Preview des Lakers 2015-2016 : le jubilé de Kobe, what else ?

Le 29 sept. 2015 à 18:59 par Alexandre Martin

Cela fait deux saisons que les Lakers ne voient pas – et de très loin – la couleur des Playoffs ce qui ne leur était pas arrivé depuis les exercices 1974/1975 et 1975/1976. C’est d’ailleurs la seule autre fois de leur histoire, Minneapolis et Los Angeles confondus que les Lakers ne jouent pas la post-season deux années d’affilée. C’est dire à quel point le bateau pourpre et or vacille en ce moment. Et les raisons d’être très optimiste pour la saison qui arrive ne sont pas non plus légion…

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Les rênes du coaching ont été repris par Byron Scott et, après le fiasco Mike D’Antoni (27 victoires…), l’ancien entraîneur des Nets, des Hornets et des Cavs a réussi à faire pire avec un bilan famélique de seulement 21 succès, s’approchant ainsi du record de la franchise établi à Minneapolis lors de la saison 1957/1958. Une attaque pas terrible et une défense aussi efficace que du carton mouillé, voilà ce qu’ont proposé les Lakers tout au long de la saison dernière. La star vieillissante qu’est Kobe Bryant a certes dépassé Michael Jordan au classement des scoreurs les plus prolifiques de tous les temps mais n’a participé qu’à 35 matchs avant de se blesser et de laisser ses coéquipiers seuls pour le reste de la saison. A aucun moment, Byron Scott n’a semblé capable de trouver un quelconque équilibre et les hommes d’Hollywood se sont enfoncés dans les bas fonds de l’Ouest pour ne plus jamais en sortir.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils sont arrivés : D’Angelo Russell, Larry Nance Jr et Anthony Brown (draftés), Lou Williams, Brandon Bass et Metta World Peace (agents-libres), Robert Upshaw et Michael Frazier II (agents-libres non-draftés), Roy Hibbert (échange, Pacers), Marcelinho Huertas (Barcelone).
  • Ils sont partis : Ed Davis, Wayne Ellington, Jeremy Lin, Jordan Hill, Ronnie Price et Wesley Johnson (tous agents-libres)

Avec le choix numéro 2 de la dernière draft, les Lakers ont pris D’Angelo Russell, un combo-guard au talent certain mais qui va devoir trouver sa place dans cet effectif déjà très fourni sur les lignes arrières avec l’arrivée également de Lou Williams. Roy Hibbert a été récupéré contre des cacahuètes et est en dernière année de contrat. Metta World Peace fait son grand retour dans la Cité des Anges pour le plus grand bonheur des amateurs d’Ultimate Fighting sur parquet. Brandon Bass débarque de Boston au sortir d’une saison dans ses standards habituels (10 points / 5 rebonds) et Marcelinho Huertas fera ses grands débuts en NBA à 32 ans. Enfin, les quatre autres rookies auront déjà pour mission de se faire leur place dans les 15…

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : D’Angelo Russell, Jordan Clarkson, Marcelinho Huertas
  • Arrières : Kobe Bryant, Lou Williams, Nick Young, Michael Frazier II, Jabari Brown
  • Ailiers : Metta World Peace, Larry Nance Jr, Anthony Brown
  • Ailiers-forts : Julius Randle, Brandon Bass, Ryan Kelly
  • Pivots : Roy Hibbert, Robert Sacre, Tarik Black, Robert Upshaw

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

L’équilibre de ce roster n’est pas flagrant et d’entrée, cela va obliger Byron Scott à faire des choix tranchés. On a vu la saison dernière qu’il n’était pas forcément toujours bien inspiré… Qui mettre en titulaire à la mène ? Le rookie Russell ou Clarkson ? Est-il intéressant de les associer dans le 5 et ainsi décaler Kobe Bryant au poste 3 ? Car oui sinon, le poste 3 est assez pauvre étant donné qu’on ne sait pas du tout où en est Metta World Peace qui aura 36 ans au mois de novembre. Au poste 4, à priori Julius Randle devrait avoir sa chance en tant que titulaire mais la concurrence de Brandon Bass est à prendre très au sérieux pour celui qui a raté la quasi totalité de la saison dernière sur blessure et qui est donc encore un peu un rookie dans la tête de son entraîneur. Roy Hibbert est assuré de sa place de titulaire au pivot car on ne voit pas les Robert (Sacre et Upshaw) ou Tarik Black devenir des starters en NBA. Au final, le 5 majeur qui semble le plus probable est le suivant : un duo Russell – Clarkson dans le backcourt, le Black Mamba dans l’aile histoire de vraiment tout faire comme Jordan (et il en est parfaitement capable), Julius Randle en ailier-fort et Hibbert en tour de contrôle. Mais il est clair que Byron Scott va se livrer à de nombreux essais afin de trouver le meilleur équilibre possible. Bonne chance à lui…

Question de la saison : est-ce vraiment la dernière pour Kobe Bryant ? (Et surtout, à combien de points de moyenne va-t-il tourner ?)

