Preview des Knicks 2015-2016 : laver la honte qui colle à la peau de New York depuis 2 ans…

Le 02 oct. 2015 à 19:26 par Leo

Déceptions, rires, moqueries, larmes, tanking, honte, tromperie, farce, risée, cirque, TitaKnicks… Autant de mots saignants qui ont été utilisés aussi bien par les observateurs que par les fans de la franchise sur les deux dernières saisons afin de caractériser ces Knicks, à la reconquête d’un titre qui les fuit désespérément depuis plus de 40 ans. La première pige de Phil Jackson et Derek Fisher à la tête de la cylindrée en péril fut tout sauf un franc succès, une mutilation des plus douloureuses qui s’est réalisée pour préserver l’idée de toujours croire en un futur radieux. Le fond de l’océan à présent atteint, les pensionnaires de la Big Apple ont profité d’un été studieux et prolifique pour enfin repartir du bon pied : voyons ensemble si ces ajustements estivaux mèneront Carmelo Anthony et ses confrères sur les chemins de la rédemption cette année…

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Une horreur innommable rien que d’y penser… Quelques victoires sympathiques (17 !!) ici et là mais sinon le néant total ! Dès le passage en 2015, tout espoir de Playoffs était déjà perdu, des Knicks croulant sous les défaites soir après soir. Le plus dur dans tout ça ? Savoir que l’échec était au coin de la rue même si les New-Yorkais ont bien souvent commis des matchs de traînards, qu’ils se sont battus pour rattraper un retard récurrent qui les a conduits de manière inéluctable vers une désillusion, reproduite 65 fois sur 82 tentatives. Alors oui, le “Zen Master” a jugé bon de dégager J.R. Smith et Iman Shumpert à Cleveland, d’abandonner le Stoud, lumière du renouveau des Knicks en 2010, aux Dallas Mavericks et Carmelo Anthony a dû passer sur le billard après une apparition marketing illusoire au All-Star Game en février… En réalité, les carottes étaient cuites avant l’heure, avant une dernière ligne droite vers une qualification espérée en Playoffs pour plusieurs équipes toujours en course. A NYC, le Madison Square Garden était à moitié vide avec une poignée de suicidaires courageux venus assister aux débâcles inaltérables des Langston Galloway, Lou Amundson, Lance Thomas, Cole Aldrich et Travis Wear entre autres, ceux-ci intronisés à tour de rôle dans le cinq de départ. Néanmoins, l’aveu de faiblesse épongé dès l’ouverture du mercato des agents-libres, les nouvelles emplettes devraient relever le niveau général d’une escouade en passe de se refaire une santé…

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Jerian Grant et Kristaps Porzingis (Draft), Thanasis Antetokounmpo (D-League), Arron Afflalo, Robin Lopez, Derrick Williams, Kyle O’Quinn, Kevin Séraphin et Sasha Vujacic.
  • Ils s’en vont : Jason Smith, Tim Hardaway Jr, Quincy Acy, Cole Aldrich, Samuel Dalembert, Shane Larkin, Travis Wear, Andrea Bargnani et Ricky Ledo.

Au moins, une bonne chose de faite par le sieur Jax : ciao les contrats chiants d’Amar’e et d’ “Air Bargnani”, sans oublier les foirades telles que Quincy Acy ou Travis Wear. Ouf, de l’espace agréablement créé qui a permis d’attirer dans les filets quelques poissons notables de la Free Agency. Les Knicks escomptaient revitaliser l’ensemble des postes et, hormis celui de meneur de jeu, c’est à présent chose faite. Dans l’attente de beaucoup mieux, dirons-nous. Le quatuor phare Afflalo-Lopez-Williams-O’Quinn n’est pas mal du tout sur le papier ; quatre gaillards acquis a des prix somme toute raisonnables qui viendront épauler “Melo” dans ses œuvres. En bonus, les signatures de Séraphin et de Vujacic devraient parfaire un effectif intelligemment remodelé, gagnant en matière, en sérieux et en polyvalence dans le cinq majeur comme sur le banc des remplaçants. De plus, l’éclosion plus rapide que prévue des rookies Porzingis et Grant n’en serait que facilitée, tous deux grappillant plusieurs bonnes minutes au cœur d’une seconde lame qui serait complétée par la fougue de Galloway, de Cleanthony Early et de Thanasis. Un peu de concurrence et d’enjeux ne feront de mal à personne, bien au contraire…

