Focus sur les Bleus de l’Euro : Florent Piétrus, le grand frère mais pas que de Mike

Le 04 sept. 2015 à 15:15 par David Carroz

La raquette française a fière allure avant d’entamer l’EuroBasket. Bien entendu, avec les dernières compétitions internationales, on a pu voir l’éclosion des plus jeunes comme Rudy Gobert ou Joffrey Lauvergne. Mais depuis plus d’une décennie, les tauliers sont Boris Diaw et Florent Pietrus, présents à chaque campagne ou presque. Si Babac bénéficie d’une grosse couverture médiatique de part sa carrière en NBA, il ne faudrait pas prendre à la légère l’importance de Flo, l’amoureux du maillot bleu.

Son passé avec les Bleus

Présent depuis 2001 en sélection, Florent Piétrus a longtemps connu les désillusions avant de monter sur les podiums.  Avec ses 204 sélections, il est le plus capé des Bleus actuels devant Boris Diaw qu’il côtoie depuis plus de 15 ans et leur jeunesse paloise. Son histoire en équipe de France remonte même à une vingtaine d’année, lorsqu’il disputait le championnat d’Europe des moins de 15 en Belgique sous la tunique frappée du coq. Autant dire qu’il en a passé, des étés à jouer au basket. S’il n’est pas dans le 5 majeur concocté par Vincent Collet, il ne demeure pas moins un cadre de la sélection.

Points forts

Tony Parker est clair sur le sujet : le premier qu’il choisirait pour aller à la guerre, c’est Flo. Véritable guerrier qui fera toujours les sacrifices pour le collectif, son implication et son état d’esprit irréprochable sont des atouts indéniables pour l’équipe de France et l’atmosphère qui y règne. Toujours motivé, son engagement et son énergie apportent un coup de boost énorme aux Bleus quand il rentre sur le parquet. Soldat des raquettes aux qualités athlétiques impressionnantes, il excelle dans l’art du nettoyage de cercle et même du contre. Son énergie et son intelligence défensive, sa combativité au rebond le rendent toujours aussi précieux pour Vincent Collet. Oui, Florent Piétrus est un pilier de la défense de l’EDF et de la dureté que l’équipe peut proposer lorsqu’il faut élever le niveau physique. Un gars qui n’a pas peur d’aller se frotter aux gros, qui souffrent face à sa rugosité.

Points faibles

On pourrait commencer à le trouver vieux, mais comme le vin, il se bonifie avec l’âge, comme le prouve sa dernière saison à Nancy, la meilleure de sa carrière en Pro A. Ce qui lui fait défaut et qu’il regrette le plus, ce sont la poignée de centimètres qui lui manquent pour avoir un gabarit d’ailier fort “classique.” Cette légère lacune qui l’a certainement empêché de réaliser son plus grand rêve, celui d’évoluer en NBA. On peut également lui reprocher de s’être finalement contenté de ce rôle de défenseur, sans chercher à peser en attaque. Dans un registre différent de Boris Diaw, il faut parfois qu’il se fasse violence pour prendre un shoot. Et pourtant, il est capable de lancer des ogives du parking – il l’a déjà fait – lorsqu’il est laissé seul, avec un geste certes pas très orthodoxe, mais relativement efficace. Au final, lui-même le dit : son plus gros défaut vient du fait qu’il n’est pas naturellement doué, mais juste un gros bosseur. Nous on s’en fout, si c’est cette pseudo absence de talent a été remplacé de la sorte par le travail, on l’accepte largement comme ça notre Flo !

Ses objectifs pour l’Euro à venir

Cadre, exemple, ancien, taulier, grand frère, confident… voilà le rôle habituel de Florent Piétrus, et celui qu’il tiendra dans la vie de l’équipe durant la compétition. Il sera là pour rappeler à chacun l’amour du maillot et l’unité du groupe pour atteindre les objectifs collectifs. Et sur le parquet, comme toujours, il sera là pour défendre comme un damné, durcir le jeu, ajouter une touche physique aux Bleus. Un leader par l’exemple sur lequel Vincent Collet s’appuiera les yeux fermés, tant la confiance en son ailier fort est importante.

Les campagnes passent, Florent Piétrus reste et sa présence est essentielle. Profitons-en, car après cet Euro qu’on espère glorieux, il ne lui restera pas forcément beaucoup de carburant pour nous offrir plus qu’une dernière bataille au moment des Jeux Olympiques. A l’instar de cette génération qui sert de cadre à l’équipe de France… Deux dernières médailles, messieurs, et promis on vous laisse vous reposer.

Source image : http://www.franceinfo.fr