Goran Dragic tacle les changements constants aux Suns : on garde donc les mêmes peintres aujourd’hui ?

Le 06 janv. 2016 à 14:55 par David Carroz

Vendredi soir, Goran Dragic fera son retour à Phoenix, pratiquement onze mois jour pour jour après avoir fait ses valises pour quitter les Suns de l’Arizona et rejoindre le soleil de Floride. Un départ qu’il ne regrette pas, contrairement à la politique menée par son ancienne franchise qui fait et défait sans cesse son effectif sans s’appuyer sur ce qui fonctionne.

Est-ce qu’il y aurait un peu d’amertume dans la voix de Goran Dragic lorsqu’il s’agit d’évoquer son aventure chez les Cactus ? Pas forcément. Il faut dire qu’aujourd’hui, même s’il n’a pas complètement trouvé sa place au Heat (seulement 11,9 points à 46%, 5,2 passes et 3,4 rebonds), sa nouvelle franchise est en bien meilleure position – troisième à l’Est – que ses anciens partenaires. Si les Suns ne présentent pas le plus mauvais bilan de la Ligue – les Sixers, Lakers et Nets fermant la marche – cela ne signifie pas que Phoenix n’est pas la pire équipe de la NBA en terme de jeu en ce moment. Et au moment de trouver des explications à ces difficultés, le Slovène donne son avis : en Arizona, on a la bougeotte et on ne sait pas faire fructifier le talent présent dans l’effectif, en préférant changer ce qui marche, contrairement aux franchises qui elles savent ce que réussir signifie.

On a l’impression qu’ils sont tout le temps en train de changer quelque chose. Ils ne sont pas comme Miami ou San Antonio, dans ces équipes vraiment loyales quand elles trouvent ce qui fonctionne pour elles. […] J’ai toujours cru que lorsque vous trouvez quelques éléments intéressants vous n’y touchez pas et vous améliorez les autres postes. Comme San Antonio le fait. Ils ont toujours eu le Big 3, mais ils sont encore une bonne équipe. Ils trouvent toujours un autre joueur sur un autre poste, donc ils sont toujours bons. Mais ce n’était pas ma décision, moi j’étais juste là pour jouer au basket. J’ai essayé de faire mon boulot. – Goran Dragic.

C’est en effet la direction contraire que les dirigeants des Suns ont prise à l’été 2014, alors que la franchise avait réalisé une saison plus qu’encourageante, surprenant de nombreux observateurs. Il faut dire que le duo Goran Dragic – Eric Bledsoe avait fait taire de nombreux détracteurs en explosant régulièrement les défenses adverses. Mais entre la lenteur des discussions pour prolonger “Mini-LeBron”, l’arrivée d’Isaiah Thomas et le changement des rôles au sein de cette nouvelle base arrière, la belle complémentarité a volé en éclat, tout comme les ambitions à Phoenix. De plus en plus éloigné du ballon avec les responsabilités accrues de Bledsoe et le style de jeu de Thomas, le Slovène se souvient de cette transition peu agréable pour lui. Au point de remettre en cause son avenir, sentant que la franchise qui déclarait publiquement vouloir construire avec lui n’était pas totalement en phase entre ses paroles et ses actes.

Bledsoe et moi, on avait trouvé une superbe alchimie ensemble, on jouait bien et l’équipe aussi. Tout le monde s’attendait à ce qu’on fasse venir des grands dont on avait besoin, mais ils ont effectué un autre transfert, faisant venir un autre meneur [ndlr : Isaiah Thomas] et c’était dur. J’étais frustré. C’était difficile, surtout pour moi, parce que je jouais sans le ballon et je devais défendre sur des ailiers. Mais c’était leur choix. – Goran Dragic.

Une alchimie qui a disparu à mesure que les rumeurs de tensions faisaient surface et que les défaites s’accumulaient. Un changement radical par rapport à ce que Goran Dragic a connu et qui l’a poussé à demander un échange, profitant de sa situation de futur agent libre pour mettre la pression à ses dirigeants qui l’ont finalement expédié à Miami. Mais il n’a pas été le seul à plier bagage puisque Isaiah Thomas est lui aussi parti plus à l’Est, à Boston. Aujourd’hui, ils ne sont d’ailleurs plus que cinq à avoir évolué avec “le Dragon” dans l’effectif lors de cette fameuse saison 2013-2014 : Eric Bledsoe, Markieff Morris, Alex Len, Archie Goodwin et P.J. Tucker. Soit un blessé, un fouteur de merde, un jeune à potentiel qui n’avait que peu joué avec le Slovène, un mec qui ne sert à rien ou presque et enfin l’un des seuls gars connaissant le mot défense en Arizona. Ce qui n’empêche pas Dragic de compatir aux difficultés qu’ils rencontres.

Je leur souhaite le meilleur. J’ai déjà connu une saison avec seulement 25 victoires et ce n’est pas top. La plupart des joueurs sont très compétitifs et vous voulez gagner beaucoup de matchs. Et quand vous commencez à ne plus gagner, genre pendant 10 matchs de suite, c’est vraiment dur. Vraiment. Tout devient pire, même votre vie personnelle. – Goran Dragic.

Mais aujourd’hui ces 25 victoires sont déjà proches pour le Heat avec lequel il évolue puisque Miami compte déjà 21 succès avant même d’être à mi-parcours. C’est cette culture de la gagne qui a justifié sa prolongation cet été.

C’est pourquoi je n’ai pas hésité à signer au Heat. Parce qu’ils sont toujours en haut du classement. Ils sont toujours attentifs au long terme pour gagner le titre. Je me souviens de la saison où on avait été en finale de Conférence [ndlr : 2010 avec les Suns]. C’est un des meilleurs moments de ma carrière et je veux ressentir ça à nouveau, être en Playoffs et faire partie des prétendants. – Goran Dragic.

Il aura plus de chance de connaître cette ivresse en Floride. Nul doute qu’il voudra rappeler à ses anciens employeurs tout le talent qui est le sien pour son premier retour à Phoenix depuis son départ. Il avait déjà affronté les Suns en mars dernier, les Cactus étaient venus à l’American Airlines Arena prendre le bouillon 11-98, avec un Goran Dragic à 21 points en seulement 15 minutes. Une performance dans ses standards de 2014, lorsqu’il avait été récompensé d’une place dans la All-NBA third-team. Bien loin de ses stats actuelles. Un peu comme pour les Suns qui ont plongé bien bas depuis…

Source :Yahoo! Sports

Source image : goldengatesports.com


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