Le bonhomme a 36 ans, il sort de deux exercices très compliqués au cours desquels il n’a participé qu’à 41 matchs (sur 164 possiblement…). Cette saison sera sa 20ème mais sera-t-elle la dernière ? Sera-t-elle un peu comme son jubilé ? Nous ne sommes pas pressés de voir une telle légende raccrocher définitivement les sneakers mais nous n’avons pas non plus envie de le voir connaître un fin trop triste. Et franchement depuis deux saisons, c’est triste ! Seulement 6 matchs sur 2013-2014 et l’an dernier, avant de se blesser, Kobe tournait certes à pus de 22 points par rencontre mais à un affreux 37% au tir dont moins de 30% derrière l’arc. Ce n’est pas bon pour lui, pour ce qu’il représente et encore moins pour le jeu des Lakers… Cela débouche donc sur une autre grosse question pour cette saison au delà même de savoir si Kobe va s’arrêter dans quelques mois : de quelle manière va-t-il gérer cet exercice très important pour des Lakers qui doivent sortir la tête de l’eau ?

Candidat sérieux au transfert : Nick Young

Nick Young

Image : Brad Rempel-USA TODAY Sports

Ce n’est un secret pour personne, les Lakers essaient de se débarrasser de “Swaggy-P” depuis le début de l’inter-saison mais ils n’ont pas trouvé preneur. Pourtant, Young ne coûte pas si cher (16 millions sur les 3 prochaines saisons) et peut apporter des points en sortie de banc aussi au poste 2 qu’au poste 3. On comprend que les Lakers ne veuillent pas le garder car ils sont très bien équipés sur les lignes arrières et viennent de faire venir Lou Williams dont le profil est assez similaire de celui de Nick Young. En revanche, il est donc plus surprenant que la franchise d’Hollywood n’ait pas encore trouvé de point de chute à son swingman.

Candidat sérieux pour la surprise : Roy Hibbert

Roy Hibbert - Lakers

Image : Twitter / @NBA_SKITS

Il n’est plus que l’ombre de lui-même depuis les Playoffs 2014. Sous le soleil californien et au sein d’une équipe qui va avoir grandement besoin de lui au rebond et dans un rôle de tour défensive, Roy Hibbert pourrait retrouver des couleurs et montrer à tous ses détracteurs qu’il peut encore être un rempart digne de ce nom sous un cercle NBA. Voilà une première motivation pour le pivot. Une deuxième ? Tout simplement le fait que l’ami Roy est dans sa dernière année de contrat et que s’il veut encore être en position de signer un deal sympathique (il n’aura que 29 ans en décembre), il lui faut se montrer et donner envie à des franchises de s’offrir ses services dans un an.

Meilleur et pire scénario possible

  • Le 20 octobre, au cours d’une séance de spiritisme chez des amis, Jim Buss rentre en contact avec son défunt père qui en profite pour tenter de lui remettre les idées en place : “Change de coach fiston !!” lui lance ce bon vieux Jerry “Et refuse de filer le max à Kobe dans un an…” Fidèle aux volontés de son patriarche, le fiston taille dans le vif et licencie Byron Scott tout en faisant un pont d’or à Tom Thibodeau (bah quoi ? un ancien coach des Bulls qui débarque aux Lakers, ça ne vous rappelle rien ?). Sous la houlette de “Thibs”, les débuts sont compliqués mais les joueurs finissent par adhérer aux principes de leur nouvel entraîneur et font quelques séries de victoires après le All-Star Game pour finir la saison en fanfare aux environs des 35 Wins ! Ce n’est pas encore l’extase mais les Lakers commencent à revivre, les gros agents-libres sont de nouveau intéressés par Hollywood et l’avenir s’éclaircit très sérieusement.
  • Comme prévu, Byron Scott ne sait par quel bout prendre ce roster. Il tâtonne à presque tous les postes, les Lakers ne produisent aucun jeu et n’arrivent pas à défendre efficacement. Les défaites s’enchaînent, Kobe s’énerve et croque de plus en plus. D’Angelo Russell et Julius – sensés représenter l’avenir – sont scotchés au banc pendant que Clarkson et Brandon Bass montrent leurs limites. En janvier, excédé par un bilan catastrophiques et poussé par des fans désabusés, Jim Buss vire Byron Scott et engage George Karl qui est libre depuis la fin novembre après que les Kings l’aient remercié. Le fiasco n’en est que plus gros et Kobe quitte les parquets NBA sur un dernier bilan collectif dépassant tout juste les 20 victoires. 

Pronostic de la rédaction : 29 victoires – 53 défaites

L’effectif est clairement meilleur que celui de l’année dernière, c’est indéniable mais l’équilibre laisse toujours à désirer et le coaching de Byron Scott n’a rien de rassurant, loin de là. En plus, il y a pas mal d’inconnues : comment va évoluer le cas Nick Young dont les Angelinos veulent ouvertement se débarrasser ? A quel niveau va jouer Kobe ? Et dans quel état d’esprit va-t-il aborder ce qui pourrait être sa dernière saison ? Enfin, le talent est en grande partie concentré dans les mains de deux joueurs – Russell et Randle – qui ont encore besoin de temps avant de pouvoir dominer et devenir des cracks. Si l’on ajoute à ça le fait que le poste 3 semble faible et que la conférence est toujours une jungle hostile, on voit mal les Lakers dépasser les 30 victoires encore une fois cette saison.

La nation pourpre et or risque de souffrir à nouveau au cours de cet exercice 2015-2016 et la potentielle fin de carrière de l’un de ses plus grands joueurs ne va pas arranger les choses même si, sportivement, cela ressemble fort à véritable tournant qui peut faire du bien. Jim Buss serait bien inspiré de mettre sur pied une réelle stratégie de relance car la NBA a besoin de Lakers en forme…

Source image : Getty Images


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