Petite douche froide pour nos Bleus à Tampere (76-67) : patience, ça va revenir…

Pour la 150ème sélection de Tony P sous le maillot bleu, la Finlande nous a joué un bien mauvais tour dans sa salle bouillonnante de Tampere en s’imposant 76 à 67. On s’attendait assurément à une entrée en matière plus sérieuse de la part des soldats de Vincent Collet, à la démonstration d’un mouvement de balle léché qui avait fait la force du groupe France au Mondial l’an dernier, à une défense toujours aussi solide sauf que…

Sauf que de bien avenants Finlandais nous escomptaient de pied ferme dans leur antre, le couteau entre les dents ! Encouragés par une foule curieuse de voir ses protégés donner du fil à retordre à nos champions tricolores en titre, les locaux emmenés par un Petteri Koponen intenable prennent un malin plaisir à punir l’absence défensive criante des hommes de Vincent Collet dès l’entre-deux. Sur un nuage, la Finlande joue son va-tout et n’hésite pas à se montrer gourmande derrière l’arc, son péché mignon. Une stratégie pétrie d’abnégation et d’audace qui s’avère plus que payante puisque les Finlandais réalisent un quasi sans-faute remarquable dans ce registre sur l’intégralité du premier quart : 8/9, ça calme… Ainsi, pendant que les pensionnaires de Tampere déroulent un basket-champagne sans réelle opposition qui ravit l’assemblée, les Bleus, timides et la tête en l’air, accusent le coup et se font distancer au tableau d’affichage de manière logique. 10 premières minutes de chauffe horribles, à oublier au plus vite pour Rudy Gobert and co : 36 à 14, avantage Finlande ! Tu parles d’un début de match raté…

Changement radical d’attitude aux prémices de la deuxième reprise : on est quand même champions d’Europe et ce clinic du parking de la part de nos amis finlandais ne va pas durer éternellement. Nous ne sommes qu’au début des rencontres de préparation d’accord mais faut pas pousser le bouchon trop loin non plus, Maurice… Agacés par le rendement exemplaire de leurs hôtes, nos Bleus reprennent leurs esprits, dominent enfin aux rebonds et mettent du rythme en attaque. En conséquence, le pourcentage divin de la marée blanche chute progressivement, facteur qui permet aux Français d’enclencher un 8-0 des plus bienvenus. Notre présence intérieure bouscule la mise en place des systèmes finlandais au large et les fait douter momentanément. Une faille que notre TP national (14 points au final) s’empresse d’exploiter en parallèle d’un souffle nouveau, instigué par le banc. Joffrey Lauvergne, Thomas Heurtel et Evan Fournier s’activent afin de rattraper le retard concédé depuis le coup d’envoi. Or, les rotations défensives du clan bleu-blanc rouge laissent copieusement à désirer, ce qui n’est pas pour déplaire aux électrons libres Sasu Salin (16 points à 5/5 à longue distance à cet instant) et Koponen (4 points et 6 caviars en première période) qui réaniment à nouveau leurs troupes à l’approche de la pause. Bien que nos Bleus aient trimé à faire un rapproché, la Finlande en remet une couche et caracole en tête au terme d’une première mi-temps quasi à sens unique : 53-35, y’a du boulot !

Dès le retour des vestiaires où une gueulante a dû se faire entendre jusqu’à Paris, nos Bleus réapparaissent avec une dosette de sérieux supplémentaire sous le bras. Le jeu se durcit de part et d’autre, l’intensité physique monte d’un cran même si les organismes souffrent en ce lancement de prépa et, à nouveau, les Bleus parviennent à se frayer un chemin dans les tranchées finlandaises. La France se rapproche tant bien que mal de la barre symbolique des 10 unités de retard mais Sasu Salin, héros scandinave du soir, ne l’entend pas de cette oreille. A coup de jumpers successifs, l’arrière fusille sans discontinuer le blindage français et empêche une réelle tentative de contre-attaque de nos poulains. Les locaux nous font plier une nouvelle fois tant sur le terrain de l’agressivité que sur celui de la prise d’initiatives. Par ailleurs, pertes de balle et mauvais choix s’enchaînent côté Bleus, des champions d’Europe malmenés qui courent encore et toujours après le score : 66 à 55. Allez…!

Se flagellant tous ensemble avant l’ultime round à disputer, “Gobzilla” et ses comparses se rebiffent quelque peu et aboutissent enfin à passer sous cette barre des 10 points qui semblait si complexe à briser aujourd’hui. Ainsi, grâce aux lanternes de Charles Kahudi puis d’un Gobert en double-double sous le cercle, nos frenchies ont vraisemblablement l’intention de boucler cette partie assez laide sur une bonne note. A des encablures de leur foirade collective au démarrage, les Bleus mettent du cœur à l’ouvrage d’un bout à l’autre du parquet. Si la fatigue s’invite à la table des débats, les Finlandais, redescendus un tantinet sur Terre, encaissent à leur tour les crochets français à trois minutes du gong final. Seulement deux possessions séparent dorénavant les deux escouades, limite sur les rotules. Un moment de flottement qu’affectionne notre ami Thomas Heurtel, ce dernier sortant alors ses guns de leur étui. “Thomas, donne-moi ton short”, s’écrit-on en finnois dans les tribunes bien remplies de la salle… En dépit de ces ultimes efforts pour tenter d’égaliser, nos Bleus, irréguliers au possible ce soir, commettent trois turnovers irréparables qui scelleront le destin de cette première mise en bouche manquée dans le cadre de leur préparation à l’EuroBasket. Score final : 76 à 67 pour la Finlande !

A noter que l’absence de Nico Batum et Boris Diaw, tous deux partis se joindre à la fête organisée en Afrique du Sud par la NBA, s’est faite sentir au cours d’un pugilat très mal négocié, notamment sur le premier quart-temps. Le retour aux affaires de Nando De Colo fera également du bien à la nation bleue qui a vu ce soir ses automatismes défensifs altérés par la fougue d’une équipe finlandaise, boostée à bloc devant les siens. Un avertissement bien évidemment sans frais pour les joueurs de Vincent Collet qui éviteront sans aucun doute de reproduire les mêmes errements face aux Serbes, vendredi prochain à Nancy. Au boulot !

Source image : FFBB