha de participer à neuf All-Star Game, de voir son numéro 44 retiré chez les Spurs, d’être intronisé au Hall of Fame en 1996 ou d’être sélectionné parmi les 50 meilleurs joueurs de tous les temps par la NBA en 1997. Une légende de plus dans le club des monstres sans bague…

Petit mix sur la bête… 

 

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