Warriors – Cavs, Game 2 : énorme victoire de Cleveland, dans le match le plus WTF de l’année

Le 08 juin 2015 à 07:10 par Bastien Fontanieu

La mission était simple, mais à la fois compliquée : remporter un match en Californie, tout en perdant Kyrie Irving pour la série. Concentrés et appliqués pendant la majeure partie de la rencontre, les Cavs ont rempli leur objectif avec brio (95-93). Désormais, direction l’Ohio !

On pourrait faire un récapitulatif chronologique de ce bijou dominical et prendre une bonne heure et demie de votre journée afin que vous puissiez revivre ce classique des Finales NBA action après action, mais on ne saurait vraiment par où commencer. Faut-il mentionner en premier le match mammouth de LeBron, qui termine avec 39 points, 16 rebonds et 11 passes en 50 minutes, ou bien sa dernière action du temps réglementaire qui aura une nouvelle fois fourni une tonne de foin aux avocats de certaines légendes ? Faut-il pointer du doigt la contre-performance de Stephen Curry qui a loupé le tir de la gagne et même son match, ou bien souligner le travail de Dellavedova qui semblait perdu en début de partie avant d’offrir les 15 minutes les plus importantes de sa carrière ainsi que les lancers de la victoire ? On aurait également la possibilité d’applaudir les conneries de J.R Smith en défense, le Shaqtin A Fool Deluxe de Marreese Speights qui loupe un dunk tout seul ou bien la feuille impeccable de Mozgov, sans oublier les choix tactiques de Steve Kerr et de David Blatt, les deux hommes se rendant coup pour coup dans un scénario qui n’imposait qu’une seule réflexion, du canapé français aux commentateurs américains : qu’est-ce que c’est que ce foutu match de dingue ? Les choix sont multiples, mais le plus important était probablement autre part.

Il était dans cette force psychologique, cette concentration exemplaire des Cavs qui auraient très bien pu baisser les bras en apprenant l’absence longue-durée de Kyrie Irving à cause de son genou endolori, mais qui ont probablement proposé leur plus beau match de ces Playoffs. Beau, vous dites ? Disons qu’esthétiquement, on aurait pu avoir droit à un basket plus spectaculaire. Mais défensivement et collectivement, l’attitude montrée par les soldats de l’Ohio et cette capacité à tenir en prolongation après avoir une nouvelle fois craqué dans les trois dernières minutes était une merveille d’abnégation et de coeur. Alors que les pronostics tendaient plutôt vers le réveil des Warriors et une petite gifle suivant la première droite émotionnelle du Game 1, Timofey et ses potes ont été hallucinants de gestion pendant une cinquantaine de minutes, forçant les hôtes à proposer leur pire match de ces batailles printanières à cause d’un lockdown défensif exceptionnel qu’il faudrait apprendre dans un paquet d’écoles. Derrière un LeBron de gala mais aussi critiqué pour son nouveau loupé au buzzer, les visiteurs se sont offerts une première victoire dans leur histoire en Finale et rentreront à la maison avec le sentiment du devoir accompli. Oui, les Warriors sont censés gagner cette Finale. Oui, avec la blessure de Kyrie ce Game 2 devait finir dans les mains des hôtes. Mais s’il y a bien une chose que ces Cavs cuvée 2015 nous ont appris, c’est que plus leur dos semble collé au mur, plus ils trouvent le moyen d’y arriver collectivement.

C’était justement un vrai changement appréciable, après l’orgie d’attaques en isolation imposée par Blatt, le ballon tournant un peu plus sur cette partie même si certains séquences étaient plutôt regrettables. Que peut-on ajouter comme argument supplémentaire, quand Mike Miller entre même en jeu ? Le vétéran a eu droit à ses quelques minutes d’effort, un symbole qui aura permis aux siens de s’en sortir et de permettre aux Cavs de repartir avec la victoire. Pourtant en face, Klay Thompson était en feu (34 points) et le petit cinq de Kerr (Green-Klay-Curry-Iggy-Barnes) faisait encore des ravages en égalisant au score alors que 12 points de retard étaient affichés à 3 minutes du buzzer. Hélas pour les Warriors, ce fût un soir sans. Sans solution face à la défense adverse (40% au tir, 23% de loin, 16 passes décisives pour 18 ballons perdus), mais surtout sans leur MVP qui était bien gêné par Dellavedova et souvent hors-rythme. Prenant ses tirs habituels, c’est-à-dire ceux que seul lui peut prendre, Curry aura rendu aveugle un bon paquet de statisticiens qui l’accueilleront de pied-ferme ce mardi pour le Game 3 : 5/23 au tir dont 2/15 du parking et 6 balles rendues, une horreur. Désormais attendu chez les Cavs, le pyromane n’aura pas le choix. Prouver qui est le meilleur joueur de la saison en cours, et rappeler à Matthew que personne ne peut l’arrêter.

On doit y aller, le replay du match nous attend. Ce fût beau, fort, intense, et immense : on en redemande ! Cela tombe bien, les Finales iront à Cleveland à partir d’après-demain. Si on peut avoir un nouvel épisode aussi serré, on signe tout de suite.

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