Zoom sur les ailiers : Nicolas Batum contre Rudy Fernandez, de l’amour à base de bonnes gifles

Le 17 sept. 2015 à 08:30 par Bastien Fontanieu

Lorsqu’il faut envoyer de la tarte ou balancer un adversaire dans les gradins, nos deux ailiers répondent volontiers présents. Rudy versus Nicolas, c’est de la nitroglycérine qui joue aux fléchettes sur le drapeau du pays adverse.

Leur dernier duel

C’était à l’Euro 2013, en Slovénie, donc en demi-finale de la compétition. L’EDF était à une mi-temps de repartir avec des larmes de tristesse, elle terminera avec des sourires inoubliables face à l’armada espagnole. Le contexte était particulier à l’époque concernant Batum puisqu’il souhaitait s’imposer comme le meilleur ailier de la compétition, une pression auto-infligée qui sera trop dure à supporter, notamment sur cette rencontre historique : 3 petits points et 0 rebonds à 1/4 du parking, le garçon est au bord de l’explosion d’autant plus qu’en face Rudy s’amuse avec 17 points et 3 rebonds à 2/6 dans le même exercice. La défense du fenchie fera tout de même la différence en prolongation, avec une victoire collective malgré un vrai trou noir individuel.

Leur tournoi jusqu’ici

Rudy Fernandez : 5.3 points, 3.8 rebonds et 1.7 passe de moyenne à 14% du parking.

Nicolas Batum : 8.7 points, 3.1 rebonds et 1.0 passe de moyenne à 17% du parking.

Affreux à distance et surtout gêné par des pépins physiques, l’homme préféré des Français devant Samir Nasri passe actuellement à côté de sa compétition et ce n’est certainement pas ici qu’on va s’en plaindre. Rudy est non seulement auteur du plus grand attentat effectué dans l’histoire sur Tony Parker, il est aussi en train de perdre ses minutes dans la rotation espagnole puisque Victor Claver a eu le même temps de jeu que lui face à la Grèce. Attention cependant à ne pas sous-estimer son impact car le bonhomme peut tout à coup prendre chaud à distance et claquer deux alley-oops dont il a le secret avec Sergio Rodriguez.

S’il n’est pas plus en réussite que son ex-coéquipier des Blazers à distance, Nico a cependant montré un vrai sens des responsabilités en défense puisqu’il a généralement été le premier à donner le ton lorsque les Bleus étaient laxistes dans leur propre moitié de terrain. Impérial face à la Lettonie, Batum devra être en mode Batman s’il souhaite se rattraper de son dernier duel avec Rudy Fernandez et surtout proposer mieux que l’an passé en Espagne. L’ailier nous avait offert 9 points à 0/4 du parking, c’est le moment ou jamais pour nous taper une Antoine Rigaudeau et devenir le héros qu’on attend depuis si longtemps.

Ce qui fera la différence : l’agressivité

Jusqu’à la fin de sa carrière, Nicolas sera constamment lié à ce mot puisqu’il fait encore preuve de montagnes russes dans le régularité de ses performances. Un jour il attaque, un autre il hésite, un soir il se pose trop de questions et le lendemain il se relâche complètement. Son impact défensif et athlétique sera très attendu car personne ne peut aller le chercher en l’air hormis Claver en face, et s’il ose enfin terminer ses contre-attaques comme un grand on ne dira plus rien. Concernant Fernandez, son état physique sera déterminant mais il aura lui aussi une vraie carte à jouer dans son impact sur le jeu, puisqu’il est généralement capable de créer le chaos lorsqu’il met ses mains partout et court en attaque.

Avantage : France

Certes maladroit et dépassé au scoring par un Nando de Colo quatre étoiles sur cette compétition, Batum est au top de sa forme et rien que pour cela il a l’avantage sur son adversaire direct. Il sera intéressant de voir ses premières séquences offensives car elles donnent souvent le ton pour le reste de sa rencontre : s’il finit avec autorité, attention à sa performance, s’il hésite trop, on ressortira le fouet. Quant à Fernandez, l’empêcher de rentrer un tir serait une belle mission à respecter, l’empêcher de défenestrer un tricolore serait également convenable.

Source image : L’Equipe.fr