Meilleur match de l’année : Spurs et Cavs offrent des Playoffs en mars, Cleveland fait une PSG !

Le 13 mars 2015 à 06:50 par Bastien Fontanieu

Dans un duel sublime devant lequel chaque spectateur aura transpiré, crié et même pleuré, ce sont bien les Cavs qui se sont offert le match de l’année : victoire invraisemblable à San Antonio, 128-125 après prolongation.

Par où commencer ? Difficile de choisir un aspect véritablement plus important que les autres, tant ces 53 minutes filmées en direct du paradis de la balle orange auront proposé tout ce qu’un match parfait devrait présenter. Une performance épique (Kyrie Irving termine à 57 points), face à un adversaire tout aussi déterminé (31 points pour Parker), un autre duel au sein de la rencontre entre Kawhi et LeBron, des vieux qui se font plaisir (Duncan) comme des jeunes qui veulent taper du poing sur la table (Thompson), mais surtout un scénario improbable qui nous aura rappelé dans quelle arène ce match se jouait. San Antonio, son basket léché, ses athlètes ultra-professionnels, ses leaders métronomiques mais aussi… ses crises de paniques en fin de rencontre. Après avoir développé 45 minutes de jeu quatre étoiles, les Cavs tenant le bon bout mais voyant malheureusement les hôtes se détacher, la bande à Danny Green s’offre 8 points d’avance et tout le monde se met alors à analyser les conséquences de cette victoire. Trop d’isolation de la part des Cavs, l’absence une nouvelle fois remarquée de Love, l’énorme boulot de Leonard sur James et ce retour annoncé des vrais Spurs devenaient alors les gros titres à insérer dans les journaux du lendemain, l’imprimante chauffant déjà à la même vitesse que le café.

Cependant, comme les Spurs nous ont prouvés à de nombreuses reprises par le passé, un match n’est jamais vraiment terminé tant que le triple zéro n’est pas affiché. De McGrady à Fisher en passant par Allen ou Carter, tout le monde se souvient d’un moment de faillite de la part des soldats texans, y compris cette saison face à Memphis ou Detroit notamment. Il n’en faut pas plus pour Kyrie Irving qui changera tout simplement de planète devant près de 20.000 personnes, mettant sa franchise sur son dos pour tenter de rester dans le match. Paniers acrobatiques, trois points avec contact, actions dont lui seul a le secret : aucun être humain ne pourra se mettre sur la route du meneur, qui plantera le record de points pour un adversaire dans l’histoire des Spurs, ainsi qu’une seconde performance au-delà de 55 points après son carton en janvier face aux Blazers. Incroyable. Dans une zone rarement vue par le passé, Uncle Drew réussira même à planter un énorme trois points pour forcer la prolongation, le cauchemar du 18 juin 2013 refaisant surface dans le Texas. Contre LeBron comme par magie : Leonard loupe ses lancers, Popovich ne fait pas faute sur la remise en jeu, Kyrie s’occupe du reste. Again, and again, and again, Tony et ses potes donnent le fouet pour se faire frapper, alors que la victoire devait 98 fois leur revenir entre les mains.

Ces 2 possibilités restantes ? LeBron et son meneur mettront tout leur blé dessus, comme pour préserver cette once d’espoir qui fera basculer la rencontre. De la même façon que le Thunder, là aussi une bête noire pour les Spurs ces dernières années, les Cavs de David Blatt ne proposent pas un basket des plus propres mais ce dernier possède un tel niveau de talents que tout est possible. Il suffisait d’être devant son écran ou à San Antonio hier soir, devant ce match d’une rare perfection, pour comprendre une nouvelle fois qu’aussi collectif notre sport préféré soit, il vaut mieux avoir 2 des 20 meilleurs joueurs de la Ligue dans ses rangs quand la pression monte. Dans ce type de situation, c’est bien l’excellence individuelle qui aura fait la différence, Irving et James faisant danser leurs adversaires à leur rythme, rentrant tirs après tirs comme pour rappeler que leur présence aux joutes printanières n’ont pas prévues de s’arrêter à la mi-mai. Le bruyant AT&T Center se transforme alors en église, les visages se décomposent, personne ne comprend vraiment ce qui vient de se passer. Sur l’hexagone, quelques heures après avoir vu un hold-up de dernière minute au jeu du ballon tapé avec les pieds, la comparaison est inévitable bien que bancale : les émotions les plus folles nous traversent quand on voit ce type de retournement de situation, quand des hommes se surpassent pour l’emporter et imposer leur détermination en déplacement.

Un match à voir, à revoir et à revoir encore, pour simplement profiter du niveau de jeu présenté par les deux équipes, les duels en son sein et l’expérience surnaturelle offerte par Kyrie Irving : s’il y a de fortes chances pour qu’on retrouve ces deux équipes dans le dernier carré, on a aucun souci à demander une réservation pour 7 en juin.

Source image : Bleacher Report


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