Bilan de mi-saison, édition Nets : pour 100 millions, t’as plus rien…

Le 22 janv. 2015 à 19:17 par Alexandre Martin

La barre des 41 matchs joués est maintenant atteinte, l’occasion parfaite pour un premier diagnostic de chaque franchise après une demi-saison déjà digérée ! Direction Brooklyn, sa hype, ses stars, les dollars de Prokhorov et ce bon collier de défaites qui va tenir chaud aux hommes de Lionel Hollins en attendant, peut-être, des jours meilleurs.

L’état des lieux

Presque 92 millions de masse salariale et seulement 18 victoires en 42 matchs ! Oui, vous êtes bien à Brooklyn… Vous êtes bien dans cette franchise où deux des trois plus gros salaires – Deron Williams et Brook Lopez – ont été envoyés sur le banc par un coach à peine là depuis 6 mois mais déjà prêt à exploser tant ses joueurs ne lui donnent pas satisfaction. Ces décisions très radicales d’Hollins ont d’ailleurs porté quelques fruits puisque, à cheval sur fin décembre et début janvier, les Nets avait fait un bon passage avec 6 victoires en 7 matchs et pointait donc le bout de leur nez à la 7ème place de l’Est avec un bilan de 16 victoires pour 16 défaites le 2 janvier dernier. L’équipe semblait avoir trouvé un style avec un rythme de jeu lent qui convient parfaitement à ses joueurs expérimentés mais également peu athlétiques. Avec un coach qui avait su manier ce genre de tempo tellement bien qu’il a emmené Memphis en finale de conférence en 2013, on pouvait franchement se dire que Brooklyn avait un coup à jouer. Mais c’était oublier le manque de rigueur mentale dont fait preuve ce roster. C’était oublier le manque d’envie évident, le manque de sens collectif de ces joueurs sensés être capables de se battre pour une bague comme le promet leur propriétaire depuis qu’il est arrivé. Et les “bonnes” habitudes du début de saison sont revenues au galop (contrairement aux joueurs sur le terrain). Du coup, ce sont 8 défaites sur les 10 derniers matchs qu’ont encaissé les pensionnaires du Barclays Center et même s’ils font, pour l’instant, toujours partie des équipes “playoffables” (8ème), ils sont désormais sous la menace directe des Hornets et des Pistons qui, eux, vont beaucoup mieux et ont bien l’intention d’intégrer le Top 8. Le danger est bien réel mais à part Lionel Hollins, personne ne semble véritablement s’en inquiéter à Brooklyn. Les joueurs ne montrent aucun signe de sursaut éventuel, le General Manager – Billy King – n’a pas fait une déclaration officielle depuis tellement longtemps que les journalistes ne le reconnaîtraient certainement pas dans la rue et le propriétaire – Mikhail Prokhorov – est clairement aujourd’hui plus préoccupé par sa recherche d’un acheteur pour ses parts de la franchise que par cette quête de bague dont il avait son objectif en arrivant. Il faut dire qu’il a payé 223 millions en 2010 pour acquérir 80% des Nets ainsi que 45% du Barclays Center et qu’actuellement il pourrait allègrement tirer entre 1,2 et 1,5 milliard de ce “package” ! Pour le Russe, trouver un acheteur ne sera pas une affaire aisée mais ce sera toujours moins compliqué que de courir après un titre avec l’équipe la moins athlétique et la moins motivée de NBA…

Il a assuré : Mason Plumlee

Il fallait bien en choisir un et ce ne fut pas facile de déterminer quel joueur des Nets pouvait être considéré comme ayant “assuré” depuis le début de saison. Jarrett Jack ou Joe Johnson auraient pu être des options honnêtes mais c’est finalement le plus jeune des deux frères Plumlee évoluant en NBA qui est mis en avant ici. Ce bon Mason  a su faire son trou petit à petit et a même carrément piquer sa place de titulaire à Brook Lopez depuis quelques semaines. Il a participé aux 41 matchs des Nets sur cet exercice pour un temps de jeu moyen d’un peu plus de 22 minutes au cours duquel il envoie 10,4 points, 7 rebonds et 1 contre de moyenne. Récemment, quand il s’est approché des 30 minutes jouées, c’est d’un double-double (points/rebonds) dont il nous a gratifié. Lionel Hollins apprécie son engagement des deux côtés du terrain et la marge de progression que semble avoir ce jeune intérieur de 24 ans.

Il a abusé : Deron Williams

Brook Lopezavec ses stats au rebond à peine meilleures que celles d’un arrière – aurait tout à fait mérité ce spot mais Deron Williams a mis la barre beaucoup trop bas trop haut. L’an passé, l’ex-meneur du Jazz nous avait déjà envoyé ses moins bons chiffres depuis son année de rookie avec 14,3 points à 45% et 6,2 passes décisives. On se disait qu’il ne ferait pas pire. Et bien si ! 13,9 points à 39% au tir avec 6,3 passes décisives… Intéressant de noter qu’en plus, c’est loin d’être fini pour les Nets (même s’ils pensent très fort à échanger leur meneur) car ce bon Deron ne gagnera “que” 19,7 millions cette année contre 21 millions en 2015/2016 et 22,3 millions en 2016/2017 ! D-Will est devenu D-Bide, ce joueur passé du statut de quintuple All-Star en place dans la discussion du Top 5 meneurs à celui de gros boulet dont la pauvreté des prestations et l’énorme contrat sont un problème insoluble même pour un milliardaire russe… Tristesse.

L’action (honteuse) de la saison

Donc, chez les Nets, on hue le meilleur de l’histoire de la franchise…

Et la suite ? 

On ne va pas revenir éternellement sur ces sifflets qu’a subi Jason Kidd mais ils démontrent que si les joueurs ne sont pas à la hauteur des salaires qui leur sont payés et des objectifs qui leur sont fixés, ils ne sont pas non plus aidés par ce public qui n’est que très peu connaisseur et amateur de balle orange… Sur quoi peut s’appuyer Lionel Hollins pour maintenir l’équipe à flot et tout de même l’emmener en Playoffs ? Pas grand chose à vrai dire et on sent que le coach le sait. Il a un petit noyau de joueurs auxquels il semble vouloir faire confiance mais il y a un gros travail de fond à effectuer avant de pouvoir être à nouveau ambitieux à Brooklyn. La deuxième partie de saison risque d’être tout aussi tendue que la première et le spot en Playoffs est loin d’être garanti. Bilan projeté (au mieux) : 36 – 46.

Source image :  AP Photo/Seth Wenig


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