Mavs - Rockets, débrief du Game 4 : révoltés, les sbires de Mark Cuban disent non au sweep !

A l’orée d’une élimination que tout fan des Rockets convoitait, les Mavericks de Dallas se sont battus corps et âme pour ne pas sombrer devant leur public. Récompensés de leurs efforts, ceux-ci évitent le coup de balai salissant et iront défendre leurs couleurs mardi soir à Houston en vue du cinquième match de cette série ultra-offensive. Retour sur une victoire 121 à 109 des hommes de Rick Carlisle, une victoire au forceps qui vient littéralement sauver leur saison !

Ultime coup de poker tenté par Rick Carlisle en préambule de ce baroud d’honneur : intégrer Al-Farouq Aminu au cinq majeur ! Ajout payant d’entrée puisque le jeune Nigérien, malgré quelques maladresses ici et là, se montre efficace non seulement grâce à sa défense collée-serrée sur James Harden mais aussi grâce à quelques actions offensives au poste ou à longue distance. En face, en l’absence momentanée de Tyson Chandler dans la peinture, c’est encore et toujours le même Dwight Howard qui y pose son camp de base en agressant le cercle dès qu’il en a l’opportunité. Monta Ellis, quant à lui, ne baisse pas en température après sa belle performance du Game 3 pendant qu’Amar’e Stoudemire cache les errements défensifs gênants de Dirk Nowitzki en rentrant une belle ration de jumpshoots au périmètre en sortie de banc. Or, la présence intérieure des Rockets fait la différence, D-12 en tête (10 unités sur les 24 marquées dans la raquette adverse pour le pivot dans ce quart), et bouscule d’ores et déjà les Mavericks. Cerise sur le gâteau, Dallas se remet à perdre un four de ballons (5 à cet instant), des aubaines que le Barbu s’empresse de convertir dans la foulée. 34 -25 Houston.

Dès l’entame du deuxième round, l’Allemand se décide enfin à jouer des coudes sous l’arceau. Plus dynamique sur ses vieilles gambettes de 36 ans, il se bouge le train un tantinet en défense et enclenche rapidement les contre-attaques à la tombée du ballon, chose qui permet aux siens de retrouver de la vitesse. Les débats se durcissent à son initiative et la salle bleutée des locaux rugit à nouveau afin de pousser ses poulains. Howard est alors encerclé de manière systématique par la horde de Mark Cuban qui n’hésite pas à gorger ses oreilles de refrains peu amicaux. La jouant à l’intox, la tactique des Mavs vise à ralentir radicalement les assauts des Fusées, celles-ci en galère en l’absence d’Harden. Profitant de leur stagnation offensive, Ellis (7 pions dans le quart) déploie la surmultipliée d’un bout à l’autre de l’American Airlines Center et, panier après panier, replace son escouade toujours à la traîne sur les bons rails. Plus confiants, les hôtes font pleuvoir les météorites par l’intermédiaire de Charlie Villanueva (8 points à 2/5 à 3-points, 6 rebonds) et ceux-ci égalisent à 44 partout à moins de 6 minutes de la pause. De surcroît, Tyson Chandler et ses compères bombent le torse sans défaire leur étreinte défensive autour des intérieurs de Houston. Saupoudrée d’un Hack-a-Dwight des familles, leur stratégie semble dès lors fonctionner, d’autant plus à mesure que J.J. Barea, intronisé dans le cinq en lieu et place de Raymond Felton, apporte sa pierre à l’édifice (12 points et 8 offrandes à cet instant). Dallas termine fort cette reprise et compte donc 8 unités d’avance avant de rejoindre les vestiaires. 61 à 53 : un run de 36 à 19 passé par les Mavericks en somme sur ces 12 minutes. Ouch…

Continuant sur leur lancée, les Mavs intensifient leur travail de sape, Chandler gobant rebonds sur rebonds et protégeant son cercle (14 rebonds et 2 contres au final), Monta et Dirk à la baguette en attaque. Pendant que Dwight moisit sur la ligne des lancers-francs pour un résultat médiocre (3-13 dans cet exercice pour DH), personne côté visiteurs n’arrive à rentrer un tir (0/7 pour démarrer ce quart…). Ainsi, un écart significatif se creuse en faveur de Dallas dont les acteurs transcendés se sentent pousser des ailes : + 16 à ce moment de la rencontre ! “Jean-Jacques” Barea paraît intouchable, Monta Ellis harangue la foule à la limite de l’explosion… En bref, les Mavericks donnent l’impression d’envoyer des galets dans l’océan, l’arceau prend le tour de taille de Laurence Boccolini (54,3 % de réussite au total) et un joli blowout se dessine. Seul l’infatigable Corey Brewer (22 unités à 9/15) trouve l’ouverture par séquences mais le momentum est totalement marqué du sceau des Dissidents. C’est simple, tout ce que les locaux n’étaient pas parvenus à construire et à appliquer au fil des trois premiers matches, ils le réussissent en moins d’une dizaine de minutes, comme libérés d’un poids qui était trop lourd à porter. En un mot, lentement mais surement, on se dirige vers une cinquième confrontation dans cette série a priori relancée. Fin de ce troisième quart-temps porte-bonheur pour les Mavs de Carlisle : 94-75 Dallas.

Alors que l’horrible réussite du parking des Rockets (3/23 à cet instant du game) laissait présager un garbage time insoutenable, Josh Smith profite d’un léger relâchement de Dallas pour se mettre en évidence (coup de chaud de 18 unités à 7/7 pour terminer avec 23 pions à 4/5 derrière l’arc au final). Au moyen de plusieurs triples d’affilée, l’ancien Hawk d’Atlanta force la chance et conduit les fans des Mavs à sombrer dans l’anxiété. Le fossé entre les deux antagonistes se réduisant à une dizaine de points, les locaux se font peur, courbent l’échine mais Ellis (meilleur marqueur avec 31 points), Nowitzki (16 points dont 10 dans le money time) puis Aminu notamment – LE facteur X du match avec 16 points et 12 rebonds – en ont assez vu et ferment les écoutilles de cet affrontement qui donnera bel et bien naissance à un Game 5 mardi prochain au Toyota Center. Score final : 121 à 109, Dallas reste en vie !

En définitive, sans vraiment se donner à fond, “El Barbudo” ne score que 24 pions en 36 minutes, pas trop mal tenu en laisse par Al-Farouq du reste. De même, à la suite de son match à 26 prises, Dwight Howard n’en capte cette fois-ci que 7, son alter ego Tyson Chandler en captant le double. C’est peu dire si tous deux devront retrouver du mordant s’ils souhaitent achever pour de bon ces Mavericks revanchards qui ont affiché cette nuit un minois des plus combatifs… Ne rangez pas trop vite vos pistolets dans vos étuis, on se donne donc rendez-vous mardi soir pour la cinquième manche de ce derby so… texan !