Bulls 95/96 – 72 victoires pour l’histoire : les incroyables statistiques qui illustrent l’exploit

Le 10 avr. 2016 à 19:14 par David Carroz

Chicago Bulls 72-10 Statistiques

1995-96, les Bulls entrent dans la légende. Avec 72 victoires en saison régulière et le titre au bout, ils ont tatoué un énorme Taureau sur la peau de la NBA. 20 ans plus tard, TrashTalk vous propose une série d’articles pour célébrer ce parcours d’exception.

Forcément, quand on pense à la saison historique des Bulls, le premier nombre qui vient à l’esprit est ce 72, inscrit en gros dans le cœur des fans chicagoans. Mais ce bilan est bien loin d’illustrer la domination qui fut celle de la franchise de l’Illinois durant plusieurs mois puisque d’autres Michael Jordan et les siens ont posé d’autres stats bien sales au cours des mois de démonstration de leur force à l’ensemble de la NBA. Florilèges des plus marquantes, connues ou moins souvent mises sur le devant de la scène.

Attaque de feu : personne n’a tenu en selle sur ces Taureaux

  • Efficacité offensive : 115,2 points pour 100 possessions – 1er
  • Points par match : 105,2 – 1er
  • Taux de perte de balles : 13,1% – 1er
  • Adresse à 3 points : 40,3% – 3ème

Dans nos têtes de fans NBA – ou d’observateurs avertis – nous avons souvent envie de symboliser ces “UnStoppABulls” par leur défense façon barbelés en acier mais ce serait oublier quelle équipe fabuleuse ils représentaient en attaque. Plus de 105 points plantés par soir malgré un rythme assez lent (voir plus loin) et une efficacité offensive à faire pâlir les plus grandes escouades offensives de l’histoire. Quand on dispose de talents comme Michael Jordan (30,4 points), Scottie Pippen (19,4 points) ou encore Toni Kukoc (13,1 points), ça aide, mais l’addition de mecs capables de scorer ne garantie pas toujours un résultat probant. Pour les Bulls, si. Car, sur demi-terrain, leur exécution des systèmes est d’une efficacité militaire et, en transition, les Taureaux dévorent l’espace et régalent à la finition. Tout comme à longue distance où ils ne sont pas en reste avec Steve Kerr (51,5%), Jud Buechler (44,4%), Mike (42,7%), Toni (40,3%) et Scottie (37,4%) qui dépassent les 35% de réussite.

Défense : l’acier trempé ? Un métal souple…

  • Efficacité défensive : 101,8 points pour 100 possessions – 1er
  • Points encaissés par match : 92,9 – 3ème
  • Interceptions par match : 9,1 – 3ème
  • Pertes de balle provoquées par match : 17,1 – 3ème

Quand on pense aux Bulls de 1996, on se remémore le trio défensif formé par Jordan, Pippen et Rodman, tous trois élus dans la prestigieuse All-Defensive First Team. Une récompense que Ron Harper, qui se coltinait aussi de sacrés clients sur les bases extérieures, aurait peut-être méritée lui aussi avec un peu plus de hype en sa faveur. Une chose est sûre, c’est que l’accent était clairement mis de ce côté du parquet et en dehors des qualités défensives des leaders, les role players moins réputés ont élevé leur niveau de jeu dans ce secteur, profitant de l’expérience et de l’aide du Big Three tout comme des systèmes mis en place par Phil Jackson. Lorsqu’il s’agissait de mettre les barbelés, tout le monde répondait présent et aller mettre un panier relevait de l’exploit pour l’adversaire. Une performance d’autant plus impressionnante pour les Bulls qu’ils ne possédaient aucun vrai protecteur d’arceau dans l’effectif, misant plutôt sur l’intelligence tactique et l’agressivité sur le porteur pour faire perdre de nombreux ballons à leurs adversaires. Assez efficace quand on voit le résultat…

Rythme : une gestion millimétrée du tempo pour un effectif âgé

  • Pace : 91,1 possessions pour 48 minutes – 20ème
  • Age moyen : 29,9 ans – 2ème plus vieux

En dehors des Knicks, aucune équipe n’avait plus de bouteille que les Bulls au moment d’entamer la saison 1995-1996. De quoi douter de la capacité à reproduire avec régularité les efforts pour les vieilles jambes des uns et des autres. Mais avec un groupe expérimenté, chacun sait aussi se tenir au sommet de sa forme, à l’instar de Dennis Rodman adepte du stretching ou encore du trio Harper-Jordan-Pippen qui s’astreignait des séances de muscu supplémentaires. De quoi permettre par exemple à Michael et Scottie de passer plus de 36 minutes par rencontre sur les parquets, bien loin de toute notion de repos. Pour ne pas trop tirer sur la corde, Phil Jackson a également imposé un rythme peu soutenu lors des matchs, pas besoin de cavaler comme des lapins. Et quand on voit le nombre de points envoyés par les Bulls en jouant aussi “lentement”, on hallucine encore plus.

Le rebond : secteur clé, job maîtrisé !

  • Taux de rebond offensif : 36,9% – 1er
  • dont 19,9% pour Rodman (26,6% pour The Worm sur total rebond) 
  • 4ème de la ligue en prises au global (44,6 par match)

À l’été 1995, le constat était clair pour les Bulls : ils se font dominer dans la raquette et le rebond leur fait défaut depuis le départ d’Horace Grant. Quelques mois plus tard, ce n’est plus du tout la même chanson. Pourquoi ? Déjà parce qu’au mois d’octobre précédent cette saison record, Chicago a vu débarquer en ville le meilleur rebondeur de la Ligue depuis quatre saisons, un certain Rodman, un aspirateur comme la NBA n’en a que peu connu. L’ami Dennis va s’occuper de ramasser un tiers des rebonds de l’équipe (14,9 par soir). Ensuite, vu que des gars comme Pippen et Jordan ont aussi été – comme à leur habitude – très présents dans ce secteur (respectivement 6,4 et 6,6 prises) sans oublier les apports de Kukoc (4 rebonds) et de Luc Longley (un peu plus de 5), les Taureaux ont réalisé une très grosse saison sous les cercles, bonifiant leur excellente défense en ne laissant que peu de secondes chances à leurs adversaires. En mettant beaucoup d’énergie et d’application dans ce secteur primordial qu’est le rebond, les Bulls se sont encore plus mis en position d’établir ce record fabuleux de 72 victoires…

Voici donc les statistiques monstrueuses qui résument parfaitement et mettent encore plus en avant la toute aussi impressionnante campagne de Chicago en 1995-1996. Ils ont dominé collectivement et individuellement. Ils n’ont rien laissé au hasard. Leur bilan final en est la preuve et les chiffres ne sont qu’un reflet de plus de cet exploit. Un reflet étincelant, saisissant et absolument titanesque dans tous les compartiments. 

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