David West, de retour à Indiana avec les Spurs : ce soir, hommage à un col bleu… et jaune

Le 07 mars 2016 à 16:14 par Bastien Fontanieu

La confrontation entre Spurs et Pacers ce soir sera certes dominée par deux ailiers d’une polyvalence extrême, mais qu’on ne s’y trompe pas : au BankersLife FieldHouse, c’est David West qui sera probablement ovationné par le public local.

Car même s’il ne sera resté que 4 petites saisons dans la région, l’intérieur taillé dans le granit aura eu un impact énorme dans sa franchise. Statistiquement ? Pas vraiment, quelques 14 points et 7 rebonds de moyenne pendant son passage. Mais dans l’identité, dans ce grind prôné par Frank Vogel et qui fera d’Indiana une des adresses les plus redoutées entre 2011 et 2015, West avait bien les clés de la salle de torture. C’était lui, le poumon droit, le poumon gauche, le coeur et la bouche de cette jeune équipe qui fera trois fois le podium de sa conférence dont une fois tout en haut de l’échelle à l’Est (56-26 en 2014). La présence même du natif de Garner en Caroline du Nord permettra à des gars comme Paul George de grandir dans un cadre idyllique, comme Roy Hibbert d’avoir un minimum d’autorité, comme Lance Stephenson de ne pas quitter l’autoroute. Tel un Udonis Haslem à Miami ou Tony Allen à Memphis, David West était la vraie gueule des Pacers, celle du hard work local qui pisse sur les grandes villes et met un simple pansement quand une artère explose. Le genre de badass à l’ancienne qui a permis à la franchise de Larry Bird de côtoyer les sommets, avant de prendre une nouvelle direction. La blessure de Paul George, un casting trop limité, un vétéran qui en a marre de jouer au pion avec des sales mômes alors qu’il ne rêve que de bagues, voilà ce qui amènera David West à quitter Indiana cet été. Et pour trois fois rien, qui plus est.

Car en rejoignant les Spurs, le produit formé à Xavier Univeristy le dira d’entrée, comme s’il s’agissait d’une évidence. Il avait besoin d’apprendre, de nouvelles choses, de se faire bousculer dans ses fondations pourtant si solides. Besoin de se faire rentrer dedans par un coach avec une gueule encore plus carrée, besoin de côtoyer des grands pour ne plus être le dirlo muni de son fouet mais plutôt le collègue avec qui on peut échanger. Ce soir, il est évident que le duel entre Kawhi Leonard et Paul George prendra le dessus sur le reste, sportivement parlant, statistiquement parlant. Au premier affrontement, le premier avait étouffé le second, ce qui nous permettra de voir comment PG réagira cette fois-ci à la maison. Mais dans les gradins, dans le staff des Pacers, dans les introductions d’avant-match et le regard de quelques anciens, c’est bien David West qui sera au centre de l’attention. Un ancien emmerdeur de première à qui personne ne pouvait toucher, le patron de la région que tout le monde respectait, mais qui a eu besoin de nouveauté et de challenge dans sa carrière pour avancer. Dans un rôle plus restreint, celui de remplaçant, ce qui ne l’empêche pourtant pas d’envoyer des tartes lorsqu’on lui gratte les sourcils. Car on ne change pas la nature d’un homme aussi facilement, aussi rapidement. Ce soir, West retrouvera cette ville d’Indianapolis qui transpirait davantage à sa façon, en comparaison avec le Texas huileux et ensoleillé. Un changement de style, dont il avait besoin dans sa carrière, tout simplement.

Les Spurs ont besoin de maintenir leur bonne forme en déroulant à l’extérieur, avec un point d’interrogation majeur concernant LaMarcus Aldridge qui a mal au dos. Le scénario idéal pour installer David en tant que titulaire ? Peut-être bien. Du coup, autant demander à Ian Mahinmi de prévenir Myles Turner et Jordan Hill : le retour du boss à la mez, ça risque de le fâcher comme il faut.

Source image : Sport.bt


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