Preview du Jazz 2015-16 : Warriors, Spurs, Thunder, Rockets, Clippers, Grizzlies, Pels et… Utah ?

Le 10 oct. 2015 à 19:20 par Giovanni Marriette

Après une saison dernière placée sous le signe de la progression, fulgurante pour certains, l’heure est aujourd’hui à la confirmation pour une franchise pleine de promesses malgré une concurrence toujours accrue. Le Jazz continuera-t-il sur sa lancée de la deuxième partie de saison 14/15 ? Les Playoffs sont-ils atteignables pour les hommes de Quin Snyder ? Rudy Gobert peut-il devenir le meilleur joueur de l’histoire ? On répond tout de suite à toutes ces questions intelligentes.

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Une saison à deux vitesses pour le Jazz. Parti dans un premier temps pour principalement développer Rudy Gobert, Dante Exum et Trey Burke, Quin Snyder fait du bon boulot à la tête de cette jeune équipe, sans forcément crever l’écran au niveau du ratio win/losses. Sans Alec Burks, révélation mormone de la saison précédente, Gordon Hayward prend les choses en main et confirme les attentes et l’investissement financier placés en lui. Le Jazz vivote tranquillement dans le ventre mou à l’Ouest, pas exceptionnel mais loin d’être ridicule, s’appuyant déjà sur une défense solide mais manquant de piquant en attaque. Le déclic aura lieu aux alentours de la coupure du All-Star break, puisque le Jazz va tout simplement devenir au cœur de l’hiver l’une des meilleures équipes de la Ligue. En défense, le jeune squad de Salt Lake City est tout bonnement hallucinant et nombreuses sont les franchises qui ne dépasseront plus les 85 points face à eux. Cette période correspond également à l’explosion de Rudy Gobert qui devient l’une des révélations de la Ligue puisqu’il terminera l’exercice à 8.3 points, 9.5 rebonds et 2.3 blocks, en multipliant à partir de février les perfs de ouf pratiquement tous les soirs. 24 rebonds par-ci, des doubles-doubles en un quart-temps par-là… Rudy sera même nommé troisième au MIP et cinquième dans le classement des meilleurs défenseurs de la Ligue… N’en jetez plus, le Jazz a passé un cap cette saison et si les Playoffs sont loupés à l’arrivée (38-44, 7 wins de moins que les Pels), les fans de Salt Lake peuvent désormais nourrir de vraies ambitions pour les années à venir…

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Trey Lyles, Raul Neto, Tibor Pleiss, Treveon Graham, Jeff Withey
  • Ils s’en vont : Jeremy Evans, Ian Clark, Steve Novak, Jerrelle Benimon, Patrick Christopher, Toure’ Murry, Elliott Williams

Pour ceux qui s’attendaient à une révolution dans l’Utah, il faudra repasser. Car si le Jazz a réalisé l’an passé une saison pleine de promesses, c’est avec sensiblement le même groupe que Quin Snyder repartira au combat dans un peu plus de deux semaines. Pas de révolution ici, uniquement quelques ajouts stratégiques pour grimper quelques marches de plus dans la hiérarchie de l’Ouest, en comptant surtout sur la progression du squad déjà en place. Si les Jazzmen n’ont pas de départs significatifs à déplorer, le rayon des arrivées est quand même légèrement plus rempli : Rudy Gobert recevra ainsi l’aide précieuse de Jeff Withey mais surtout de Tibor Pleiss et Trey Lyles. Si le premier a pour lui une solide expérience européenne et une envergure à faire pâlir son nouveau teammate, le rookie sera pour sa part rapidement sous le feu des projecteurs tant on sent qu’il peut apporter de suite dans la raquette du Jazz. Ces deux petits nouveaux ont donc les moyens d’être efficaces rapidement et seront rejoint cette année par Raul Neto, lequel pourrait se voir confier plus de responsabilités que prévu du fait de l’absence longue durée de Dante Exum. Le jeune prospect australien sera en effet absent probablement toute la saison puisque le pauvre wallaby s’est malheureusement fait les croisés cet été avec sa sélection… On note tout de même le retour de blessure d’Alec Burks qui devrait du coup prendre encore un peu plus de galon sur les lignes arrières après une fat saison 2014 en sortie de banc.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : Trey Burke, Dante Exum, Raul Neto, Bryce Cotton
  • Arrières : Alec Burks, Elijah Milsap, Treveon Graham
  • Ailiers : Gordon Hayward, Rodney Hood, Chris Johnson, Joe Ingles
  • Ailiers-forts : Derrick Favors, Trevor Booker, Grant Jerrett, Trey Lyles
  • Pivots : Rudy Gobert, Tibor Pleiss, Jack Cooley, Jeff Withey

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Question de la saison : Trey Burke est-il capable de driver une franchise NBA ?

