Boston n’arrive plus à perdre, le tank de Danny Ainge prend l’eau de partout

Le 28 janv. 2015 à 17:46 par Benjamin

L’atmosphère n’était pas forcément au beau fixe il y a une semaine du coté de Boston, après la défaite 119-103 à la maison face à Chicago, mais surtout la perte de Jeff Green, envoyé le même soir à Memphis contre Tayshaun Prince et un paquet de clopes.

Ce move enfonçait un peu plus les Celtics dans le tanking. Ils allaient pouvoir encore mieux  réaliser leurs rêves de défaites avec en prime un bon road trip de 6 matches à l’Ouest en vue. Les Verts avaient déjà pris quelques belles volées à l’extérieur contre l’Ouest, plus tôt dans la saison (+17 à Memphis, +14 à Houston). Le pire était donc à craindre.

Sept jours plus tard, voilà qu’on retrouve Boston auréolé de 3 victoires en 5 rencontres (dans le crunch time à Portland et Denver, et sans trembler à Utah), et deux défaites plus qu’honorables contre des gros bonnets de la Conférence opposée (-9 aux Clippers, – 5 à GS). Reste à jouer un match largement prenable à Minnesota, qui pourrait permettre aux bras cassés de Danny Ainge de boucler le voyage à 4/2. Inespéré.

Une victoire dans le grand Nord pourrait même rapprocher les Celts de la huitième place à l’Est. Assez impensable pour une équipe qui vient de passer les premiers mois de la saison à liquider tous ses joueurs capables de mettre un pied devant l’autre. D’où vient donc ce sursaut inespéré, alors que ce road trip loin du Massachusetts aurait logiquement dû permettre à Boston de rentrer à la maison avec une valise remplie de doudounes ?

En grande partie, du coach. Brad Stevens ne reçoit pour l’instant aucun crédit pour son travail, faute de victoires, mais Boston a mis la main sur un vrai bon entraineur. Parvenir à faire de sa formation la 9ème attaque de la ligue en points marqués par match (101,9), et la 5ème en passes décisives (24,9) en dit long sur le travail accompli cette saison. Les Celtics sont la seule formation du top 10 de la ligue en assists par match à ne pas occuper un spot de PlayOffs aujourd’hui. Certes, Rajon Rondon amenait sa part de caviars lorsqu’il jouait encore sous le maillot vert, mais l’équipe continue à faire tourner la balle depuis son départ, et ce avec Evan Turner comme meneur titulaire. Impossible de ne pas louer le système mis en place par coach Stevens pour justifier un tel miracle. Obligé de composer sans véritable star, et sans joueur vraiment capable de se créer son tir, Brad Stevens a réussi à faire passer le message que pour ne pas être ridicule tous les soirs, il allait falloir partager le cuir.

Et pour l’aider à faire passer le message, il peut désormais compter sur l’apport de Tayshaun Prince, arrivé à Boston contre Jeff Green pile pour le début du road trip. Rare vétéran dans un groupe qui ne compte que l’agonisant Gerald Wallace comme joueur d’expérience, Tayshaun est arrivé à point nommé pour enlever un peu de pression aux jeunes pousses de haricot que sont Jared Sullinger ou Avery Bradley. Peu importe ses stats, il apporte surtout beaucoup de tranquillité aux siens quand il joue, ce que n’a pas manqué de remarquer Brad Stevens après la victoire à Utah hier (99-90), lors de laquelle Prince a scoré 19 points :

“Tayshaun est toujours conscient de se qu’il se passe sur le terrain. Il a tout connu. Que son équipe soit menée de 20 points, ou mène de 20 points, on a l’impression que son pouls ne change pas. Il joue de la bonne manière et il nous rend meilleurs.”

De quoi montrer qu’il n’est pas tout à fait encore prêt pour rejoindre le club des has been, présidé par Kevin Garnett. Tayshaun Prince joue le jeu et pourrait se voir récompensé fin février par un buyout et un petit contrat dans une équipe qui jouera les PlayOffs (les Clippers voudraient en faire le successeur de Danny Granger…).

Pour le moment il aide bien Boston depuis son arrivée, une équipe des Celtics qui occupe une honorable 10ème place à l’Est aujourd’hui (16 victoires pour 27 défaites), un rang devant les Pistons qui bouffent pourtant toute la hype depuis plusieurs semaines. Ils ne resteront sans doute pas aussi “haut” d’ici la fin de la saison, avec encore quelques transferts à réaliser pour tranquillement se replacer dans la course à la loterie. Mais il est bon de souligner qu’il est encore possible de tanker avec dignité, en essayant d’appliquer des principes (au moins d’un coté du terrain, l’attaque en l’occurrence) de jeu et de développer des joueurs. Ce que fait plutôt bien Boston en ce moment.

C’est ce qu’il faut souligner avant tout, au delà des récentes victoires à apprécier sans pour autant s’enflammer (Portland jouait sans Aldridge et Denver sans Lawson), mais sans faire aussi la fine bouche. Un road trip réussi comme celui-ci témoigne de la bonne ambiance de travail qui règne actuellement à Boston, de quoi positiver un peu pour les fans, dans cette période de longue reconstruction.

Source texte et image : ESPN.com


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