Les Spurs étouffent Golden State à la maison : 87-79, San Antonio reste imprenable à la maison

Le 20 mars 2016 à 05:03 par Bastien Fontanieu

Certainement pas le match le plus beau de l’année, mais un jeu d’échec intense et physique, qui s’est terminé dans la poche des Spurs. Victoire à la maison face aux Warriors (87-79), on ne s’impose tout simplement pas au AT&T Center.

Limiter Golden State à 79 points ? Leur pire totale de leur saison, et de loin ? Une performance rarissime, forcée par une armée texane qui avait décidé de se retrousser les manches ce samedi. La fatigue se sentait déjà, dans les jambes des visiteurs, qui venaient de Dallas et devaient enchaîner avec un voisin de la région nettement différent dans le jeu. Car hier soir, c’est dans un registre ultra-défensif que San Antonio est reparti avec une victoire importante pour le moral des troupes. Après la gifle reçue à Golden State en janvier dernier, les hommes de Gregg Popovich avaient pour mission de jouer ce match à fond. Pas de place pour les trolls blessés, pas de temps pour les rotations improvisées, chaque possession était plus ou moins millimétrée, nous donnant un potentiel aperçu de ce qui pourrait -et devrait- être une Finale de Conférence épique à l’Ouest. Et dès le départ, le gourou texan intégrait Boris Diaw dans le cinq, montrant le sérieux de l’approche générale, afin de matcher la polyvalence californienne tout en évitant à un Tim Duncan clairement dépassé par ce type de matchup de pénaliser les siens. On le voyait notamment en première mi-temps, à la bourre physiquement et ciblé par des Warriors toujours aussi malins, l’ancien devait laisser sa place aux jeunes et regarder son équipe installer les barbelés dans sa propre moitié de terrain.

Danny Green absolument partout, Kawhi en aide, des redirections bien pensées et le tout sans faire trop de fautes, la partition défensive proposée par les Spurs ce samedi était tout simplement exceptionnelle, entre la quatrième symphonie de Beethoven et le Cinquième Élément : 37,8% au tir, 25% à distance, seulement 10 lancers laissés et une activité incessante de la part de chaque maillot gris, les Warriors étaient bloqués par un rempart déprimant. Pourtant, même dans ce type de match, même dans de telles bases au tir, les soldats de Steve Kerr tenaient tête à San Antonio et s’offraient une occasion de l’emporter. Même sans Stephen Curry, qui vivait un cauchemar éveillé pour une des rares soirées par siècle où son talent offensif ne peut l’aider (4/18 au tir, 1/12 de loin), Golden State était là, avec la possibilité de mettre un terme à l’invincibilité texane. Mais sur deux ou trois détails, ce qui montrait là aussi la tension de ce match et le niveau de jeu attendu, les Spurs finiront par boucler leur affaire en serrant leur poing. Exécution bâclée, temps-morts évités, les Dubs résistaient pendant 47 minutes avant de craquer dans la dernière. Un jeu d’échec si intense que chaque gueulante comptait, chaque changement aussi, les deux équipes cherchant à trouver la petite faille qui allait faire plier l’autre. Et au finish, en bombardant les visiteurs à l’intérieur sous les assauts d’un LaMarcus Aldridge enfin agressif (26 points, 13 rebonds), ce sont bien les Spurs qui ont conservé leur bilan impeccable à domicile, pointant désormais à 35 victoires pour… 0 défaites.

Pouvait-on vraiment tirer quelconque conclusion dans une telle rencontre ? Sans Bogut, sans Ezeli, sans Iguodala, en plein mois de mars, difficile à dire. Encore plus chaud quand on sait que GS était en back-to-back, ce qui ne représente pas le meilleur des délires pour obtenir des Warriors au top de leur basket. Mais dans le schéma imposé par les Spurs, dans la difficulté du combat tactique opposant Kerr et Popovich, il y avait des éléments de satisfaction rassurants pour l’armée de San Antonio. Réussir à faire péter un plomb à Curry, parvenir à ne pas craquer alors que GS prenait deux petits points d’avance en début de dernier quart, compter sur Aldridge dans un match important et sans avoir à s’en remettre au Big Three, le positif était bien là. Une victoire importante pour cette équipe qui ne pouvait se permettre une nouvelle défaite contre les Warriors, importante pour le moral, pour la suite. Car la suite ? On la connaît déjà. Deux derniers affrontements en saison régulière, avant de se donner rendez-vous à la fin du mois de mai, afin de retourner sur la table des maîtres et réinstaller l’échiquier. Il fallait que San Antonio se regarde dans la glace et puisse dire que le champion en titre pouvait chuter chez eux. Il fallait que San Antonio ralentisse le rythme et impose son style, rugueux, défensif, pour éviter le schéma de janvier dernier. Enfin, il fallait faire pong au ping des Warriors il y a deux mois, montrer que la saison n’était peut-être pas déjà si jouée que cela.

Avec un score final pareil ? On pourrait penser que la rencontre était dégueulasse, bourrée de joueurs maladroits et déconcentrés. Mais bien au contraire, hier soir Spurs et Warriors ont joué avec sérieux, drivés par deux entraîneurs soudainement ultra-boostés, se faisant la bise avant le prochain duel dans quelques semaines. Une date qu’on entoure déjà, car il n’y a clairement pas à chier : les deux meilleures équipes de la Ligue se sont croisées hier soir, offrant à San Antonio une belle victoire.

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Source image : ESPN


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