Preview des Finales : la bataille des ailiers, Harrison “David” Barnes contre LeBron “Goliath” James

Le 03 juin 2015 à 19:13 par Leo

Si nous n’aurons probablement pas droit à une réécriture fidèle de chez fidèle de cet illustre mythe biblique, LeBron James d’un côté et Harrison Barnes de l’autre défendront à n’en pas douter leur poste de contrôle naturel coûte que coûte, sur leurs gardes et avec l’épée à la main…  

Les cadres de chaque côté

Harrison Barnes : promu dans le cinq de départ dès le début de cette saison historique pour toute la Baie d’Oakland, Harrison Barnes, 23 piges et la modestie en médaillon autour du cou, a fait admirer l’étendue de sa polyvalence aux quatre coins de la nation. Pétri d’énergie en défense, l’ancienne étoile de North Carolina a tourné à près de 10,1 points, 5,5 rebonds et 1,4 passe décisive de moyenne sans louper le moindre match de l’exercice régulier. Même s’il n’a été que la quatrième voire la cinquième roue du carrosse conduit par Steve Kerr en attaque, l’enfant de l’Iowa a atteint un nouveau pallier en Playoffs (11,3 points à 46,3 % et 5 rebonds en 15 rencontres) avec, en guise de paroxysme personnel, une performance étincelante au Game 5 face aux Houston Rockets, ce dernier plantant 24 points et gobant 7 rebonds afin de dérouter définitivement les hommes de Kevin McHale de la course au titre. Ainsi, c’est donc muni d’un capital confiance au bord du dégorgement que l’ami Harrison participera à ses toutes premières Finales NBA ! Pourvu que ça dure car quelque chose nous dit qu’il va grandement en avoir besoin…

LeBron James : capitaine charismatique de son navire de moussaillons obéissants, le “King” a su élever progressivement la cadence pour imposer le jeu qu’il voulait, où il le voulait et surtout quand il voulait. Régulateur et playmaker hors pair, il s’est attelé à mettre en lumière ses deux nouveaux compères, à savoir Kyrie Irving et Kevin Love. Après 4 années d’escapade en Floride, son retour parmi les siens a re-propulsé la ville entière de Cleveland en Playoffs au terme d’une saison tendue, au cours de laquelle les critiques et les rumeurs calomnieuses ont parsemé le chemin sinueux de ces Cavs remodelés vers les Finales, les deuxièmes depuis le sweep encaissé en 2007 face aux Spurs. Finissant dauphins des Hawks, ceux-ci se sont largement appuyés sur la puissance de LeBron (25,3 unités, 6 rebonds et 7,4 passes de moyenne), encore davantage en post-season. Avec une carte de 27,6/10,4/8,3, le messie trentenaire d’Akron a donné l’exemple à ses apôtres dans le but qu’ils s’élèvent et participent de manière active au succès commun de leur franchise, de nouveau aux anges. Boston et Atlanta balayées, ce sont les Bulls de Chicago qui leur ont offert le plus de fil à retordre, une résistance que LBJ, bien que touché à la cheville, n’a pas manqué de transpercer à pleine vitesse sans se poser de questions quant à la fiabilité de son instinct de tueur, continuellement remise en cause (cf Game 4 et le game-winner rentré en réponse à celui de D-Rose au duel précédent). Tantôt gestionnaire, tantôt bourreau, le cyborg n’a pas pris les choses à la légère en cochant les cases du fascicule rédigé par ses détracteurs – certainement encore frustrés par son erreur de com’ commise un soir brumeux de juillet 2010 – les unes après les autres. En tout cas, le voici en place pour une sixième finale en carrière. Quel visage nous montrera-t-il ? Réponse dès demain soir…

Mais au fait, les verra-t-on souvent face à face ?

