Preview des Celtics 2015-2016 : retourner en Playoffs c’est bien, passer un tour c’est possible ?

Le 04 oct. 2015 à 18:51 par Bastien Fontanieu

Destinée à devoir pourrir dans les bas-fonds de l’Est puis feel-good story après le départ de Rajon Rondo, l’armée dirigée par Brad Stevens a réussi à se hisser jusqu’en Playoffs avant de rendre les armes face aux Cavs. Bonheur, espoir, potentiel : comment aborder cette saison dans le Massachusetts ?

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Drôle d’ambiance l’an passé, quand on se souvient des épisodes se succédant les uns après les autres. D’abord les rumeurs d’été concernant Kevin Love avant de voir le barbu rejoindre LeBron, puis le début de saison avec un Rajon Rondo mi-fugue mi-valise, un Jeff Green toujours aussi peu agressif et un avion qui n’arrive pas à décoller. Heureusement, Danny Ainge continuera son boulot de nettoyage en virant les deux anciens en l’espace d’un mois, le premier vers Dallas puis le second vers Memphis, puis en allant aspirer dans les coins en récupérant Jonas Jerebko et Isaiah Thomas dans la foulée. On se demande donc ce que Brad Stevens va pouvoir tricoter avec cet effectif bien jeune et un peu bancal, et c’est là que la saison des Celtics se lancera. Dans une Conférence Est bordélique et sans véritable prétendant pour les deux derniers spots des Playoffs, la maison verte se range derrière le duo Thomas-Smart et parvient à réaliser un semi-miracle : se refaire une santé en 6 mois, après le départ de Rondo avant Noël. Quatre matchs rapides face aux Cavs de LeBron, mais les trèfles poussent à nouveau à Boston, la reconstruction démarre bien.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Amir Johnson, Perry Jones, David Lee et sa main gauche, Terry Rozier, R.J. Hunter, Jordan Mickey et Stéphane Dingo.
  • Ils s’en vont : Luigi Datome, la communauté italienne du Massachusetts, Phil Pressey, les restes de Gerald Wallace, Brandon Bass.

Discret mais plutôt dans le positif que dans le négatif, le recrutement estival des Celtics a d’abord démarré timidement avant de passer à la vitesse supérieure, surtout dans la raquette. On était assez étonnés de voir Ainge nous sélectionner des extérieurs en voyant la faiblesse de la peinture locale, sachant que des clients comme Bobby Portis étaient disponibles, mais le gourou de Boston s’est ensuite rattrapé comme il pouvait en ramenant Amir Johnson des Raptors et David Lee des Warriors. Pas de quoi faire la une du Herald, mais suffisamment de viande et d’expérience pour venir en aide à une ligne arrière déjà bien fournie. On a quand même regretté le divorce avec Phil Pressey ainsi que la mise en demeure de la pizzeria Datome, mais on ne va pas en faire tout un bordel : recrutement correct pour des ambitions correctes, on construit et on voit ce que ça donne en février.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : Marcus Smart, Isaiah Thomas, Terry Rozier
  • Arrières : Avery Bradley, James Young, R.J. Hunter
  • Ailiers : Evan Turner, Jae Crowder, Perry Jones, Jordan Mickey
  • Ailiers-forts : Amir Johnson, David Lee, Jonas Jerebko
  • Pivots : Tyler Zeller, Jared Sullinger, Kelly Olynyk

En gras : les joueurs qui devraient probablement débuter les rencontres, au moins en début de saison.

Question de la saison : c’est quoi le plafond de cette équipe, en fait ?

En saison régulière, l’armée de Boston nous régalera probablement une nouvelle fois grâce aux performances défensives de sa ligne arrière, les explosions offensives d’Isaiah Thomas et Evan Turner, quelques soirées miracle au Garden et un match gratté par-ci par-là à l’extérieur. Oui, ces Celtics de l’an 2016 ont de quoi nous faire passer du bon temps jusqu’au mois d’avril, et c’est déjà une belle chose de validée quand on se souvient des perspectives avancées il y a quelques mois. Seulement, comme on le répète assez souvent, la NBA est une jungle menée par les stars et on cherche réellement l’élément qui pourrait se révéler chez Brad Stevens. L’an passé, on avait mis le paquet sur Marcus Smart (ding dong) et avons été rassurés sur son beau potentiel, maintenant il est difficile de concevoir un avenir à la Russell Westbrook. Le petit Isaiah est fort sympathique, mais on ne passe pas en demi grâce à un lutin sur le banc. Le secteur intérieur reste random et le banc un peu léger bien que complet, bref la question reste la suivante : le premier tour c’est sympa une nouvelle fois, mais que devra faire Ainge pour passer à la vitesse supérieure ? Car ce n’est certainement pas dans une franchise possédant 17 bannières que la carte patience peut être rouillée, surtout avec un coach aussi doué que Stevens.