C’est la question que tout fan d’Utah qui se respecte est en droit de se poser. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il faudrait que ça arrive relativement vite… Car en jetant un rapide coup d’œil aux deux premières saisons de l’ancien de Michigan, on se rend compte qu’après une saison rookie très correcte, le deuxième opus n’a pas été celui de la confirmation mais plutôt celui de la déception. Des stats en baisse, un impact moindre sur le jeu et un backcourt avec Dante Exum qui n’existe pour le moment que dans les rêves des fans. Une chose est sûre cette saison, la blessure de l’Australien a redistribué les cartes sur les lignes arrières et Trey Burke sera attendu au tournant, attendu comme un mec capable de faire tourner l’équipe, attendu tout simplement pour être l’un des leaders de sa franchise. Et à vrai dire, avec ce qu’il nous a montré pour le moment, Trey “Beurk” n’est rien de tout cela. A lui de nous prouver le contraire afin de faire passer le Jazz au niveau supérieur.

Candidat sérieux au transfert : Trevor Booker

Trevor Booker & Enes Kanter

Source : Salt Lake Tribune

Avec l’arrivée de Tibor Pleiss dans la raquette et de Trey Lyles pour tourner autour, Trevor Booker devrait dans un premier temps voir sa production légèrement diminuer. Si le joueur de 27 ans valait l’an passé un peu plus de 7 points et 5 rebonds en une vingtaine de minutes, la redistribution à l’intérieur pourrait bien lui être fatale à moyen-terme. Disposant d’une dernière année de contrat dans l’Utah, l’ancien intérieur des Wizards devra lutter pour garder sa place intacte dans la rotation, dans une franchise en pleine évolution et entouré de nouveaux arrivants qui poussent à la porte.

Candidat sérieux pour la surprise : Tibor Pleiss

Tibor Pleiss

Source : Getty Images

Contrairement à son collègue Trevor cité ci-dessus, le géant allemand est plutôt dans une situation favorable dans sa nouvelle franchise… Du haut de ses 2m18, l’alternance qu’il proposera avec Rudy Gobert fait déjà saliver pas mal de monde de l’autre côté de l’Atlantique, surtout que Tibor a prouvé au Barça et plus récemment à l’Euro qu’il possédait de sacrées mains pour un seven footer. Les 4m36 qu’il totalisera avec le pivot français pourraient donc bien se transformer en problème insoluble, notamment pour les attaquants adverses. Et à 26 ans, celui qui fut drafté en 2010 par les Nets semble bien mûr pour peser également de l’autre côté du terrain, proposant là aussi une alternative intéressante à son collègue français. Le Jazz s’était déjà mis au camembert, il pourrait bien se mettre à la saucisse cette année…

Meilleur et pire scénario possible

  • Meilleur scénario : Comme prévu, notre Rudy national surfe sur ses perfs récentes pour littéralement exploser à la face du globe. 16 points, 15 rebonds et 4 blocks par match, une sélection au All-Star Game et un futur contrat max qui se dessine. Mais l’autre bonne nouvelle nous vient de Gordon Hayward, tout bonnement inarrêtable et qui accompagne d’ailleurs le Français à Toronto en février. Et comme Trey Burke est enfin au niveau attendu, les victoires s’accumulent pour les hommes de Quin Snyder. Assez de victoires d’ailleurs pour décrocher in extremis une place en Playoffs au dépens des Pelicans avec un bilan fort positif de 45 victoires. Malheureusement, c’est le Thunder et un gros sweep qui attendent le Jazz en postseason mais l’essentiel est là puisque le Jazz a franchi une marche supplémentaire dans son processus de progression.
  • Pire scénario : Le début de saison du Jazz est catastrophique puisque dès le troisième match, le genou de Trey Burke tourne et envoie le gamin aux soins pour plusieurs longs mois. Quin Snyder est obligé de rapatrier Ramon Sessions d’urgence pour faire tourner une boutique qui galère à rééditer les perfs de la saison passée. Hayward continue d’être bon sans être exceptionnel, Derrick Favors peine à passer un cap et Trey Lyles est scotché au banc. Après un casse-dalle avec Sam Hinkie, le GM du Jazz décide finalement en janvier de laisser filer la saison, finissant ainsi sur un très mignon 3-38 pour aller récupérer des boules à la Draft. Rendez-vous dans un an, avec une infirmerie vide.

Pronostic de la rédaction : 41 victoires – 41 défaites

L’an passé, la rédaction s’était bien taquinée un moment au moment d’imaginer ce qu’allait pouvoir être la saison 2014/15 du Jazz. L’ensemble de l’équipe (sauf un, dont je tairai le nom car je n’aime pas parler de moi) voyait le Jazz bien trop juste pour être mieux qu’un vulgaire candidat aux dernières places. Cette année la donne a changé puisque Utah a donné quelques garanties au printemps dernier. L’ensemble risque une fois de plus de demeurer un poil trop court pour une place dans les huit mais cette équipe sera probablement à la lutte pendant un moment cette année, en compagnie d’équipes comme les Pels, les Suns, voire les Mavs. Car même si le roster du Jazz a les moyens d’aller chercher un bilan positif, rien ne garantit à notre époque que cela suffise pour être présent après le 15 avril. On part donc sur un bilan encore en progrès, mais un doute concernant la postseason puisqu’il faudra sûrement dans le même temps que d’autres franchises laissent des victoires en route.

Source image : bleacherreport.com