Bilan de saison 2015, version Jazz : Quin Snyder ravive l’espoir à Salt Lake City, avec une baguette et du camembert

Le 14 avr. 2015 à 15:11 par Giovanni Marriette

2015, année zéro pour le Jazz d’Utah. Méchamment annoncée dans les bas-fonds de la ligue par les bookmakers et les basketix, la franchise de Salt Lake City a donc réussi à moucher les détracteurs en proposant cette année un basket pas toujours flamboyant, mais avec le mérite d’être efficace, comme en atteste cette défense à faire rougir les Pistons 2004, en exagérant à peine. Toujours est-il qu’en gérant correctement le court et moyen terme, la franchise pourrait bien retrouver rapidement la postseason et tourner définitivement la page des années Stockton/Malone, grâce notamment à un petit français aux airs de ptérodactyle. Pour la première fois depuis longtemps, on sourit dans l’Utah…

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Il y a quelques mois, lors de la preview officielle qui avait été proposée (ici), on avoue sans peine que la rédaction s’était bien déchirée, à deux doigts d’en venir aux mains. D’un côté les gens sérieux et pas aventuriers pour un sou, qui voyaient le Jazz squatter la dernière place à l’Ouest. De l’autre, un peu de folie annoncée avec le doux rêve de voir Rudy, Gordy et Quiny surprendre tout le monde et graviter autour du 10/12ème spot . On attendait beaucoup de la traction arrière new-look composée de Trey Burke et Dante Exum, on annonçait aussi le départ probable d’Enes Kanter en cours de saison. Quand à Rudy, on se doutait un peu qu’il commencerait tranquillement à déployer ses ailes de grand condor. Alors si vous avez suivi un tant soit peu la saison des Mormons, vous devez déjà avoir compris que notre boule de cristal a plutôt vu juste. Et ouais on s’la pète.

Ce qui s’est vraiment passé :

Le Jazz a passé sa saison à voler tranquillement en dessous des radars de contrôle, loin de la bagarre sanglante entre les tauliers de la Conférence, mais loin aussi des cancres comme Los Angeles ou Minneapolis. Un début de saison positif entaché par une sale série de neuf défaites à cheval entre novembre et décembre, bien rectifié par un joli 12-3 au sortir du All-Star break, le tout en s’emparant de la meilleure défense de la Ligue grâce notamment aux performances de Rudy Gobert (voir plus bas). Gordon Hayward a fait du Gordon Hayward, sans exploser à la face du monde mais sans faire non-plus honte à son gros contrat (19,3 points à 44%, en progression notable par rapport à la saison passé) et Quin Snyder a donc réussi à faire de sa jeune équipe un squad redouté par tous les snipers de la ligue (94,7 points encaissés, meilleure défense du pays), à défaut de trouver tous les soirs les solutions en attaque. A l’arrivée, un bilan quasi-inespéré par la conscience collective et la promesse de lendemains qui chantent si la Draft et l’été sont gérés correctement dans les bureaux de Salt Lake City…

L’image de la saison :

rudy-gobert-andrew-wiggins

La NBA de demain ? Miam miam…
source : nesn.com

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Rudy Gobert

On l’attendait notre Rudy, mais franchement qui aurait pu prédire ce niveau de performance pour le sophomore ? Tranchant au possible lors du Rising Stars, il est né ce soir-là aux États-Unis et envoie du rêve à chaque sortie depuis ce jour qui fera date dans sa carrière. Quelques bribes de sa saison ? 13 points, 18 rebonds et 4 blocks face aux Spurs le 18 janvier, 15 pts  et 24 prises le 3 mars contre Memphis, 19 et 22 contre Houston le 12 mars ou encore 18/17/6 le 23 contre Minnesota… A l’arrivée, des stats ronflantes (8,2 points, 9,4 rebonds et 2,3 blocks) et une belle troisième place sur le podium des meilleurs bâcheurs des States, sans parler du fait que Rudy apparait régulièrement dans les discussions pour le MIP, voire le DPOY… Client parfait pour les highlights matinaux grâce au plaisir qu’il prend à renvoyer tous les ballons qui passent à moins de 3 mètres de lui, Rudy s’est également forgé une belle réputation en mettant à terre des futurs et même déjà cracks comme Nerlens Noel ou Andrew Wiggins. Bref, de bien beaux jours s’annoncent pour le probable titulaire des Bleus au poste 5 pour les dix prochaines années, Rudy étant en plus ce genre de gars bosseur, jamais rassasié et dans une organisation qui semble vouloir construire autour de ses longs bras. Vous avez dit scénario parfait ?

On l’attendait au taquet, il a abusé : Trey Burke

En voilà un dont on espérait, à minima, qu’il s’installe rapidement parmi les starters solides de NBA au poste 1. Malheureusement, force est de constater que la progression de Trey Burke n’a aujourd’hui rien à voir avec celle du poids de Raymond Felton ces dernières années. Entendez par-là une stagnation inquiétante pour l’ancien étudiant de Michigan, qui n’a malheureusement pas confirmé après une saison rookie somme toute prometteuse. Des stats identiques voire en baisse – 12,8 points à 38%, 3 rebonds et 5,7 assists en 2014, 12,9 points à 37%, 2,7 et 4,3 rebonds cette année – et une association avec Exum qui peine à décoller, voilà autant de critères qui font que Trey Burke s’est cette année transformé en “très beurk”. Bon ok elle est facile, c’est même du vu et revu comme vanne mais on ne peut passer sous silence le calme plat dans ce début de carrière du n°9 de la draft 2013. Et si le gamin n’affiche que 22 printemps, c’est néanmoins très vite qu’il faudra se mettre au diapason d’une équipe pleine d’ambitions pour les années à venir. On se met au boulot merci.

La vidéo de la saison :

Ce qui va bientôt se passer :

Dante Exum va continuer son apprentissage dans le monde des adultes et Rodney Hood va prouver qu’il l’a pour sa part assimilé pleinement. Rudy Gobert va très vite mettre  la main sur le DPOY et pourrait même devenir All-Star s’il taffe un peu son jeu au poste alors que Gordon Hayward est maintenant bien dans ses pompes et dans son contrat. Une draft réussie en juin et une free agency bien gérée de la part des dirigeants et le Jazz pourrait  bien surprendre les quelques endormis la saison prochaine.

Une partie d’entre vous l’a déjà compris et pour les autres ce devrait arriver très vite : oui Utah est sur une pente ascendante. et si la saison prochaine sera peut-être encore un  peu compliquée pour aller chercher un spot en Playoffs, on est pas loin de penser que Salt Lake City pourrait bien s’embraser de nouveau au printemps lors des prochaines années. On parie ?

Source image : Philly.com


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