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : José Calderon, Langston Galloway, (Travis Trice)
  • Arrières : Arron Afflalo, Sasha Vujacic, Jerian Grant, (Wesley Saunders)
  • Ailiers : Carmelo Anthony (à voir si poste 4 direct), Cleanthony Early, Thanasis Antetokounmpo, Lance Thomas
  • Ailiers-forts : Derrick Williams, Kyle O’Quinn, Kristaps Porzingis
  • Pivots : Robin Lopez, Kevin Séraphin, Lou Amundson

En gras : les joueurs qui devraient probablement débuter les rencontres, au moins en début de saison.

Question de la saison : quelle mayonnaise peut-on tirer de cette équipe à la cuisine refaite ?

Pour rappel, les Knicks, ou du moins les fans les plus impatients, espéraient mieux lors de l’intersaison. Or, LaMarcus Aldridge, David West ou Greg Monroe pour ne citer qu’eux n’ont pas donné plus de crédit au projet de la Grosse Pomme et ont préféré s’envoler vers d’autres destinations qui leur offriraient l’opportunité de gagner une bague de suite ou de faire partie intégrante d’une escouade qui comblerait davantage leurs attentes. D’un point de vue plus franc et réaliste, l’effectif tel qu’il se présente aujourd’hui sera intéressant à suivre étant donné qu’il générera des modifications permanentes quant à la bonne formule à trouver pour gagner à foison. D’autant plus pour l’élaboration d’une véritable équipe aux reins solides qui pourrait prétendre à jouer le titre d’ici 2 à 3 saisons ! Sans sourciller outre mesure, les fondations acquises cet été pourraient apporter cette solidité, moyennant encore quelques rafistolages sur les lignes arrières notamment. Mais à l’aile et à l’intérieur, les adulateurs de la franchise en auraient pour leur argent tant l’explosivité des Derrick Williams, Kyle O’Quinn ou Kevin Séraphin devrait s’affirmer au fil des rencontres. Par ailleurs, le repositionnement de Carmelo au poste 4 ne ferait que du bien à tout un groupe qui rêve de retrouver de la vitesse d’exécution et du panache après avoir défendu son arceau avec ardeur. Enfin, l’éveil de Kristaps, nouveau petit frère de “Melo”, sera lui aussi déterminant dès cette saison et évidemment pour l’avenir. Du talent il y aura cette année dans la “Ville qui ne dort jamais” et si tout le monde se fond dans cette fameuse attaque en triangle dont Vujacic sera l’un des géomètres de luxe, des résultats encourageants se trouveront au bout du tunnel. A n’en pas douter…

Candidat sérieux au transfert : José Calderon

Source : ESPN

Vieillissant, blessé et jamais vraiment intégré au système, l’ami José ne serait plus très loin de prendre la porte s’il ne montre pas sous peu de réelles garanties qui justifierait ses 7 millions annuels ainsi que sa place de titulaire. Faute d’avoir pu mettre le grappin sur un meilleur meneur de jeu à la Free Agency, plus vigoureux, plus “moderne”et agressif, les Knicks vont devoir faire avec, au moins jusqu’à la deadline de février. Dans l’infime espoir qu’il retrouve un barreau digne de ce nom, Calderon va devoir tenir le gouvernail tant bien que mal, à la fois altruiste et adroit derrière l’arc sous peine de se faire trader dans les plus brefs délais. Si New York a les ambitions d’un nouvel outsider pour le titre suprême, ils ne pourront pas se permettre de laisser leur poste 1 affaibli au sein de leur cinq de départ. A la rigueur, Calderon pourrait toujours servir dans un rôle de back-up aux minutes limitées mais guère plus.

