Papy rageux : Kareem Abdul-Jabbar déglingue Dirk Nowitzki

Le 06 févr. 2016 à 16:10 par Baptiste

Après de nombreuses sorties malheureuses sur la NBA d’aujourd’hui, dont certaines étaient intéressantes et fondées mais toutes entachées du syndrome “C’était mieux avant”, Kareem Abdul Jabbar vient une nouvelle fois de se décrédibiliser aux yeux du grand public en s’attaquant à une des plus grandes légendes actuelles, Dirk Nowitzki. Son argument cette fois-ci est d’énoncer que le grand Dirk ne savait que shooter. Rien d’autre.

“Vous m’avez demandé de parler de Dirk Nowitzki, et bien son tir est vraiment dur à contrer, mais je pense qu’il n’a pas eu une carrière aussi dominante que la mienne tout simplement parce qu’il ne savait rien faire d’autre. S’il avait su shooter comme ça mais aussi prendre des rebonds et être un bon défenseur en contrant des tirs, dans ce cas-là il aurait été considéré comme un joueur complet et aurait reçu nettement plus de respect. Lorsque vous le regardez jouer, vous ne voyez qu’une seule chose, encore et encore et encore. En tant que coach, vous voulez des shooteurs comme Dirk Nowitzki dans votre équipe. Je ne dis pas qu’il manque de valeur en tant que joueur, mais il aurait été considéré à un tout autre niveau si il avait su faire d’autres choses que shooter sur un terrain de basket.”

Ouch, ça pique. S’il est vrai que Nowitzki au cours de sa carrière, a usé, abusé et re-abusé de son turn-around jumpshot en fadeaway supplément saucisse de Francfort et choucroute, le réduire à son shoot c’est manquer de respect au plus grand joueur allemand de tous les temps (en même temps, c’était pas très compliqué…). Puisque nous sommes dans le domaine de la répétition, quelqu’un a t’il déjà critiqué le principal intéressé sur son utilisation abusive du sky hook ? Non parce que si l’on réduit Dirk Nowitzki à son shoot (quelqu’un lui a trouvé un nom d’ailleurs ?), autant réduire KAJ à son sky hook, Bill Russell à sa défense, Jerry West à un logo, Stephen Curry à ses shoots de loin, et la liste est longue…

Si l’on part du principe que Dirk Nowitzki ne sait que shooter, vu sa réaction, on peut au moins dire qu’il l’a fait durant toute sa carrière avec une très grande classe :

“Ce n’est pas la première fois qu’il donne son avis sur un joueur. Je ne sais pas trop pourquoi. J’imagine qu’il n’est pas un grand fan de mon jeu, ce que j’accepte totalement ! Mais j’ai le sentiment d’avoir été dominant au moins à un moment donné dans ma carrière, à l’apogée.”

“C’est comme ça. Les gens possèdent des opinions. C’est un des meilleurs joueurs à n’avoir jamais joué, donc je ne vais pas rentrer dans une guerre des mots. Je respecte son opinion. Je ne suis pas tout à fait d’accord, mais c’est comme ça.”

Entre nous, on ne va pas se faire avoir, Dirk Nowitzki, durant sa carrière, a toujours été un très grand travailleur. Il aime profondément le jeu, et lui a tout donné. Critiqué au cours de ses deux premières saisons à Dallas pour, effectivement, n’être qu’un joueur unidimensionnel absolument pas complémentaire de Michael Finley notamment, le grand blond a travaillé son jeu. Au fil des ans, il a appris à se servir de ses 2 mètres 13 pour aller cueillir des rebonds en défense (approchant la moyenne des 10 rebonds au cours de plusieurs saisons), et a travaillé la pose de ses écrans pour impliquer ses coéquipiers. Enfin, s’il n’a jamais été un DeAndre Jordan en puissance, lui qui rêverait d’avoir son adresse aux lancers par exemple, il a trouvé le moyen de ne pas trop pénaliser son équipe en défense. Et ça, sans faire preuve de prétention, Nowitzki le sait très bien.

“Je ne veux pas partir dans un débat sur nos statistiques respectives puisque, évidemment, les siennes sont meilleures que les miennes. Mais je ne pense pas que vous pouvez avoir une moyenne de 25 points et 10 rebonds en Playoffs en carrière et ne pas être dominant. Je ne pense pas que vous pouvez être le 6ème meilleur marqueur de l’histoire de la NBA pendant 18 ans et ne pas être, à un moment donné, dominant.”

Vous l’aurez compris, Kareem Abdul Jabbar a manqué une occasion de se taire. Plutôt que d’adopter un point de vue extrêmement critique sur une des plus grandes stars de notre sport, pourquoi ne pas respecter et applaudir le fait que Dirk ait fait de son tir une marque de fabrique, une arme redoutable, inspirant de nombreux joueurs et créant son propre style ? Les deux joueurs se rejoignent au lois sur un point : ils ont développé un tir tellement indéfendable qu’ils l’ont utilisé à outrance. Mais pourquoi leur en vouloir ? 

Source : slamonline.com

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