Joakim Noah et Nicolas Batum : la tête à Paris mais performants sur le parquet

Le 14 nov. 2015 à 14:37 par David Carroz

Loin des yeux, mais pas du coeur. Si Joakim Noah et Nicolas Batum se croisaient hier soir dans l’Illinois lors de la confrontation entre Hornets et Bulls, la situation à Paris occupait bien plus leur esprit que le sport. S’ils ont fait le taf avec brio, l’inquiétude était bien trop grande pour que l’un ou l’autre s’attarde sur leur performance. Cette nuit, le résultat n’avait que peu d’importance à leurs yeux.

Avant le coup d’envoi, les deux Frenchies se sont croisés mais les retrouvailles n’ont pas donné lieu aux sourires habituels. Si les accolades étaient de sortie, il s’agissait de celles chargées d’émotion et de soutien réciproque pour deux personnes inquiètes dont le premier réflexe aura été de savoir comment les proches de l’un et de l’autre allaient.

J’ai vu Noah et la première fois que je l’ai croisé sur le parquet je lui ai demandé “est-ce que ta famille va bien ?” et il m’a demandé “est-ce que ta famille va bien ?” Ça va pour nous et pour lui aussi. – Nicolas Batum.

Enfin, façon de parler puisque l’ailier des Hornets a enchainé.

Je vais bien mais non, parce qu’on a perdu beaucoup de monde pour rien. – Nicolas Batum.

Pendu à son téléphone jusqu’au dernier moment avant la rencontre, le natif de Lisieux n’a jamais pensé à déclarer forfait malgré l’inquiétude, même si son coach s’est assuré de son bon état d’esprit pour disputer le match. Malgré l’évident effarement de Nicolas Batum, Steve Clifford l’a maintenu dans le 5. Même chose du côté de Fred Hoiberg, à la différence près que Joakim Noah continue de sortir du banc. Les deux joueurs voulaient être sur le parquet. Une manière d’essayer de se vider la tête de toute cette horreur et de montrer qu’à l’image du pays, ils se devaient d’être forts.

Ma soeur habite à proximité de là où une des attaques s’est déroulée. La première chose que j’ai faite après le match a été de vérifier mon téléphone pour m’assurer que tout allait bien. J’y ai pensé tout le match. Je voulais réussir un bon match pour leur montrer à ma manière “nous sommes forts.” – Nicolas Batum.

Pas manqué, Batum a été le meilleur Hornet sur le parquet avec 28 points à 10/17 dont 5/6 du parking, 8 rebonds et 2 passes. Si la victoire n’a pas été au bout, c’est en grande partie de la faute de Joakim Noah, très concentré hier et appliqué à faire ce qui reste sa spécialité : prendre des rebonds (18 dont 7 offensifs) et apporter son énergie pour permettre aux Bulls de remporter la bataille sous le cercle (57 prises à 45) avec un temps de jeu limité à 23 minutes. Un impact majeur quand on voit que la rencontre se joue à deux possessions, 102 à 97. Pas de quoi enflammer le pivot dont le ton monotone lors des réponses aux questions d’après-match indiquait clairement la même préoccupation que chez Nicolas Batum.

Durant la soirée, de nombreuses stars ou même joueurs moins connus se sont relayés pour partager leur soutien aux Français et à la ville de Paris et toutes les enceintes ont vu le public respecter une minute de silence avant le coup d’envoi. Au milieu de ce marasme et de cette ambiance lourde, profitons de ce bon match de nos compatriotes comme d’un message : restons forts.

Source : NBA.com

Source image : london2012.fiba.com