De même que le stratagème défensif qui sera choisi pour tenter de contenir le feu follet Stephen Curry, difficile d’affirmer aujourd’hui qu’Harrison Barnes sera la solution n°1 afin de barrer la route du “King” de l’Ohio. Non, cette option providentielle côté Warriors, on la connaît tous assez bien maintenant : elle se prénomme Draymond Green. Néanmoins, il faudra s’attendre à maints et maints ajustements dans cette ultime confrontation de l’exercice 2014/2015. A première vue, il semblerait logique que Barnes soit essayé sur LeBron dès le coup d’envoi des premières rencontres disputées à l’Oracle Arena ; ensuite, Steve Kerr aurait la présence d’esprit de rectifier le coup dans le cas où cela se passerait très mal pour son équipe. A voir si l’ancien shooteur des Bulls et des Spurs optera davantage pour un Andre Iguodala d’entrée et, en conséquence, un Barnes qui sortirait du banc pour se coller à “BronBron” dans un temps plus limité. Tout dépendra de ce que feront aussi les Cavaliers de David Blatt. Si James sera repositionné en poste 4 comme beaucoup le présument, alors “Money Green” sera envoyé au charbon directement. En revanche, LeBron James devrait a priori se placer devant Barnes et profiter du manque de ticket-shoots accordés à son homologue de Golden State. A lui de surprendre le numéro 23 des Cavs en l’agressant quand il ne le verra pas venir. Sait-on jamais…

Les rencontres de la saison : qui a dominé ?

Lors des deux affrontements de la saison, Harrison Barnes a foulé les parquets pendant 25 minutes en moyenne pour 11 points marqués et une poignée de rebonds à chaque fois, le tout pour une victoire à la maison et une défaite à l’extérieur. Loin d’être le facteur-X de ces duels, l’ailier des Guerriers californiens a rendu des copies correctes, sans fioriture ni prise d’initiatives notables. Il s’est contenté de remplir le rôle qui lui était demandé. Quant à son implication défensive sur LeBron James, elle n’a pu être dévoilée que lors du match du 26 février à la Quicken Loans Arena, le seul que le “King” ait joué sur les 2. Le résultat fut peu concluant pour les Warriors puisque Klay Thompson, “Iggy” et Draymond ont été mandatés afin de prendre le relais : sans succès. En effet, ce soir-là, LBJ a sorti l’un de ses perfs les plus complètes de l’année avec 42 pions, 11 rebonds et 5 caviars au compteur ! Tout bonnement inarrêtable dans la raquette comme au large, celui-ci a fait valdinguer ses différents opposants dans tous les sens, Barnes le premier. Wait & see pour voir ce que ces deux-là vont nous proposer sur une série entière.

Un véritable vainqueur sur ce duel ?

Entreprise bien trop simpliste que de juger cette opposition (sur le papier…) sur un seul match. Evidemment, dire que LeBron James possède le dessus semble une évidence incontestable mais il ne faudrait pas sous-estimer l’écot que peut apporter le jeune Barnes des deux côtés du terrain. Ce serait une grave erreur de la part des Cavaliers ; or, on n’oublie point de préciser qu’ils se sont toujours montrés méfiants depuis le top départ des Playoffs. Personne n’est à l’abri et une série aussi ouverte que celle-ci peut rapidement changer de minois grâce à l’émergence d’un role player encensé par les paroles de son leader. A la différence de James, l’ami Harrison n’a pas l’étoffe d’un meneur d’hommes et peu lui importe après tout. Voyons plutôt comment, en éclaireur, il va essayer de le gêner tout en évitant d’accumuler les fautes. LeBron se débrouille pas trop mal dans ce registre…

En dépit de les observer se bécoter durant toute la série, Harrison Barnes et LeBron James auront toutefois à cœur de livrer le meilleur d’eux-mêmes au cours de ces Finales très intéressantes d’un point de vue stratégique. Les choix seront délicats à prendre mais on n’en attendait pas moins de ces deux escouades et plus précisément de ces deux joueurs aux objectifs singuliers. Aux armes, messieurs !  

Source image : David Richard-USA TODAY Sports