Nowitzki va laisser la main en sélection : auf wiedersehen Dirk, guten Tag Dennis !

Le 14 sept. 2015 à 15:31 par Alexandre Martin

Jeudi dernier, devant son public berlinois, l’Allemagne s’est faite sortir de l’Euro à domicile donc et ce, dès la phase de poule. La Mannschaft n’ira donc pas à Rio l’année prochaine – sauf en obtenant une wild card – et ne reverra peut-être pas le grand Dirk sous ses couleurs, lui qui était venu dans le but justement d’aider son pays à se qualifier pour les Jeux Olympiques. Le Wunderkind a fait de son mieux mais il n’a pas pesé autant qu’il l’aurait voulu et nos voisins d’outre-Rhin se sont découverts un nouveau leader : Dennis Schröder.

Car même s’il est encore très jeune (22 ans demain), le meneur des Atlanta Hawks a montré beaucoup de très belles choses pendant ce premier tour de l’Eurobasket. Les sceptiques diront qu’il manque de régularité, qu’il est encore un peu juste au tir longue distance (seulement 31% sur ces matchs de poule) ou qu’il perd trop de ballons (4,2 en moyenne). Ces arguments peuvent être entendus mais ils ne peuvent pas masquer la vista et les qualités athlétiques ou techniques de ce garçon qui monte et qui a pris une nouvelle dimension pendant cette première semaine de l’Euro. Sur les 5 rencontres proposées à l’Allemagne dans ce groupe B, Schröder a joué un peu plus de 30 minutes en moyenne et a envoyé 21 points, 6 passes décisives et 4,6 rebonds. Statistiquement parlant, il est l’un des meilleurs joueurs de ce premier tour et en plus, il a fait ça contre de grosses cylindrées car si on occulte l’Islande, il lui a fallu se coltiner la Serbie, l’Italie, la Turquie et l’Espagne qui ne sont pas des morceaux faciles. D’ailleurs, les 4 étaient en huitième et ils seront encore 3 en quart demain et après-demain.

Très rapide avec la balle, capable de finir au près ou à mi-distance avec assurance, l’ami Dennis est devenu l’arme numéro 1 des Allemands en attaque. Tout ceci associé à son désir – répété en de multiples occasions – d’honorer le maillot de l’équipe  nationale à chaque fois que cela lui sera possible, font de Schröder le futur leader de l’Allemagne du basket. Oui, “futur leader” car Nowitzki n’a pas encore officiellement mis un terme à sa carrière internationale. A 37 ans, le MVP de saison régulière en 2007 et MVP des finales en 2011 n’a pas toujours semblé à son aise sur le parquet berlinois. Inexistant en défense, de moins en moins à même de suivre le jeu rapide parfois imposé par sa sélection ou par les adversaires, il semble peu probable qu’on revoit ce bon Dirk sous le maillot allemand car il a encore deux saisons dans son contrat avec Dallas et même si Mark Cuban ne lui imposera jamais quoi que ce soit vis à vis de son équipe nationale, il serait compréhensible de la part de Nowitzki de vouloir profiter des prochains été pour se reposer et s’entretenir en vue des ces dernières saisons NBA qui s’annoncent compliqué étant donné ses moyens physiques qui diminuent à vue d’œil et le roster pas forcément au top mis en place par les dirigeants des Mavericks.

Mais la décision n’a pas été encore prise. Il y a de l’espoir ! Pourtant quand le grand blond est revenu sur le parquet saluer le public après la défaite éliminatoire contre l’Espagne jeudi dernier, l’ovation pleine d’émotion que lui ont offert les 13 600 fans massés dans la salle ressemblait fortement à un adieu. Un adieu touchant et rempli de reconnaissance de la part d’un public qui pensait avoir vu pour la dernière fois le meilleur joueur de l’histoire du basket allemand (européen ?) évoluer à domicile pour son équipe nationale. Mais visiblement, Dirk attendrait avant de donner un verdict définitif. Deux raisons à cela : l’hommage des fans l’a beaucoup touché et l’Allemagne pourrait peut-être avoir une “wild card” pour les Jeux Olympiques de Rio ce qui pourrait clairement donner envie à Nowitzki de venir faire une dernière pige alors qu’il pensait que cette dernière défaite signait la fin de son aventure avec la Mannschaft comme il l’a expliqué lui-même :

“Oui, c’est ce que je pensais (que c’était mon dernier match avec l’équipe nationale). Mais maintenant, j’ai entendu dire qu’il y avait une chance (pour l’Allemagne) d’obtenir une wild card pour accueillir (ou juste participer) à un tournoi pré-olympique.

Donc, nous allons juste attendre et voir. […] Mais pour moi, dans ma tête, c’était la fin. C’est pour ça qu’il y avait autant d’émotion.”

Il faut dire que vu l’ovation, on peut comprendre que Dirk ait eu les poils qui se hérissent…

Partira ? Partira pas tout de suite ? Le grand Dirk fera bien ce qu’il veut et même si la déception est de mise faute d’avoir pu passer ce premier tour de l’Eurobasket, il sait qu’il laisse la balle orange allemande entre de bonnes mains, celles d’un jeune meneur au style capillaire douteux mais aux qualités indéniables sur un parquet. C’est un bien bel héritage à récupérer et à faire fructifier pour Dennis Schröder… 

Source image : Getty Images