Le dress code NBA fête ses 10 ans : R.I.P. les baggys, do-rags et chaînes bling-bling

Le 18 oct. 2015 à 22:21 par Benoît Carlier

Les conférences de presse n’ont pas toujours ressemblé à un défilé de mode où les joueurs se succèdent devant les journalistes pour dévoiler les tendances vestimentaires de demain. C’est même un phénomène plutôt récent puisque l’on fêtait hier les 10 ans du dress code en NBA. L’occasion de s’offrir un florilège des plus belles cravates portées lors de la dernière décennie.

Nous sommes en 2004, l’Argentine est championne olympique, LeBron James n’a pas encore l’âge de se commander une bière au pub et les Timberwolves de Kevin Garnett viennent d’enchaîner leur huitième campagne en postseason. Mais 2004 c’est aussi l’année du tristement célèbre « Malice at the Palace », un événement lourd de conséquences qui porte directement atteinte à la réputation de l’Association auprès de nombreux fans mais aussi des sponsors qui s’offusquent de cette culture de la rue parfois violente qui s’invite sur les parquets polis de la NBA. Dans ce contexte aussi tendu que le short de Glen Davis, David Stern décide de lancer une série de mesures pour sauver son business et conserver sa clientèle, le 17 octobre 2005. Les joueurs sont donc invités à signer des autographes avant les matches et le commissionnaire permet notamment la création de NBA Cares pour rendre les joueurs plus accessibles et proches du public. Mais au milieu de toutes ces réformes, il y en a une qui reste toujours en travers de la gorge d’Allen Iverson : le dress code. Du jour au lendemain, la ligue renie toute une partie de sa propre culture et signe l’arrêt de mort des baggys, chaînes et autres bandanas pour adopter un style de gendre idéal à base de chemises et de chaussures de ville plus à même de plaire aux marques.

« Ils visent ma génération, la génération hip-hop, » déclare à l’époque AI3.

Spencer Hawes

Allen Iverson a vomi sa bûche de Noël en voyant ça.
Source : Instagram

De leur arrivée au stade jusqu’à la conférence de presse d’après-match ainsi que lors des événements officiels organisés par la NBA, les joueurs sont aseptisés sous peine d’encourir de larges amendes voire des suspensions. De nombreuses voix s’élèvent de part et d’autre à l’instar de Paul Pierce ou de Jason Richardson qui accuse carrément le commissionnaire de racisme mais David Stern ne cède pas et les audiences le confortent dans sa décision. Il n’y aura pas de retour en arrière. Dix ans plus tard, les lunettes sans verre ont remplacé les snapbacks et les jerseys rétro ont été troqués contre des chemises aux motifs fantaisistes. Et si la transition des débardeurs aux costard a pu être difficile à négocier pour certains, d’autres s’y sont fait plus rapidement et font aujourd’hui plus souvent la Une de GQ Magazine que de Sport Illustrated. Des joueurs comme Dwyane Wade et Russell Westbrook sont même considérés comme des précurseurs dans le monde de la mode et nous permettent de renforcer nos liens avec l’ophtalmo familial grâce à des visites prévues tous les ans pour s’assurer que ce qu’on voit existe réellement et que l’exposition prolongée aux chapeaux de Carmelo Anthony n’est pas dangereuse pour la santé. À la recherche de leur propre style, les joueurs sont tellement branchés fashion qu’un véritable concours s’est lancé dans la ligue et des événements comme la Draft ou le All-Star Game sont devenus des défilés où le costume de Jacques est scruté et où on a hâte de découvrir le noeud pap’ de Jean-Michel.

« Je me suis dit, ‘bon, maintenant on doit bien s’habiller et on ne peut plus se contenter d’enfiler un survêtement’,” explique Dwyane Wade. “Après c’est devenu une compétition entre les gars et maintenant on est vraiment intéressés. Tu commences à vraiment faire attention aux vêtements que tu portes, aux matériaux et puis tu devient carrément un fan de mode. »

Draft

David Stern est passé par là.
Source : Montage via Brad Penner – USA TODAY Sports et Nathaniel S. Butler – Getty Images

Regardez-les, des plus sobres aux plus excentriques, il y en a pour tous les goûts. Il ne faudrait juste pas que la NBA en oublie complètement ses racines urbaines. Que l’Association le veuille ou non, la culture hip-hop fait partie intégrante de l’histoire de la grosse balle orange et ce ne sont pas des mocassins et un slim qui vont effacer cela.

Source citations : Huffington Post

Source image : Montage via Doug Pensinger – Getty Images et AP Images (http://www.theatlantic.com/)


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