Interview de Boris Diaw, la force tranquille : « c’est en Playoffs que les choses se règlent »

Le 10 déc. 2015 à 07:42 par Benoît Carlier

Boris Diaw

Une fois n’est pas coutume, nous étions à Toronto hier pour l’unique déplacement des Spurs en terre canadienne cette saison, mis à part pour ceux qui auront la chance de revenir en février pour le match des étoiles. Alors en attendant de voir Boris Diaw dévorer du cercle au Slam Dunk Contest dans deux mois, on a discuté quelques minutes avec lui à propos de ces premières semaines de compétition en NBA.

L’humeur n’était pas des plus joyeuses dans le vestiaire des Texans après la rencontre, San Antonio venant de délivrer une prestation décevante sans avoir jamais semblé en mesure d’inquiéter les Raptors malgré le maigre écart à la fin de la rencontre (97-94). Après s’être mangé les dents sur le mur Gregg Popovich, qui s’est encore payé du journaliste avec un plaisir à peine dissimulé en conférence d’après-match, nous sommes donc allés soigner notre mal du pays auprès de notre cher « Président », bien plus bavard que le coach des Spurs.

« Ils [les Raptors, ndlr] se sont bien battus, ils ont bien joué. Ils ont eu beaucoup de réussite au tir aussi alors qu’on n’en a pas eu. On a raté beaucoup de tirs ouverts. On n’a pas très bien joué non plus donc c’est clair que c’est une victoire très méritée. »

C’est seulement le cinquième revers des Spurs cette saison et la promenade de santé face aux Sixers deux jours plus tôt (119-68) n’a pas aidé à préparer ce second match loin de l’AT&T Center dans des conditions optimales.

« C’est possible, peut-être mais ce serait notre subconscient. On n’aurait pas fait exprès de toute façon mais c’est possible que ça ait joué un rôle. »

Avec 97 points encaissés, dont 28 par le seul DeMar DeRozan en grande forme hier soir, les Spurs n’étaient pas dans leurs standards défensifs habituels alors qu’ils ne lâchaient que 88,3 points de moyenne par rencontre à leurs adversaires avant ce match, soit neuf de moins que la saison dernière. Des chiffres impressionnants qui sont tout simplement le fruit d’une équipe plus appliquée dans sa propre moitié de terrain cette saison selon « Babac ».

« Il n’y a pas grand chose qui a changé. Tout le monde est simplement un petit peu plus concentré sur le côté défensif, après ça dépend des matchs comme on a vu ce soir. »

Toujours solidement installés à la deuxième place à l’Ouest, les Texans restent aussi dubitatifs que nous devant la folle série des Warriors qui n’en finissent plus de gagner. Mais s’il y a bien une franchise qui sait gérer une saison NBA, ce sont les Spurs qui laissent volontiers la première place à Golden State. De notre côté, on se frotte déjà les mains d’une éventuelle finale de Conférence Spurs-Warriors.

« [Finir] Devant au classement ça va être difficile, on ne sait même pas s’ils vont perdre les mecs. On fait notre petit bonhomme de chemin indépendamment de ce que eux peuvent faire. De toute façon c’est en Playoffs que les choses se règlent. »

Nommé MIP en 2006, Boris Diaw sait donc de quoi il parle et on a voulu connaître son avis sur les chances d’Evan Fournier de devenir le second Français au palmarès de ce trophée.

« Bien sûr qu’il peut le faire, il fait une bonne saison. »

L’occasion aussi de faire une petite revue d’effectif de nos Bleus avec le capitaine de cette équipe de France qui peut se réjouir des récentes performances de ses compatriotes et notamment de Nicolas Batum, auteur de son cinquième triple-double en carrière hier soir.

« Tout le monde joue bien respectivement dans son club. Nico c’est très bien, justement c’est un club qui lui convient parfaitement. Il a beaucoup de responsabilités et de liberté à la fois dans cette équipe et il peut s’épanouir dans son jeu. Et puis Rudy continue à bien bosser. »

Enfin, on a demandé un brief sur le prochain MVP de la Ligue en la personne de Boban Marjanovic, notamment auteur de 18 points à Philadelphie lundi dernier contre une raquette totalement impuissante face aux 222 centimètres du Serbe.

« Justement je pense qu’il est plus connu en Europe qu’ici. Ici on le découvre un peu parce qu’il n’a joué en NBA. Il a déjà 27 ans mais il a fait de très bons résultats en Euroleague les années précédentes donc c’est un joueur qui a déjà de l’expérience et qui a déjà un certain niveau. Il n’a pas eu l’occasion de jouer beaucoup de minutes pour l’instant mais sur ce match là il était chaud. »

Les Spurs finissaient hier un court road-trip de deux matchs et retrouveront les Lakers ce vendredi dans le Texas. L’idéal pour se refaire une santé et poursuivre la série d’invincibilité à la maison face à un adversaire qui ne devrait pas faire les Playoffs, lui.


Source image : The Canadian Press via TSN


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