Pensée du jour : Dirk Nowitzki, des sacrifices exemplaires pour une difficile fin de carrière

Le 09 juil. 2015 à 06:14 par Bastien Fontanieu

En apprenant le retournement de situation invraisemblable concernant le dossier DeAndre Jordan, c’est plus qu’une franchise et ses fans qui ont subi un coup derrière la tête : c’est surtout Dirk, dont les efforts étaient sublimes jusqu’ici.

Que pouvait-il faire de plus. Sérieusement, que pouvait-il faire de plus ? Depuis plusieurs mois, la légende vivante des Mavs avait étalé toute sa classe en enchaînant les décisions les plus exemplaires, une attitude à transmettre à tous les gosses qui aiment la balle orange et souhaitent devenir des coéquipiers modèles. Certes, on ne jugera pas Nowitzki sur ses capacités physiques actuelles ou ses qualités de défenseurs qui sont similaires et proches du chiffre zéro, mais à côté de ça ? Rien à redire. Quoique, si, tout à dire. Des applaudissements debout, des sourires sincères, voilà ce qu’on pouvait lui fournir en voyant les sacrifices réalisés afin d’aider sa franchise à avancer et ses sbires de recruter du joueur de qualité. Déjà, on avait eu droit à la maxi-réduction de salaire, passant de 23 à 8 millions de dollars en un été, permettant notamment l’arrivée de Chandler Parsons en 2014. Les nouveaux contrats télévisés vont exploser le salary cap en NBA ? Wunderbar et rien à foutre, donnez-moi le même salaire sur les deux années suivantes pour qu’on puisse sérieusement parler à des gros poissons.

Et même si la piste LaMarcus Aldridge était foutue d’entrée, les voisins Spurs mettant le grappin sur la bête, l’été des Mavs démarrait assez bien avec un superbe combo verrouillé en quelques heures. Oui oui, un superbe combo. Tyson Chandler et Monta Ellis sur le départ ? Tant pis. Wesley Matthews débarque d’abord, DeAndre Jordan arrive ensuite. Boom. Le genre de matos qui te remet tout de suite dans la discussion des équipes solides pour jouer en juin, avec un duo coach-intérieur de rêve et des belles pièces surmotivées, prêtes à foutre le bordel à l’Ouest. Ainsi, depuis vendredi dernier, la franchise de Dallas faisait du bruit dans sa conférence et permettait du coup au grand Dirk d’aborder la saison prochaine avec le sourire. Il allait enfin pouvoir retrouver Duncan, Durant et les autres au printemps, quand les vrais bad boys sont encore debout. Oui mais ça, comme dirait Krys, c’était avant. Avant que DJ ne panique, avant que la planète NBA ne fasse un énorme Harlem Shake. Avant que Mark Cuban pète un plomb et ne sache plus où sa dernière belle bagnole était garée. Bombe H lâchée par les soldats californiens, Dallas a des allures de cité japonaise. Et même si on n’ira pas plus loin dans la métaphore lugubre, c’est peu dire si la ville texane s’est réveillée dans le dur ce jeudi, en apprenant le retournement de veste de Jordan.

Dirk ? Comment ne pas penser à lui. Il était là, avec Parsons et Cuban, pour convaincre la bête de le rejoindre dans sa franchise. Lui même avait évoqué la possibilité de jouer en sortie de banc, une hérésie pour 99% des stars qui possèdent un égo surdimensionné et refusent de sortir d’un cinq majeur après avoir passé toute leur carrière en son sein. Là aussi, un énième signe de sacrifice, une nouvelle tentative d’exemplarité auprès de ses coéquipiers et de son management, afin que sa brillante carrière se termine au minimum vers la fin du mois de mai. L’immense Nowitzki, propriétaire d’un premier titre légendaire en battant LeBron et le Heat en 2011, ne voulait que ça. Pas de publicité, de gros contrat, de sécurité financière obligatoire ou de temps de jeu extra-large. Tout ce qu’il voulait ? Juste un peu d’aide. Eine kleine coup de main de la part des autres phénomènes de la Ligue, intrigués par les Mavs et forcément séduits par les discours des joueurs comme de Cuban. Au final, il aura quand même Wesley Matthews et Jeremy Evans pour l’épauler, mais est-ce qu’on dépasse le premier tour des Playoffs avec ça, dans la Conférence la plus brutale qui puisse exister…

Tout ce qu’on souhaite, finalement, c’est un superbe Eurobasket au géant et de terminer sa carrière sans grave blessures. L’idée de ce papier n’est pas de tirer un trait définitif sur les prochaines années, mais simplement de comprendre que celle à venir -et probablement les suivantes- sera très difficile pour la fin de carrière de la légende. Les demi-finales sans Dirk, c’est pas vraiment des demi-finales…

Source image : BrooklynBuckeye