Assez petit mais bien costaud, Terry Rozier est un joueur athlétique et spectaculaire, un meneur scoreur qui saura se trouver une place dans la Grande Ligue. La question reste de savoir quelle genre de place. Premiers éléments de réponses avec le profil du jeune homme…
Profil
> Âge : 21 ans. Né le même jour que Danny Ainge et Kyle Korver qui sont également connus pour leurs qualités athlétiques.
> Position : Meneur. Son style peut donner envie de le tester au poste d’arrière, sa taille beaucoup moins…
> Equipe : Louisville. Wes Unseld vous salue bien !
> Taille : 1m88 en chaussures. Coucou Tony Pi.
> Poids : 86 kilos. Et pas un poil de graisse.
> Statistiques 2015 : 17,1 points à 41% au tir, 5,6 rebonds, 3 passes décisives et 2 interceptions, le tout en 35 minutes.
> Comparaison : Jamal Crawford en plus petit et plus compact ou Kemba Walker plus costaud.
> Prévision TrashTalk : au mieux 23ème, au pire 30ème
Qualités principales
# Gros scoreur
Voilà un gars qui sait s’y prendre lorsqu’il s’agit de mettre la balle dans le panier. Entre sa première et sa deuxième année à Louisville, son temps de jeu a presque doublé et son coach n’a pas eu à s’en plaindre étant donné que le lascar est passé de 7 points à 17 points de moyenne tout en améliorant un peu son pourcentage général au tir. Rozier est un scoreur naturellement doué, sa mécanique de shoot est bonne et il est à l’aise pour tirer aussi bien en sortie de dribble (bon pull-up, bon step-back) qu’en catch-and-shoot. En plus, il a du toucher et peut finir ses drives de la main droite comme de la gauche (sa main faible). Son handle est de très grande qualité, digne des plus grands dribbleurs du moment. Il est capable de faire la différence sur un coup de rein, un crossover ou un spin move ce qui lui permet de se créer son propre tir en un contre un ou d’éliminer son vis-à-vis pour attaquer le cercle.
# Superbe athlète
Il n’est long que de 188 centimètres mais il a de la dynamite dans les mollets ! Sa détente a été mesurée à 95 centimètres lors de la NBA Draft Combine. Une détente qui lui permet de claquer de bons gros dunks à une main, à deux mains, en prenant appel des deux pieds, en windmill… Rapide et assez puissant du haut du corps pour subir des contacts en l’air, Rozier est déjà capable de pénétrer les dangereuses raquettes NBA et de se mesurer aux gros bébés qui surveillent les arceaux. D’autant plus qu’avec son envergure mesurée à 2m03, il a de quoi affronter les autres meneurs de la Grande Ligue qui sont donc prévenus : encore un gros athlète qui débarque sur le poste 1 !
# Fais attention à la balle et capable de défendre
Sous ses airs un peu foufou, Rozier est un joueur de basket bien formé mine de rien. Il ne perd qu’assez peu le ballon pour un meneur qui l’a souvent dans les mains (2 pertes de balle par rencontre sur l’exercice 2014/2015) ce qui est tout à fait honorable finalement par rapport à son style de jeu plutôt agressif. Sa bonne envergure le rend vite très gênant pour son adversaire direct et efficace sur les lignes de passes comme en témoignent ses 2 interceptions par rencontre cette saison avec les Cardinals. En plus, il semble teigneux et tout aussi motivé pour faire le show en attaque que pour se la donner en défense ou aller chercher des rebonds (5,6 prises par match).
Défauts majeurs
# Sélection de tirs
Comme beaucoup de jeunes scoreurs, l’ami Terry a tendance à parfois vouloir trop en faire, à trop s’appuyer sur ses qualités naturelles et à finalement faire le mauvais choix comme prendre certains mauvais shoots par exemple. Il a certes planté 17 points par rencontre cette année mais à seulement 41% au tir et 30% depuis le parking qui est beaucoup plus près du panier en NCAA qu’en NBA rappelons-le. Il fait certainement trop souvent le (mauvais) choix d’utiliser ses bons dribbles pour créer de l’espace pour un jumpshot plutôt que d’essayer d’aller finir près du cercle. Une sélection de tirs ça se travaille, Rozier doit le faire.
# QI Basket ? Véritable meneur ?
Quand on regarde évoluer Terry Rozier, on a régulièrement l’impression de voir un joueur avec une mentalité d’arrière dans le corps d’un meneur. Clairement plus scoreur que distributeur, il va lui falloir travailler et visionner des heures et des heures de vidéos de Steve Nash, Jason Kidd ou Chris Paul afin d’appréhender au mieux le rôle d’un poste 1 en NBA s’il veut un jour être titulaire dans une franchise. A-t-il l’intelligence de jeu nécessaire pour devenir un vrai meneur ? Si c’est le cas, il peut être un véritable poste 1 très complet et pourra tenir la marée. Si ce n’est pas le cas, ses qualités de scoring seront utilisées en sortie de banc sans autre ambition que d’obtenir du punch et des points pour la second unit.
# Potentiel ?
On en arrive donc à la question du potentiel de ce jeune joueur. Car tout est là. Il est déjà aujourd’hui un basketteur sérieux physiquement et techniquement, un basketteur qui marquera des points dès son arrivée en NBA si on lui en donne l’occasion. Il a l’air déterminé à travailler pour améliorer son jeu mais peut-on réellement faire progresser sa vision de jeu, son sens collectif ou son leadership ? Pas sûr… C’est sûrement ici que se situeront les limites de Rozier.
Conclusion
La ligue ne manque pas de meneurs athlétiques et qui savent scorer. Terry Rozier fait partie de ceux-là, son talent offensif est indéniable, il saura faire quelques différences, briser quelques chevilles voire figurer régulièrement dans le Top 10 de la nuit si un coach lui donne un peu la balle. Mais pourra-t-il devenir autre chose qu’un scoreur venu du banc ? Pourra-t-il se faire une véritable place dans la jungle du poste 1 en NBA ? Dans un premier temps, l’équipe qui le prendra, en fin de premier tour, en tant que meneur remplaçant fera certainement une bonne affaire et l’avenir nous dira le reste…
Source image : Troy Taormina | USA TODAY Sports
