L’adoubement ultime : Steve Nash pense que Stephen Curry est le meilleur tireur de l’histoire

Le 03 juin 2015 à 08:00 par Bastien Fontanieu

Ils ne sont pas nombreux, les meneurs nommés MVP qui possèdent un tir soyeux et effacent certains records d’efficacité. Interrogé concernant le pyromane des Warriors, le néo-retraité n’a pas tourné 40 ans autour du pot…

C’est un débat qui passionne fréquemment les fans, mais dont la réponse universelle n’existe pas vraiment. Le meilleur. Qui est le meilleur ? Le meilleur dribbleur, passeur, dunkeur, tireur, qui mérite la couronne ? Bien évidemment, les préférences dépendent des critères de chacun, mais dans le cas de Stephen Curry on compte déjà un paquet de monde disponible pour nettoyer le trône des snipers. Le numéro 30 n’a même pas encore joué 7 saisons chez les pros que les plus grands compliments affolent, surtout pour ponctuer une aussi incroyable saison. Alors que l’intéressé s’apprête à jouer ses premières Finales NBA face à un LeBron James en mission, le panthéon des archers s’est rassemblé pour analyser le cas Curry. Dans un magnifique dossier publié par Ric Bucher sur Bleacher Report, à l’intérieur duquel on peut notamment retrouver l’avis de Rick Barry et Chuck Person, c’est bien Nash qui a balancé le plus gros pavé dans la mare, acceptant volontiers d’enlever sa ceinture pour la tendre à Stephen. Alors, c’est bien lui le meilleur ?

“La seule pause que je ressens suivant cette question est souvent liée à la peur de paraître ignorant. Est-ce que j’oublie quelqu’un ? Doit-il jouer plus longtemps ou faire ce qu’il fait plus longtemps ? Doit-il faire tout ça en Playoffs et à plusieurs reprises ? Car ma première réaction est de dire pourquoi pas. Il est aussi bon que qui ce soit dans tous les aspects : le tir pur, la variété, les pourcentages, la capacité à prendre feu, à jouer jusqu’à la dernière seconde, il coche toutes les cases. […] Il peut faire certaines choses dont je suis incapable. C’est un tireur si beau, avec autant de variété et de vitesse que vous ne voulez pas l’empêcher de vouloir scorer.

[concernant le tir derrière le dribble] Steph est à un autre niveau. Je pouvais le faire en allant à gauche et à droite, et on peut le faire tous les deux à pleine vitesse, mais j’essayais constamment de me rendre juste derrière la ligne à trois points. Il peut le faire de plus loin, et honnêtement je n’ai jamais pris de stepback : il n’a aucun souci à en tenter un et à rentrer le tir. Quand vous ajoutez cela à tous les autres, cela pourrait déterminer l’issue du débat.

[concernant son critère principal] La régularité. Est-ce qu’un joueur peut régulièrement mettre ses tirs, soirs après soirs, années après années ? C’est la vraie marque d’un joueur. On peut débattre pendant des heures, mais ça c’est la base. Est-ce que ses mauvaises soirées sont rarissimes ? Il existe certains joueurs qui vous font croire que la balle va forcément rentrer dès qu’ils tirent. Steph est capable d’aligner ses pieds sans souci et en un rien de temps, stabiliser son poids dans les jambes et s’élever pour tirer en rythme, comme s’il était planté là juste après avoir attrapé la balle. Sincèrement, en un coup d’oeil, c’est le meilleur de l’histoire.”

On va peut-être faire confiance à Nash sur ce coup, le bonhomme ayant offert une des meilleures carrières de l’histoire chez les propriétaires de poignets magiques : 4 saisons dans le club des 40-50-90, le leader dans cette catégorie, meilleur pourcentage aux lancers de l’histoire, 10ème du parking en efficacité, des tirs rentrés dans tous les sens et avec une technique phénoménale, jusqu’à l’arrivée de Curry on avait plutôt tendance à débattre entre Nash, Mark Price et Steve Kerr chez les meneurs. Bien évidemment, dans la grande famille NBA il y a du Larry Bird, du Drazen Petrovic, du Reggie Miller et du Ray Allen à prendre en compte, sans oublier les coquins comme Peja Stojakovic, Dirk Nowitzki ou Chris Mullin. Mais en voyant Nash balancer de tels éloges et avoir la langue par terre comme de nombreux fans cette saison, on ne peut vraiment crier à l’hérésie. Seul point à confirmer, comme le retraité l’a mentionné : la régularité. Curry est tellement insolent et en avance sur chaque record qu’il aura désormais plusieurs courses à conclure, celle de Ray Allen au parking notamment (2973 bombes) ou des tireurs de lancers (3ème de l’histoire, déjà).

Pas de présence dans le club des 40-50-90, mais en même temps pourra-t-on le voir rejoindre les autres avec autant de tentatives hallucinantes ? Voilà un challenge qu’il pourra relever l’an prochain, après sa potentielle première bague de champion…

Source : Bleacher Report

Source image : Bleacher Report