Emmanuel Mudiay retrouve les Nuggets : 39 minutes et la victoire, y’a pire comme reprise

Le 11 janv. 2016 à 10:28 par Bastien Fontanieu

–Un bon mois de repos avait été imposé au rookie des Nuggets suite à sa blessure à la cheville droite, son retour a été tamponné avec la manière puisque Denver s’est imposé face à Charlotte, 95 à 92.

Voilà le genre de nouvelle (again) qui fera plaisir aux quelques fans de la franchise, croyant encore avec ferveur aux plans de Mike Malone et du management local. Drafté en septième position lors de la dernière sélection des louveteaux, Manu représentait la nouvelle petite pépite à suivre dans le Colorado, bien plus sain et rigoureux que l’ancien propriétaire de son siège, un certain tavernier nommé Ty Lawson. Bombardé dans le cinq majeur avec très peu d’expérience mais pour mission unique de survivre dans la Conférence Ouest, Mudiay séduisait sur son premier mois de compétition, grâce à son rythme de jeu tout en contrôle et des décisions montrant un brin de maturité. Bien évidemment, ses nombreuses pertes de balles faisaient froncer des sourcils puisqu’il tournait à une moyenne alarmante (4 par rencontre), mais les sourires apparaissaient au fur et à mesure du côté de Denver, l’avenir s’annonçant prometteur au poste de meneur. Puis, face aux Wolves le 12 décembre dernier, cette cheville droite tordue après l’avoir secouée à l’entraînement, forçant le natif du Congo à devoir mettre une croix sur 2015 niveau basket. De longues soirées passées en costard, voyant ses copains galérer en son absence, car s’il y a bien une statistique jouant en la faveur du gamin, c’était justement cette balance collective avec et sans lui : 9 victoires pour 14 défaites lorsqu’il était en short, 4 victoires pour 10 défaites lorsqu’il était en chaussons. Les forfaits de Gallinari jouaient aussi en sa faveur, mais nombreux s’accordaient à dire que sans Mudiay, il manquait ce petit plus qui pouvait faire la différence à un poste aussi stratégique.

Puis, hier soir, comme par magie, l’heure de retrouver ses amis. Une cheville encore timide mais prête à recroiser les routes des plus grands dragsters de la Ligue, un bon mois de boulot à la salle comme à l’entraînement, et surtout le feu vert du staff médical voulant voir si la bête pouvait tenir physiquement. Tout ça pour quoi ? La victoire justement, face à des Hornets bien touchés par l’altitude, pendant que Manu et ses potes couraient dès que possible. Statistiquement, le bonhomme n’a pas éclaboussé la rencontre de toute sa classe (11 points, 4 rebonds, 6 passes et 4 balles perdues à 5/15 au tir), mais c’est dans certains aspects du jeu que sa présence était agréable, notamment en défense où sa lecture des mouvements permettait des rotations plus solides qu’avec un Randy Foye ou un Jameer Nelson par exemple. De même en attaque, ses nombreuses balles stupidement perdues étant inquiétantes mais des séquences pleines de patience rappelant à Malone ce qu’il a en main : un garçon de 19 ans qui peut aussi en avoir 29 dans sa tête, parfois. Surtout, ce sont 39 minutes qui lui ont été données pour relancer la machine, un sacré test accordé par le staff et qui est aussi en lien avec l’absence de Nelson. Pour les prochaines rencontres, Emmanuel tournera autour de ce temps de jeu, et c’est très bien comme ça. Plus d’opportunités pour se remettre dans le bain, plus de temps de jeu pour apprendre la vie de meneur en NBA, plus de possibilités pour corriger les erreurs effectuées jusqu’ici.

Si Emmanuel Mudiay semble définitivement éliminé de la course au titre de Rookie de l’Année, ses progrès seront intéressants à suivre dans le Colorado, notamment au niveau du contrôle de balle et de son tir extérieur. Un mois de boulot avec Dee Brown sur sa gestuelle, c’est dans la boîte. Maintenant, c’est l’heure de diminuer les ballons perdus pour devenir un vrai bon meneur. S’il cumule tout ça avec des victoires, look out

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