Pour Anthony Davis, 80% de la grandeur d’un joueur est basée sur ses victoires : coucou Melo…

Le 23 sept. 2015 à 13:04 par Bastien Fontanieu

Anthony Davis

Lorsque chaque fan de basket réalise son classement des meilleurs joueurs de l’histoire, certains critères sont davantage mis en avant que d’autres. Records, domination, impact sur le jeu, polyvalence : pour l’intérieur de New Orleans, la victoire est située tout en haut de la pyramide.

Et quelque part, ce n’est pas très surprenant sachant que c’est le barème utilisé par pas mal de monde au sein de la planète orange. De Jordan à Magic en passant par Bill Russell ou Tim Duncan aux côtés de Kobe, on place ses pions comme bon nous semble en criant à gorge déployée que machin a 6 titres alors que l’autre en a ‘seulement’ 5. Cependant, doit-on forcément enfermer le groupe des plus grands malheureux de l’histoire, comme Charles Barkley, John Stockton, Karl Malone ou Patrick Ewing, dans une seule case car leurs mains ne sont pas dorées ? C’est la question qu’on peut se poser en découvrant les déclarations récentes tenues par Davis. Le phénomène des Pelicans domine déjà son poste à seulement 22 ans, mais il souhaite avant tout gagner des titres et devenir un habitué des sessions du mois de juin car c’est selon lui le moyen le plus rapide et facile de monter au classement des légendes. Sa liste de courses est donc assez simple : pas de tomates, de jambon, de All-Star Games ou de MVPs, ce qu’il doit avant tout ramener à la maison c’est de la bagouze.

Je ne veux pas dire que ça définit la grandeur d’un joueur, mais je pense que gagner représente environ 80% de cela. Tout ce que je veux, c’est remporter plusieurs bagues et je crois que ça aide pas mal lorsque certains se demandent si un joueur est grand ou pas. Ils sont peu nombreux à être considérés comme de grands joueurs aujourd’hui sans avoir gagné de titres. Je pense qu’être un grand joueur signifie notamment être capable de réaliser de grandes choses, et peu de monde peut se proclamer champion NBA dans sa carrière. […] Au final, si tu gagnes des titres et que les gens se demandent comment tu étais en tant que joueur, ils diront que tu étais grand. De nombreuses personnes m’ont dit qu’il y avait beaucoup de bons joueurs et peu de grand joueurs en NBA : je veux faire partie de cette seconde catégorie.”

Là où Davis n’a pas tort, c’est que le traitement réservé à certains immenses joueurs est bluffant, car leur CV ne montre pas autant de titres que celui d’autres collègues. On pense notamment à des copains comme Allen Iverson ou Dominique Wilkins, créateurs de phénomènes culturels majeurs et propriétaires de folles statistiques en carrière, qui seront hélas rarement considérés comme plus grands car jamais bagués pendant que Robert Horry et Steve Kerr seront exempts de tout reproche grâce à leurs salles de trophées personnelles. C’est ainsi, la victoire collective est plus belle et l’image de certains hommes est du coup verrouillée à jamais à cause de leurs bilans de groupe. Dans la NBA actuelle, qu’en sera-t-il concernant la paire Russell Westbrook – Kevin Durant qu’on voit aujourd’hui à la conquête de son premier titre, sans mentionner Chris Paul dont le pion reste irrémédiablement bloqué sur la case demi-finale ? C’est justement un certain LeBron qui a pu se libérer de ce type de poids en remportant deux titres à Miami, ce qu’Anthony Davis aimerait accomplir en Louisiane. D’un point de vue individuel, nul ne doute que l’intérieur raflera tout sur son passage et qu’il n’y aura pas grand chose à faire pour l’arrêter, mais collectivement…

Le classement des légendes est en effet assez prédéfini et impose un minimum de titres à remporter pour s’asseoir à la table des géants. Avec un nouveau contrat et une Ligue à dominer sous les arceaux, AD pourra-t-il remporter un titre plus tôt que la paire du Thunder ou le meneur des Clippers ? Affaire à suivre dès cette saison…

Source : The Advocate

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