Mitch Kupchak a déjà sacrifié la saison 15-16 pour Kobe : c’est pas une raison pour garder Byron Scott

Le 07 janv. 2016 à 19:05 par Benoît Carlier

Chaque soir, le scénario se répète inlassablement. Kobe Bryant a le droit à une standing ovation du public venu des quatre coins du pays et même du monde entier pour souhaiter bon vent au quintuple champion NBA. Une tournée d’adieu à la fois jouissive et pénible pour le « Black Mamba » dont le poids des années a inévitablement fini par peser sur le niveau de jeu. Pourtant, tant que le numéro 24 sera en tenue, il restera la priorité numéro 1 des Lakers, quelque soit son pourcentage au tir.

Embourbés au fond du classement de la Conférence Ouest depuis quelques années, les Angelinos ne seront encore pas en Playoffs cette saison. Une fatalité presque déjà acceptée de tous mais qui ne conduit pas les Lakers à revoir leur stratégie à court terme. Aussi longtemps que Kobe Bryant restera dans les parages, les « Purple and Gold » resteront au service du troisième meilleur marqueur de l’histoire de la NBA. Et tant pis si ça coûte quelques victoires à la franchise mythique de L.A. ou si ça retarde un peu son processus de reconstruction comme l’a clarifié Mitch Kupchak auprès d’ESPN.

« Dans des circonstances normales, à un certain stade de la saison on déciderait probablement de se concentrer sur le développement de nos jeunes joueurs. Mais nous ne pouvons simplement pas faire ça pour l’instant. »

On ressent comme une sorte de frustration de la part du GM des Lakers dont le tanking efficace est déjà parvenu à ramener Julius Randle, Jordan Clarkson et un peu plus récemment D’Angelo Russell et Larry Nance Jr. en Californie lors des deux dernières Draft. Un vivier de jeunes talents qu’il tarde à Kupchak de responsabiliser pour définitivement ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire de la franchise aux 16 titres NBA.

« Cette saison est clairement dédiée aux adieux de celui qui est peut-être le meilleur joueur de l’histoire de notre franchise. Il souhaitera jouer tous les matchs et beaucoup de minutes chaque soir parce que c’est juste son caractère. Tant que cela continue ainsi, ce qui devrait être le cas, c’est donc 30, 35 minutes que l’on ne peut pas donner à un jeune joueur. Comment est-il possible d’attendre de son équipe de progresser quand on sait que le meilleur joueur ne sera plus là l’année prochaine ? C’est très dur de préparer la suite tant qu’il n’est pas parti. Je ne dis pas du tout que c’est une mauvaise chose, c’est même plutôt quelque chose de positif pour moi. Nos jeunes joueurs bénéficient d’une sorte de protection. Ils peuvent faire des erreurs qui passent inaperçues parce que Kobe cristallise toute l’attention. Il est le principal centre d’intérêt à chaque match. Même lorsqu’il ne joue pas, on parle de Kobe. Cela permet donc à nos jeunes espoirs de se développer et de faire des erreurs sans que ça ne se voit trop. »

Une année de tanking supplémentaire pour les Lakers donc avec au moins un top third pick à protéger pour que la saison ne soit pas complètement ratée à Los Angeles. Ensuite il sera temps de parler de l’après-Kobe et de filer à Russell les minutes qu’il mérite pour essayer de driver cette équipe vers les Playoffs alors qu’il fallait supporter les Clippers pour voir du basket au printemps au Staples Center depuis 2013. En commençant par mettre à la porte la girouette qui sert de coach aux Lakers depuis deux ans ?

« J’espérais que nos jeunes joueurs avec l’aide des vétérans et d’un Kobe en bonne santé allaient pouvoir nous permettre d’avoir un meilleur bilan que celui qui est le nôtre aujourd’hui. Bien sûr, je ne nous voyais pas gagner 50 ou 45 matchs. Aurions-nous pu atteindre les 45 ou 40 victoires ? J’imagine que c’est possible. En fait ça reste toujours possible mais notre position actuelle ne me laisse que peu d’espoirs. Donc à un certain degré, je suis déçu de où nous nous trouvons aujourd’hui, mais c’est ainsi. Kobe a pris sa décision. Il ne peut pas jouer tous les matchs mais c’est ce qu’il veut. Nous devons donc trouver la manière de le contenter en lui donnant les minutes qu’il souhaite, et le préparer pour jouer chaque match en espérant qu’il en sera. Et s’il ne peut pas jouer, nous devons construire notre effectif de façon à ce que nous puissions développer nos jeunes joueurs. Ce n’est pas le scénario parfait, mais on ne peut pas faire autrement pour le moment. »

Vous l’aurez compris, une page se tourne en Californie mais l’encre qu’elle contient est tellement lourde qu’elle met encore du temps à sécher. Le GM s’est déjà emparé de son plus beau stylo plume et a hâte de l’inaugurer dans quelques mois maintenant…

Source : ESPN

Source image : Getty Images via Yahoo!