Candidat sérieux à la surprise : Kristaps Porzingis

Source : sportsworldreport.com

L’attraction de la saison, sans aucun doute ! Bien qu’il demeure encore un parfait mystère, le Letton de 20 ans devrait en mettre plein les yeux aux aficionados de la Ligue. Alors que bon nombre d’entre eux croient aujourd’hui à un flop retentissant, Porzingis se moque des craintes des uns et des autres en croquant pleinement son rêve américain. Motivé comme jamais et pris sous l’aile de Carmelo Anthony, il aura à cœur de montrer que sa précocité n’était pas un vulgaire leurre et qu’il pourrait avoir un impact immédiat sur la bonne marche à suivre de son équipe en reconstruction. L’avenir lui appartient à NYC, c’est une certitude mais pourquoi pas le présent également ?! Le numéro 4 de la Draft 2015 aura fort à faire, il le sait plus que quiconque et rien ne semble lui fait peur à l’heure actuelle. Une fois jeté dans la fosse aux lions, les belles paroles laisseront place aux actes mais s’il demeure concentré, humble, attentif aux entraînements et qu’il s’obstine à redoubler d’efforts après une défaite difficile à avaler, le succès ne devrait pas le fuir trop longtemps… Force et honneur, Kristaps ! A toi de provoquer des séismes dans les tranchées adverses, 20 ans après Pat Ewing, ton fervent prédécesseur.

Meilleur et pire scenario possible

  • Meilleur scénario : après un début de saison mitigé, les pièces du puzzle empilées par Phil Jackson commencent à trouver leur place, chacun se partageant la gonfle avec justesse à l’approche de Noël. S’en suit une impressionnante série de victoires remarquables dans le sillage d’un Melo au four et au moulin, embrassant enfin, de manière surprenante il faut le préciser, son rôle de franchise player. Dans la discussion pour un possible titre de MVP, Carmelo fait des miracles aux côtés de son nouveau protégé Kristaps qui accumule les performances soignées et réduit au silence ses détracteurs les plus médisants par wagon. Le triangle prend forme à New York, l’excitation encense joueurs et public à tel point que l’on se met à croire à un titre dans la Grosse Pomme ! Or, la reprise post-All-Star Game sera loin d’être fameuse et tous les espoirs cultivés pendant près de 3 mois de lévitation dans la Conférence Est vont s’essouffler, laissant des Knicks se voyant trop beaux craquer à quelques mètres de la ligne d’arrivée, à savoir des Playoffs. Quel dommage…!
  • Pire scénario : malgré les bonnes attentions de Fisher et de Vujacic, le triangle n’est pas soluble dans l’intellect de ces Knicks qui crient leur désaveu face à ce système qui enraye l’expression commune de tout leur potentiel. Carmelo Anthony ne veut toujours pas prendre ses responsabilités en tant que leader, pire il critique ouvertement le manque d’implication de ses nouveaux coéquipiers qui le lui rendent mal. Les échanges amicaux de l’avant-saison ne sont plus qu’un lointain souvenir alors que le numéro 7 des Orange & Blue voit un trade inévitable lui pendre de plus en plus au nez à l’approche du mois de février. Et, le soir de la deadline, la guillotine est dressée : Adrian Wojnarowski nous apprend que l’ancienne étoile de Syracuse vient de se faire trader à Chicago contre Joakim Noah, Tony Snell, Aaron Brooks et trois tours de Draft. Le choc est atypique, complexe à surmonter pour des Knicks aux schémas chamboulés qui terminent 2016 dans un climat propre aux deux précédentes saisons, autrement dit amer, déstructuré et peu glorieux. Direction à nouveau la Free Agency où le Zen Master va tout faire pour rallier Kevin Durant à sa cause et retrouver un sens à l’existence de son écurie en berne…

Pronostic de la rédaction : 34 victoires – 48 défaites

Pour les Playoffs, ça ne devrait pas encore être pour cette fois même si beaucoup d’accomplissements parsèmeront la route sinueuse de ces Knicks qui vont se réconcilier avec leur fans de la première heure et retrouver du mordant, sans aucun doute. Cependant, Rome ne s’est pas construite en un jour et une irrégularité logique, compte tenu de la fraîcheur du nouveau groupe à peine installé, va compromettre les rêves de grandeur qui vont assurément fourmiller dans les consciences des supporters de la Grosse Pomme au fil de l’année : c’est plus fort qu’eux, ils ont ça dans le sang ! En un mot, voilà l’occasion d’aborder cette saison comme un processus expérimental où tous apprendraient à se connaître, à pouvoir jouer ensemble les yeux fermés et, ensuite et seulement ensuite, on verra ce qui adviendra. Chaque chose en son temps car tout vient à point à qui sait attendre…

Source image : Anthony J. Causi (Phil Jackson); AP (Kyle O’Quinn) and NBAE via Getty Images