Candidat sérieux au transfert : Jared Sullinger

Source : Centralmaine

On apprécie sa perte de poids cet été et son jeu toujours aussi efficace proche du panier, même avec ce petit tir à trois points développé au fil des mois, mais plus on traîne autour du bureau de Danny plus on entend des rumeurs de transferts autour de la pépite formée à Ohio State. Généralement victime de blessures, peu défensif dans le système de Brad Stevens et ne sachant pas vraiment où se placer, le garçon est passé de solide starter plein de potentiel à élément du banc entouré de points d’interrogations. Près de 27 minutes de temps de jeu en régulière, 20 en Playoffs, combien dans quelques semaines ? Le départ de Brandon Bass aurait pu lui offrir une bonne bassine d’assurance, mais le recrutement effectué par Ainge au mois de juillet a tout effacé dans la foulée. Quand vous jouez à un poste précis et que votre boss recrute deux joueurs expérimentés dans ce même secteur, c’est certainement pas pour arroser les plantes. Quelqu’un prendra peut-être la porte en début d’année, autant miser sur le numéro 7 aux hanches généreuses.

Candidat sérieux à la surprise : David Lee

Source : NBA.com

En voilà un qui aurait pu péter un plomb depuis bien longtemps, sur le banc des Warriors. Suant jusqu’à pas d’heure lorsque la franchise californienne tentait de se faire une identité, le gaucher a attrapé le même train que Mark Jackson dont la destination finale est l’aéroport, mais il n’a pas bronché et s’est du coup offert une belle bague de champion. Le parcours de Stephen Curry et compagnie n’aura pas épargné Lee et son beau contrat (près de 16 millions cette saison), direction Boston après une dernière année fantomatique en applaudissant Draymond Green comme remplaçant. Cependant, c’est oublier ce dont Lee est capable, formidable partenaire sur pick-and-roll et surtout vétéran bourré d’expérience. Dans un effectif qui veut apprendre et dont le secteur intérieur est aussi léger que Tayshaun Prince, le produit formé à Florida pourrait se refaire une santé et ainsi devenir le papa d’un groupe en manque de leader. Certainement pas statistique, mais alors vocal on dit oui.

Meilleur et pire scenario possible

  • Meilleur scénario : Brad Stevens continue ses tours de magie et nous sort deux cinq complètement WTF mais qui rendent fous les adversaires. Tout le monde est à l’aise, Evan Turner est un pur point-forward est Thomas récupère en toute logique son titre de Sixième homme de l’année. Le plus beau, c’est surtout de voir Marcus Smart se transformer en vrai leader, avec une grosse augmentation statistique et une voix qui commence à se faire entendre : tout le monde tombe amoureux de la relation meneur-coach dans le Massachusetts, surtout que la raquette est assez solide pour tenir et Danny Ainge nous sort deux trois moves dont il a le secret à la deadline contre Sullinger ou autre. Cinquième place pour Boston, on frôle le miracle mais personne ne peut vraiment résister cette équipe 12-deep qui trouve la solution chaque soir. Défaite en 7 matchs au premier tour des Playoffs, faudrait pas abuser non plus.
  • Pire scénario : Déjà, il faudra faire sans Isaiah qui se blesse au bout de quelques semaines de compétition et plonge du coup le banc des Celtics dans une Jonasdependance assez moche à regarder. La franchise ne fait pas que stagner, elle régresse ! Au point même où Sacramento vient se rendre à Boston et Rondo nous claque un triple-double pour la gagne, en saluant le public dans son maillot noir et violet. Pendant ce temps-là, Kevin Garnett annonce qu’il ne voudra son maillot retiré que chez les Wolves, Brad Stevens pète un plomb et souhaite retrouver la NCAA, et -en effet-, c’est un peu chaud de défendre son panier avec Zeller et Olynyk pour intimider les attaquants adverses. Pas de Playoffs, pas de grosses teufs, négociations salées avec Evan Turner qui demande le contrat de Chandler Parsons. On vous laisse deviner la réponse de Danny…

Pronostic de la rédaction : 40 victoires – 42 défaites

Avec des franchises comme Miami et Indiana souhaitant retourner en Playoffs, il faudra se battre pour maintenir son spot dans les 8 et ainsi offrir du basket au Garden vers la fin du mois d’avril. Ce groupe en est capable, Brad Stevens en premier, mais il faudra que les dominos s’alignent avec précision et la moindre absence pourrait coûter cher à l’armée verte. Disons que l’affaire se jouera sur un coup de dé et qu’il faudra bien avoir son trèfle à quatre feuilles dans la poche : un candidat sérieux et attendu pour le Top 8, mais qui doit confirmer en attaquant sa saison comme un grand.

Source image : Masslive


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