Profil Draft 2015 : Trey Lyles, un ailier-fort égaré poste 3, ça vous tente ?

Le 15 juin 2015 à 17:51 par David Carroz

Kentucky disposait d’un gros secteur intérieur avec Karl-Anthony Towns et Willie Cauley-Stein, ce qui a poussé Trey Lyles sur l’aile, un rôle tout neuf pour lui. D’un point de vue individuel, il a connu des hauts et des bas à ce nouveau poste, ce qui soulève des questions au moment de passer chez les pros. Pas facile de se montrer sous son meilleur jour en étant sacrifié pour l’équipe.

Profil

> Âge : 19 ans. Il soufflera ses bougies avec Ian Mahinmi, O.J. Mayo, Jerry Stackhouse et Bill Walton.

> Position : Ailier-fort. Même s’il a souvent joué poste 3 en NCAA.

> Equipe : Kentucky. Les chats sauvages ont été capturés pour un élevage qui fournit en quantité et en qualité cette Draft.

> Taille : 208 centimètres. Comme l’immense Nazr Mohammed. Ou Robert Horry. Deux retraités champions avec les Spurs. Quoi, Nazr joue encore ?

> Poids : 110 kilos. Comme Robert Horry là aussi. Mais 3 kilos de moins que Mohammed. N’est pas le meilleur intérieur de la Ligue qui veut.

> Envergure : 217 centimètres. Parfait pour mesurer Alexis Ajinça.

> Statistiques 2015 : 8,2 points, 5,2 rebonds, 1,1 passe, 0,5 interception et 0,5 contre à 48,8% au tir dont 13,8% de loin, le tout en 23 minutes.

> Comparaison : Juwan Howard.

> Prévision TrashTalk : Un autre lottery pick offert par Kentucky.

Qualités principales

# Taille, allonge et mobilité

Avec son gabarit, Trey Lyles entre déjà dans les standards NBA pour jouer poste 4. Malgré son jeune âge, il ne devrait donc pas avoir de souci d’un point de vue morphologique comme certains rookies qui pèsent 90 kilos tout mouillés au moment d’affronter leurs premiers mastodontes des raquettes. Si on ajoute ses grandes mains – c’est pour mieux te gober mon rebond – et la fluidité de ses mouvements, on obtient un joueur très intéressant qui a beaucoup bossé sur sa mobilité. Cela paie.

# Plus de moves que la moitié des poste 4 titulaires de la Ligue

Sous les ordres de John Calipari, Trey Lyles jouait le plus souvent à l’aile, et non pas à l’intérieur. Cela devrait changer en NBA où il sera certainement utilisé comme 4 jouant face au panier. Il faut dire que le jeunot sait se servir de son agilité pour attaquer les défenseurs plus lents que lui. Bon dribbleur pour sa taille, il peut partir du périmètre pour s’approcher du cercle. Même si son tir n’est pas encore fiable, il dispose d’un vrai potentiel à mi-distance avec une bonne mécanique de shoot, plutôt rapide et compacte. C’est en sortie de dribble qu’il est d’ailleurs le plus adroit. Pour ne rien gâcher, il dispose d’une palette intéressante au poste, avec des feintes, un excellent footwork et du toucher. Il sait prendre la bonne position et y rester avec des appuis solides.

# Qualité de passeur

Joueur plutôt intelligent, il a encore plus développé son QI basket en évoluant à l’aile cette année, parfois même dans un rôle de point forward. Il est donc bon passeur – même si cela ne se voit pas forcément dans les stats – et il perd peu de ballons. Il n’hésite d’ailleurs pas à lâcher la gonfle plutôt que de forcer des tirs au pourcentage incertain.

Défauts majeurs

# Manque d’explosivité

Si Trey Lyles est agile, il manque cruellement d’explosivité. Il s’appuie sur sa taille et sa fluidité et par conséquent il est en difficulté face aux joueurs plus athlétiques. Mauvaise nouvelle pour lui, il va en rencontrer un paquet en NBA. Pour se débarrasser des ailiers-forts, il va devoir progresser sur son tir car il n’est pas capable de faire une différence suffisante pour se défaire d’une défense sur son dribble. Son shoot devra être rapide et automatique pour prendre le dessus sur ses adversaires.

# Mode Carlos Boozer activé en défense

Les notions défensives de Lyles sont limitées. Victime du syndrome James Harden, il ne sait pas toujours où se trouve la balle, et défendre au périmètre ne l’a pas aidé à éviter les actions Shaqtin a Fool de ce côté du parquet. Il s’est donc régulièrement fait prendre par derrière dans le plus pur style Brokeback Mountain, ne sachant pas s’il devait garder l’œil sur son joueur ou sur le ballon. Dernier point en sa défaveur, il fait partie des rares prospects de la promotion à tourner à moins d’un contre et une interception pour un temps de jeu ramené à 40 minutes. Des grands bras qui ne lui servent à rien.

# Enfin, si on trouve sur qui le faire défendre

D’ailleurs, sur quels joueurs défendra-t-il ? On vient de le dire, ses capacités ne semblent pas en adéquation pour se coltiner un mec au périmètre, surtout qu’il ne dispose pas d’une bonne vitesse sur les déplacements latéraux, ce qui peut surprendre vu sa mobilité de l’autre côté du parquet. Mais ce n’est pas mieux au poste où il manque clairement de dureté. Il recule d’ailleurs facilement face à ses adversaires, même ceux moins costauds que lui. Reste à savoir si son année à évoluer à l’aile lui permettra de contenir des 4 plus fuyants, ce qui pourrait bien être le cas.

Conclusion

Le cas Trey Lyles divise les scouts. Bien sûr, il dispose de qualités indéniables avec sa taille, son allonge, ses appuis et son agilité. Mais en ne jouant pas à son poste, il n’a pas forcément été productif et la question de sa position en NBA se pose. Un ailier-fort qui n’est pas explosif, ne possède pas de shoot fiable et ne brille pas en défense, ce n’est pas la mode. Mais à 19 ans il possède encore une belle marge de progression. Espérons pour lui qu’il tombera dans une franchise qui saura mettre à profit ses qualités pour lui permettre d’avancer.

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