Profil Draft 2015 : Justin Anderson, un “3 and D” recherché en fin de premier tour

Le 09 juin 2015 à 19:06 par David Carroz

L’ailier junior des Cavaliers de Virginie a décidé de franchir le cap pour rejoindre la grande Ligue. Il faut dire qu’après s’être acheté un shoot cette saison, sa cote a augmenté en NBA, lui qui dispose déjà d’un gabarit et des qualités athlétiques pour se frotter aux pros. Un bon coup en fin de premier tour ?

Profil

> Âge : 21 ans. Né le 19 novembre, comme Jodie Foster et Meg Ryan. Pardon, on parle sport. Alors Ahmad Rashad. Quoi, vous voulez du basket ? Vladimir Radmanovic. Doué ? Kenneth Faried.

> Position : Ailier/arrière. En mode 3 and D.

> Equipe : Virginia. Rick Carlisle, Ralph Sampson, Bryant Stith, Olden Polynice, Cory Alexander. Entre autres, soit à boire et à manger.

> Taille : 198 centimètres. Bonjour Michael Jordan, la forme ?

> Poids : 105 kilos. Costaud.

> Envergure : 212 centimètres. Pratique pour voler les ballons à l’autre bout du terrain.

> Statistiques 2015 : 12,2 points, 4 rebonds, 1,7 passe, 0,7 interception et 0,5 contre à 46,6% au tir dont 45,2% de loin, le tout en 27,8 minutes.

> Comparaison : Trevor Ariza, Xavier Henry.

> Prévision TrashTalk : Entre 20 et 25. Un bon pick pour une équipe dans le dernier tiers qui choppera un role player de qualité.

Qualités principales

# Un corps NBA ready

Si certains joueurs arrivent un peu frêles pour débuter en NBA, ça ne sera pas le cas pour Justin Anderson. Physiquement au top avec une bonne allonge, une bonne taille pour son poste et surtout déjà du muscle, il ne devrait pas se faire démolir comme d’autres à leur arrivée dans le Grande Ligue. Costaud du haut et du bas du corps, il n’hésite pas à enfoncer les adversaires plus petits et n’a pas peur non plus de se frotter aux plus grands. D’ailleurs, fan de l’OM, il va droit au panier grâce à ses qualités athlétiques, provoquant des fautes. Agressif, il attaque le cercle, profitant d’un bon premier pas. S’il n’est pas un grand manieur de ballon, il sait utiliser des jab steps ou autre coup d’arrêt dans sa course pour tromper les défenseurs. 

# Defense ! – Defense !

Forcément, avec un tel bagage physique, il doit devenir un monstre en défense capable de se frotter à des adversaires évoluant à différents postes. Sa vitesse latérale lui permet d’être bon au périmètre et son allonge est un atout non négligeable pour gêner les tirs, même lorsqu’il semble avoir été mis en difficulté. S’il ne possède pas forcément un gros instinct et de bons fondamentaux, ni toujours la volonté de faire l’effort, Justin Anderson dispose tout de même d’un vrai potentiel de ce côté du parquet. Le physique, ça ne s’apprend pas – sauf avec le Docteur Fuentes – et lui est déjà tanké pour se coltiner du sale boulot défensif.

# Des progrès au shoot

Entre ses saisons sophomore et junior, Justin Anderson est passé de 29,4% à 45,2% du parking. Il faut dire qu’il s’est acheté une mécanique au tir. Un ballon qui partait loin derrière la tête, lancé avec beaucoup de force, un tir peu naturel, une décomposition certaine en sautant et des pieds mal positionnés. Mais ça, c’était avant. Avant que Justin bosse sur cet aspect du jeu pour offrir aujourd’hui un geste plus épuré. Plus vertical, plus compact, plus rapide, on a enfin l’impression de voir un mec prendre un shoot, pas balancer un parpaing en direction du panier. Si la trajectoire est encore un peu plate, l’équilibre est meilleur et la technique plus appropriée. Josh Smith apprécie.

Défauts majeurs

# Et les mecs, vous pouvez m’offrir une position de tir ?

Si son tir est bien meilleur qu’avant, il n’est toujours pas très doué pour se créer sa position de shoot. Mauvais manieur de ballon, il se limite à foncer tout droit. Enfin quand la gonfle ne le ralentit pas. Les changements de vitesse ou de direction ? Connaît pas, en dehors des jab steps lorsqu’il pénètre. Dans le même registre, difficile de prendre un tir en sortie de dribble lorsqu’on fait rebondir la balle jusqu’à sa tête et qu’on n’est pas capable de créer d’espace avec son défenseur. Par conséquent, Justin Anderson est un mauvais joueur de un contre un. Pour couronner le tout, le produit de Virginia n’est pas super doué pour finir au cercle malgré son physique et il préfère provoquer la faute, probablement formaté par des heures à mater des vidéos d’un autre gaucher, James Harden. D’ailleurs sa main droite ne doit même pas lui servir pour la masturbation tellement elle est faible pour conclure. Mais on vous rassure, il sait quand même dribbler avec. De manière aussi mauvaise qu’avec la gauche. C’est beau d’être ambidextre.

# C’est journée avec ou sans au tir ?

On l’a dit, Justin Anderson a fait des progrès au tir, même si son shoot reste plat. Malheureusement, il souffre encore de problèmes de régularité au niveau de l’adresse. Entre novembre et décembre, l’ailier marchait sur l’eau et tournait à 63,2% depuis le parking, il envisageait même de shooter depuis celui du voisin. Avant de se casser le petit doigt début février, il restait par contre sur un 7/25 longue distance. N’est pas Kyle Korver qui veut. Il existe donc de grosses interrogations sur sa capacité à maintenir une adresse intéressant tout au long d’une saison NBA. “Gérard” lui s’en fout.

# Pas une super compréhension du jeu

Les connexions ne se font pas toujours bien. Si Justin Anderson est en progrès dans ses choix, on reste encore loin du génie et d’une lecture du jeu. Babac se serait même étouffé devant certains matches de Virginia. En même temps, quand on voit Anderson forcer des tirs de loin alors qu’il reste encore un paquet de secondes sur l’horloge ou alors foncer dans le tas sur des pénétrations vouées à l’échec, il y a de quoi péter un câble et se demander si l’ailier n’a pas quelques chromosomes en commun avec Russell Westbrook. Cela se ressent également défensivement où il ne possède pas de gros fondamentaux. Pas toujours en mode actif et concentré, il peut perdre son adversaire. Justin a besoin d’être cadré.

Conclusion

Avec son physique, Justin Timberlake fait craquer les meufs. Mais Justin Anderson espère lui trouver un spot dans la Ligue. Avec son profil de “3 and D”, il ne devrait pas avoir trop de mal à se faire une place en NBA, les franchises recherchant toujours ce type de joueur. À lui de continuer de bosser pour avoir une vraie régularité au shoot et devenir un vrai chien de garde en défense.

Source image : easttexassportsforum.com

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