Profil Draft 2015 : Tyus Jones, qui veut du MOP du Final Four ?

Le 29 mai 2015 à 17:49 par David Carroz

Médaillé d’or avec Team USA en U16, U17 et U18, la réputation de Tyus Jones n’est plus à faire. Pour continuer sur sa lancée, le point guard a brillé pour sa seule saison NCAA en remportant le titre avec Duke, le tout en étant un élément majeur de ce succès avec ses 19 points lors de la seconde période de la finale face à Wisconsin. Une performance qui lui a valu l’honneur d’être élu MOP. Loin d’être un athlète accompli, son intelligence de jeu, ses qualités de meneur et son mental peuvent-ils le faire basculer dans les lottery picks ?

Profil

> Âge : 19 ans. Né le même jour que Samuel Dalembert et Rony Seikaly. De beaux modèles.

> Position : Meneur. Avec ses mensurations, dur de le voir jouer à un autre poste.

> Equipe : Duke. Coach K’s product. Kyrie Irving style ?

> Taille : 188 centimètres. Au-dessus Rajon Rondo, Mike Conley et Chris Paul. On parle de taille, pas de talent.

> Poids : 84 kilos. Environ du même acabit que les trois joueurs cités au-dessus. Là encore pas en talent, mais en masse.

> Envergure : 196 centimètres. Il pourrait presque tenir un Michael Jordan entre ses deux majeurs.

> Statistiques 2015 : 11,8 points, 3,5 rebonds, 5,6 passes, 1,5 interception et 0,1 contre à 41,7% au tir dont 37,9% de loin, le tout en 33,9 minutes.

> Comparaison : D.J. Augustin.

> Prévision TrashTalk : Trop court pour les lottery picks, entre la 20ème et la 25ème position.

Qualités principales

# Mental et intelligence

Lors du Final Four NCAA, Tyus Jones a montré de quel bois il se chauffait. MOP avec 23 points face à Wisconsin lors de l’ultime match dont 19 en seconde période pour ramener le titre en Caroline du Nord, il a fait preuve d’une grande détermination et d’un mental à toute épreuve. Toute la saison, il n’a pas eu peur de prendre les gros shoots. Et il les a rentrés. Le doute ? Connaît pas. La pression ? En pinte s’il vous plait. Un peu de sang de Derek Fisher dans les veines pour le freshman de Duke qui brille dans le money time. Même dans la difficulté, il ne se laisse pas abattre. Ou en tout cas, il ne le laisse pas transpirer, son body language si cher aux Américains est toujours bon. 

# Un meneur, un vrai

Si la NBA est peuplée de meneurs scoreurs, Tyus Jones est plus de la veine des distributeurs, véritable chef d’orchestre sur le parquet. Doté d’une bonne vision du jeu, il fait preuve de calme pour faire tourner la balle. Par conséquent, il perd rarement la gonfle (troisième meilleur meneur de la Draft en terme de pourcentage de turnovers, derrière deux joueurs de 22 piges donc bien plus expérimentés).

En mode Phoenix Suns, il peut relancer très vite dans un jeu up-tempo en faisant vivre le ballon. Que ce soient en trouvant les shooteurs libres sur les ailes ou en récompensant ses intérieurs qui ont fait l’effort de courir, il fait souvent le choix juste avec beaucoup de précision dans ses passes. Il n’hésite pas à donner la balle, peu importe que cela soit pour une assist ou juste pour faire progresser l’attaque de l’équipe, preuve de son altruisme.

En mode Charlotte Hornets, il est également bon sur demi-terrain où, là encore, il sait faire circuler le cuir. Créatif, il sait alterner le jeu, sur la droite, sur la gauche, devant et jusqu’au fond derrière… on s’égare. Il ne se laisse pas coincer par la défense et sait trouver les joueurs libres. Il joue simple ce qui forcément facilite ensuite les situations pour ses coéquipiers. Le tout en étant un excellent manieur de ballon.

# Pick’n’roll

Quand on est limité physiquement, il vaut mieux être capable de créer des décalages. Tyus Jones l’a bien compris et profite à fond des situations de pick-n-roll, en sentant parfaitement le jeu sur ces actions. En sortie d’écran, il lit très bien le positionnement de la défense et choisit la bonne option entre le jumpshot – domaine dans lequel le bougre se débrouille plutôt bien, que ce soit à mi-distance ou depuis le parking, faisant ainsi payer les défenseurs qui passent sous l’écran – et la passe pour trouver le joueur qui « roule ». Le pick-n-roll est fait pour créer des mismatches, il a bien saisi cette nuance et en joue. Capable de changer de vitesse et d’offrir quelques hesitation moves lorsqu’il décide d’aller dans la raquette, il n’est pas dégueulasse sur floaters. Mais il va devoir les bosser encore plus pour s’appuyer dessus en NBA.

Défauts majeurs

# Physique

Le principal souci pour Tyus Jones, c’est que ses mensurations sont très banales – à l’exception de son envergure qui est bonne. Il sera donc dépassé physiquement presque tous les soirs, surtout qu’il n’a pas les capacités athlétiques pour prendre le dessus sur son adversaire. Pas très rapide, peu explosif, il va vite galérer des deux côtés du parquet. Ajoutons à cela un manque de puissance, et sa cote chute.

# Défense

Ses lacunes physiques et athlétiques vont peser lourd en défense. Même s’il a fait des progrès au cours de son année NCAA, il est toujours en difficulté pour empêcher les pénétrations du meneur adverse par manque de vitesse. Petit pour contester les shoots, il peut également facilement se faire poster par manque de puissance.

En outre, ses déplacement latéraux ne sont pas assez rapides et cela se sent sur pick-n-roll. Autant il maitrise ce genre de système en attaque, autant il peut prendre cher en défense, s’occupant plus du poseur d’écran que de mettre la pression sur le porteur du ballon.

Enfin, pour couronner le tout, il se fait facilement éliminer par manque d’effort pour rester devant son joueur. Si son potentiel est limité par son physique, il devra tout de même progresser pour se faire une place en NBA.

# Finition dans la raquette

Autre secteur où son manque de physique va lui coûter. En pénétration, il mangeait déjà en NCAA face aux joueurs plus costauds. Ca sera pire en NBA où sa petite taille, son incapacité à exploser et sa faible détente vont peser lourd. Vite en difficulté lorsqu’il y a contact, il ne sera pas facile pour lui de finir sous le panier. Il faudra s’appuyer sur son jumpshot et sa capacité à ressortir la balle pour trouver les shooteurs libres.

Conclusion

Avec son manque de qualités physiques et athlétiques, difficile de l’imaginer mieux que remplaçant en NBA, surtout que son potentiel en tant que scoreur ou défenseur sont limités. Dans une Ligue où le poste de meneur est chargé en talents, il va lutter pour faire son trou, même s’il peut devenir une bonne doublure. À lui de bosser pour s’imposer, car son bon sens du jeu, sa mentalité et sa “clutchitude” peuvent être des atouts précieux en sortie de banc. Trop juste pour être dans les lottery picks, il peut être une bonne pioche en fin de premier tour.

Source image : Bleacher Report

Source vidéo : Youtube


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